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La place des missiles balistiques dans la doctrine défensive de l'Iran

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Défilé des missiles balistiques iraniens. ©AFP

La Fondation Carnegie pour la paix internationale a publié le 26 septembre dernier un rapport sur le PGAC, en insistant sur le fait que l’accord concerne le programme nucléaire de l’Iran et non ses missiles balistiques. 

« Les missiles balistiques de l’arsenal de l’Iran, de plus en plus sophistiqués, inquiètent ses voisins et les États-Unis. Le Plan global d’action conjoint (PGAC) est un accord sur le programme nucléaire iranien, et non sur ses missiles balistiques. Mais ils pèsent lourdement sur la conscience de l’administration Trump, qui a décidé de statuer sur le respect par l’Iran de l’accord, d’ici le 15 octobre. Si le non-respect de l’accord était confirmé, le Congrès américain pourrait réimposer à l’Iran les sanctions supprimées par le traité.

Juger le PGAC en se focalisant sur les missiles balistiques, un problème que l’accord n’était pas censé résoudre, est dangereux et autodestructeur. Le retrait [des USA] de l’accord nucléaire rendrait laborieux le règlement pacifique du problème des missiles iraniens et ouvrirait la voie au développement du programme nucléaire de l’Iran. Pour toute personne qui suit de près ce programme, le PGAC offre des éléments importants pour l’art — et les limites — du possible.

Le PGAC n’a pas abordé la question des missiles balistiques pour une raison bien simple. Les États-Unis et ses alliés n’étaient pas en mesure d’obtenir un accord avantageux sur les missiles et ont judicieusement choisi de ne pas renoncer à la solution nucléaire réalisable.

Les États-Unis ont créé une coalition pour imposer des sanctions économiques à l’Iran. Les principaux importateurs de pétrole ont réduit leurs demandes auprès de l’Iran, provoquant ainsi une contraction de l’économie iranienne, malgré les prix élevés du pétrole. […]

La télévision d’État iranienne a diffusé des images du lancement du missile Khoramshahr, le 23 septembre 2017.

De l’autre côté de la table des négociations, les missiles balistiques, contrairement aux armes nucléaires, jouent un rôle central dans la pensée stratégique iranienne. La dépendance de l’Iran aux missiles balistiques est née de la guerre brutale entre l’Iran et l’Irak. L’Iran en a conclu qu’il lui fallait de telles armes dans la perspective des prochains conflits. Les missiles valent moins cher et sont plus faciles d’accès qu’une force aérienne. Par conséquent, l’Iran a fortement investi dans son programme de missiles balistiques. […]

Les États-Unis ont vu le soutien de leurs partenaires internationaux décroître considérablement et sont donc en mesure d’infliger des pertes bien moins lourdes à l’économie iranienne. De son côté, l’Iran a un besoin accru de missiles balistiques. […]

Dans le même temps, la communauté internationale peut ralentir les progrès et augmenter le coût du programme de missiles iraniens en interdisant les ventes et en bloquant les transferts financiers. Les négociations avec l’Iran pourraient aboutir à de menues limitations de son programme, comme la réduction de ses tirs d’essai de missiles. […]

Le Moyen-Orient ne semble pas être un terrain approprié pour une telle diplomatie aujourd’hui, mais ce sera bien pire si le PGAC échoue, laissant les États-Unis isolés et l’Iran libre de chercher à obtenir des armes nucléaires.

La réalité doit s’imposer. L’Iran et ses missiles sont moins dangereux grâce au PGAC. Ce résultat ne peut être sacrifié pour un effort irréaliste qui consiste à faire pression sur l’Iran à cause de ses missiles balistiques. »

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SOURCE: FRENCH PRESS TV