« Les Européens doivent faire attention au fait que la contestation du programme balistique iranien ne mènera à rien », a affirmé le président du conseil stratégique de la RII pour les relations internationales, Kamal Kharrazi.
Le lundi 25 septembre, dans le bureau du Conseil stratégique pour les relations internationales à Téhéran, Kamal Kharrazi était hôte du directeur général de l’Académie diplomatique internationale de France, Michel Duclos.
Lors de cette rencontre, Karrazi a aussi ajouté que l’Iran n’accepterait pas de revenir ne serait-ce que d’un pas en arrière, lorsqu’il s’agit des questions sécuritaires et défensives.
Les deux hommes ont évoqué de multiples questions régionales et internationales.
Changement de position de Paris envers l’affaire syrienne
Le directeur général de l’Académie diplomatique internationale de France, Michel Duclos, a rappelé qu’à la différence de l’ex-chef d’État français, Emmanuel Macron a opté pour la retenue et évité de condamner le président syrien Bachar al-Assad. Michel Duclos a pourtant reconnu que certaines restrictions défieraient la réussite de l’idée proposée par Macron de créer un groupe de contact et un mécanisme plus pratique d’intermédiation pour résoudre la crise en Syrie.
Selon ce diplomate français chevronné, « la France n’a pas une vaste présence militaire dans la région, encore moins en Syrie, et vu son influence limitée dans ce pays, elle ne serait pas en mesure d’élaborer de solution à la crise ». Dans l’optique de Michel Duclos, « le règlement de la crise en Syrie passera par l’instauration d’une période transitoire pour permettre à la communauté internationale de concevoir une solution adéquate, et ce, pour avancer vers des réformes constitutionnelles et une future élection en Syrie ».
Accord sur le nucléaire iranien
Duclos a reconnu que Paris n’avait pas imaginé à quel point la position de Trump pourrait compliquer la situation en rapport avec le Plan global d’action conjoint (PGAC, accord sur le nucléaire iranien). Il a quand même précisé que son pays essaierait d’influer sur l’approche du président américain envers l’accord nucléaire. Pour le reste, il faudra attendre et voir quelle sera la réaction d’Emmanuel Macron vis-à-vis d’un éventuel retrait américain du PGAC ; « quoique la France continuera de respecter le PGAC — même si les États-Unis décident d’en sortir — et de l’appliquer entièrement, ou presque », selon ses propres termes.
À son tour, Kamal Kharrazi a réitéré que le PGAC est un document politique signé par l’Iran et les 5+1 et adopté par le Conseil de sécurité de l’ONU. Tout pays qui voudrait s’opposer au PGAC ou en sortir se serait opposé en réalité à une résolution onusienne, a-t-il précisé.
En ce qui concerne les récentes déclarations des États occidentaux sur une révision du Plan global d’action conjoint pour l’après-2025, Kharrazi a affirmé que l’Iran n’apprécie absolument pas ce discours, étant donné que tout a été clarifié par le PGAC, et a ajouté que l’Iran restera sur le même chemin.
Le diplomate iranien a dit que le test des missiles Simorgh ou Khorramchahr n’avait rien à voir avec le PGAC. « Ces missiles sont conçus à des fins dissuasives et non pour porter une ogive nucléaire », a ajouté Kamal Kharrazi.
« Les Européens doivent être attentifs au fait que la contestation contre le programme balistique iranien ne mènera à rien », a également ajouté le diplomate iranien.
Intégrité territoriale de l’Irak et de la Syrie
Duclos a affirmé que la France devrait payer sa part de contribution à la signature des accords Sykes-Picot qui ont abouti à la division de la région. « La France est aujourd’hui pour une Syrie unie et contre une séparation du Kurdistan irakien de l’Irak », a-t-il indiqué.
À ce propos, le président du Conseil stratégique iranien pour les relations internationales, Kamal Kharrazi, s’est réjoui du fait que la position de l’Élysée envers l’Irak et la Syrie renforçait l’espoir d’un rapprochement Téhéran-Paris, en vue de résoudre plus efficacement les problèmes de la région.
« Bien que les États européens n’aient pas œuvré en temps opportun pour soutenir des États souverains et contre des groupes terroristes dans la région, nous sommes contents de voir la France jouer, aujourd’hui, un rôle de pionnier pour mettre fin au laxisme des Européens », a affirmé l’ancien ministre iranien des Affaires étrangères.