Dans un virage à 180 degrés, les États-Unis annoncent qu’ils pourraient lever la suspension de l’aide financière au Pakistan.
Le secrétaire d'État adjoint américain, John Sullivan, a exclu mardi 6 février, l’interruption des relations avec le Pakistan ou l’opération militaire sur le territoire pakistanais, sans manquer de dire que son pays serait disposé à reprendre ses aides financières à Islamabad.
Cité par Reuters, le responsable américain a précisé qu’après son déplacement à Kaboul, capitale afghane, il avait fait son possible afin de contribuer à l’amélioration des relations entre l’Afghanistan et le Pakistan.
« Pour rétablir la stabilité dans la région, les États-Unis doivent poursuivre leurs relations bilatérales avec Islamabad tout en y faisant associer l’Afghanistan », a-t-il prétendu.
Les États-Unis pourraient envisager de lever la suspension de l'aide à la sécurité allouée au Pakistan si des mesures « déterminantes et durables » sont prises contre les groupes extrémistes dans le pays, a dit ce haut responsable du département d'État américain, cité par Reuters.
« Nous pourrions envisager de lever la suspension si nous voyions des actions déterminantes et durables pour répondre à nos inquiétudes contre tous les groupes terroristes qui opèrent sur le territoire pakistanais, sans distinction », a déclaré le secrétaire d'État adjoint, John Sullivan, devant la commission parlementaire des Affaires étrangères.
Il est à noter que John Sullivan s’est déplacé, la semaine dernière, en Afghanistan, afin d’examiner la situation sur le terrain après les explosions qui ont récemment secoué Kaboul. Immédiatement après les négociations de Sullivan avec les autorités afghanes, une délégation politique pakistanaise s’est rendue à Kaboul.
L’escalade des tensions entre le Pakistan et les États-Unis intervient après que le président américain Donald Trump a fait part, dans son premier tweet en 2018, du gel des aides de Washington à Islamabad.
Donald Trump a regretté, via Twitter le 1er janvier, que les États-Unis aient « bêtement versé plus de 33 milliards de dollars au Pakistan au cours des quinze dernières années » sans rien obtenir en échange.
Or, le Pakistan a rapidement répondu via son ministre de la Défense, Khurram Dastgir-Khan, en soulignant qu'il avait aidé les États-Unis à « décimer al-Qaïda » pour n’obtenir en retour que « des invectives et de la méfiance ».
Et, le ministère pakistanais des Affaires étrangères a convoqué, le 1er janvier, David Hill, ambassadeur des États-Unis à Islamabad, pour protester contre le président américain Donald Trump qui avait accusé ouvertement le Pakistan d’être un « refuge » pour les « terroristes ».
Le Pakistan a également choisi de rallier le corridor Chine/Afghanistan et puis de supprimer le dollar pour le yuan dans ses transactions avec la Chine.