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Un attentat-suicide a visé les Hachd al-Chaabi à al-Anbar

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L'armée irakienne dans le désert d'al-Anbar en Irak, le 9 mars 2016. ©AFP

La vengeance américaine tombe : à peine 72 heures après l’annonce officielle de la libération de Mossoul, un attentat-suicide frappe de plein fouet un camp des forces de Mobilisation populaire, les Hachd al-Chaabi à al-Anbar, province qui abrite le gros du contingent américain déployé en Irak. Un dernier bilan fait état de trois morts et de six blessés à Karama, localité située à 35 kilomètres de l’est de Ramadi. 

Une source sûre, qui a souhaité garder l’anonymat, a confirmé, ce jeudi 13 juillet, l’évacuation des blessés et des morts dans l’un des hôpitaux les plus proches de la base militaire où se trouve le siège des Hachd al-Achaeri (composante sunnite des Hachd al-Chaabi, NDLR). 

Une escalade de la violence à al-Anbar, où les forces armées et volontaires ont déjà vaincu les terroristes de Daech, avait été prévue par les analystes dans la foulée de l’annonce de la libération de Mossoul. L’expert iranien des questions internationales, Hassan Hanizadeh, estime que cette libération constitue « un pas important franchi dans le sens d’un retour à la stabilité et à la sécurité en Irak, si évidemment les Américains l’acceptent tel quel. Le nettoyage des villes stratégiques de Tel Afar et de Qaem (sur les frontières avec la Syrie, NDLR) permettra la sécurisation totale des frontières et bloquera de facto toute infiltration des terroristes depuis la Syrie. Or cette perspective n’ira pas sans provoquer des remous au sein de l’état-major de l’armée américaine qui veut tout sauf un retour à la normale en Irak et en Syrie ».

Hassan Hanizadeh. ©Tasnim 

Selon Hanizadeh, « la présence des forces spéciales et des marines US dans le triangle frontalier Irak/Syrie/Jordanie ne cesse de se renforcer et les Américains travaillent avec Israël et la Jordanie à la création d’une ceinture sécuritaire qui s’étendrait de Quneitra à Deraa. C’est là que les Américains chercheront à ressusciter Daech et à l’envoyer à nouveau à l’assaut du territoire irakien d’où la nécessité pour les forces politiques en Irak, toutes obédiences confondues, d’être vigilantes et en alerte. Washington veut à tout prix avoir une base permanente sur les frontières syro-irakiennes. 

D’après Hanizadeh, les marines US ont pour mission d’empêcher la connexion entre les Hachd al-Chaabi d’Irak d’une part et l’armée syrienne et le Hezbollah de l’autre avec, en toile de fond, l’annexion définitive du Golan par Israël qui compte poursuivre ses manœuvres par terroristes interposés à Quneitra. Viendra ensuite la situation à proprement parler à Deir ez-Zor, cette ville de l’est de la Syrie et limitrophe de l’Irak où se positionnent désormais les cadres les plus expérimentés de Daech. Alors que les Hachd progressaient à Mossoul, les hélicoptères US auraient évacué de cette ville un groupe de chefs terroristes vers Deir ez-Zor. Il existe donc une réelle volonté de la part de Riyad, d’Israël, d’Amman et de Washington de continuer à semer le trouble et l’insécurité en Irak et en Syrie. Les prochaines semaines seront donc riches en événements et peut-être même une résurgence de Daech si les Irakiens n’agissent pas à temps.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV