Dans un tweet insultant, le président américain Donald Trump a traité le peuple iranien de peuple d’affamés : « Les Iraniens ont faim et de nourriture et de liberté ». Et les Américains ? Les États-Unis sont-ils ce paradis perdu qu’ils veulent le faire croire ? Trump a-t-il réussi à loger, nourrir ces milliers de ses concitoyens qui ne mangent pas à leur faim, qui survivent de crédit ? De l’aveu même des économistes occidentaux qui défilent ces jours-ci sur les écrans des médias mainstreams, l’économie iranienne se porte plutôt bien. (plus de 6 pour cent de taux de croissance pour 2018). Le taux chômage est certes un handicap pour le bilan économique de Rohani, mais de là à y voir un « échec », c’est un pas que seul M. Trump ose franchir.
Selon une nouvelle étude de l’Institut urbain, un tiers des Américains sont accablés de dettes impayées. Leurs impayés sont arriérés et confiés à des agents de recouvrement. C’est une situation dangereuse pour les ménages, car les dettes impayées peuvent baisser la note de solvabilité, rendant ainsi plus difficile le financement d’une maison ou d’une voiture, tout en augmentant le coût d’un crédit.
Le problème est plus important dans certaines régions du pays où la couverture d’assurance maladie est moins répandue, les revenus plus modestes, et où la proportion de personnes de couleur est plus élevée, selon les données de l’Institut urbain. Environ un ménage sur cinq possède des dettes médicales en recouvrement, ce qui démontre combien les Américains doivent lutter contre le coût des soins de santé, y compris le coût des assurances.
Cela ne représente pas seulement un problème personnel, mais constitue également un défi public, car les ménages endettés ont du mal à payer leurs impôts et leurs loyers en temps et en heure.
« Je pense que les gens ignorent l’importance de ce problème », a déclaré Signe-Mary McKernan, agrégée supérieure à l’Institut urbain et codirectrice de l’Initiative pour l’Opportunité et la Propriété.
Elle ajoute :
« Cela concerne des individus, mais nos recherches montrent que cela représente également un enjeu important pour les communautés. Les familles qui ont peu d’économies et qui ont des difficultés financières sont plus susceptibles d’avoir des impayés et d’être expulsées. C’est très coûteux pour les villes. »
La santé financière d’une ville dépend de celle de ses habitants, qui contribuent largement aux revenus municipaux par le biais de l’impôt foncier. Une précédente étude de l’Institut urbain a révélé que les villes dépensent des millions pour compenser les pertes financières. La Nouvelle-Orléans dépense à elle seule dix-huit millions de dollars par an pour couvrir les factures non payées et les expulsions de familles en difficulté financière.
D’après l’Institut urbain, la Louisiane est l’État qui comprend la plus large part de résidants en procédure de recouvrement de créances, avec 46 % des ménages. À l’inverse, le Minnesota est l’État qui en comprend le moins, avec 17 % des ménages.
« L’origine des inégalités est complexe ; de nombreux paramètres entrent en ligne de compte », estime McKernan, précisant que la Louisiane possède « la plus grande proportion de personnes de couleur », qui ne bénéficient pas en général des mêmes privilèges ni des mêmes sommes d’héritage que la population blanche. La Louisiane comprend 41 % de personnes de couleur, contre 19 % pour le Minnesota.
Le revenu annuel moyen des ménages est également très inégal. Il est de 83 488 dollars dans le Minnesota, soit 29 % de plus que celui de la Louisiane. Cela se vérifie également pour les minorités : les personnes de couleur dans le Minnesota gagnent en moyenne 63 239 dollars par an, soit environ 40 % de plus qu’en Louisiane.
Bien entendu, il est plus aisé de faire face à des dépenses imprévues avec des revenus plus importants. Mais McKernan souligne qu’une autre problématique induite par la crise des dettes concerne la couverture santé.
« 12 % des habitants de la Louisiane n’ont pas d’assurance maladie, contre 5 % seulement dans le Minnesota », précise-t-elle.
L’importance de l’achat d’une assurance maladie est une des leçons tirées de ses recherches. Bien que les Américains plus âgés aient généralement de plus grandes dépenses médicales que leurs homologues plus jeunes, les 18–55 ans sont en fait les plus susceptibles d’avoir des impayés médicaux.
Cela peut paraître contre-intuitif, mais l’explication est simple : les Américains de plus de 65 ans reçoivent Medicare, le programme public de prise en charge des frais de santé réservé aux plus âgés.
« En regardant les taux de remboursement des frais médicaux, on se rend compte que ceux qui bénéficient de Medicare sont bien couverts, et cela fait toute la différence. Les jeunes sont moins susceptibles d’avoir une couverture santé », d’après McKernan.
Au-delà de la couverture santé, d’autres questions économiques entrent en jeu dans les finances des ménages. Le coût des soins de santé augmente plus vite que les revenus, exerçant ainsi une pression sur les budgets. De nombreux Américains payent leurs factures médicales avec leur carte de crédit, ce qui est susceptible d’augmenter le niveau d’endettement des ménages, d’après une étude de NerdWallet [site web d’économie] portant sur l’endettement par les cartes de crédit.
Le coût des frais médicaux a bondi de 34 % au cours de la dernière décennie, tandis que les revenus n’ont augmenté que de 20 %, selon NerdWallet. Près de 27 millions d’Américains utilisent leur carte de crédit pour les dépenses médicales. Cela peut sembler être une façon normale de payer le médecin, hormis lorsque le solde de ces consommateurs est en déséquilibre. Les frais bancaires mensuels peuvent rapidement entretenir leurs dettes par effet boule de neige.
NerdWallet recommande aux consommateurs de demander à leurs mutuelles si elles proposent des programmes à taux zéro, plutôt que de prendre en charge les frais médicaux. Les comptes gestion santé ou les comptes épargne santé peuvent également aider à rembourser le coût des frais médicaux.
« Les législateurs et les politiciens mettent souvent l’accent sur la création d’emplois et de meilleurs revenus pour leurs électeurs, mais le rôle de l’épargne ne doit pas être négligé », a déclaré McKernan. Avoir un fonds d’urgence peut aider les familles à garder un temps d’avance sur les agents de recouvrement.
« La richesse n’est pas que pour les riches », a-t-elle déclaré. « Même une petite épargne peut aider, ne serait-ce que 250 à 750 dollars. Cela peut permettre un atterrissage en douceur en cas d’urgence. »
Voici les dix régions possédant la plus haute proportion d’habitants étant en recouvrement de créances (la moyenne nationale est de 33 %) :
1. Louisiane : 46 %
2. Texas : 44 %
3. Caroline du Sud : 43 %
4. Virginie-Occidentale : 42 %
5. Nevada : 41 %
6. Alabama : 40 %
7. Géorgie : 40 %
8. Kentucky : 40 %
9. Mississippi : 40 %
10. Nouveau-Mexique : 40 %
Article traduit de l’américain par le Pôle Traduction d’E&R
Source : Égalité et réconciliation