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Le contrôle des frontières syro-irakiennes est au cœur du scénario US pour l'après Daech

Les combattants de la Force de mobilisation populaire ont libéré al-Baaj, ville stratégique sur les frontières avec la Syrie. ©réseauinternational

Les Forces de mobilisation populaire, les Hachd al-Chaabi, ont réussi dimanche à reprendre le contrôle de la ville d'al-Baaj, non loin des frontières avec la Syrie, ce qui constitue un gain stratégique de taille.

Al-Baaj servait en effet de voie d'approvisionnement pour les terroristes depuis la Syrie vers l'Irak. Après cette nouvelle victoire, le commandement des Hachd al-Chaabi affirme avoir mis le cap sur le point de passage frontalier d'al-Qaëm, limitrophe de la province stratégique de Deir ez-Zor, à l'est de la Syrie. 

L'empressement des forces irakiennes à reprendre le contrôle des frontières avec la Syrie n'est pas anodin. Il y a là, une réelle volonté de contrer le plan de substitution auquel travaillent en ce moment les Américains, inquiets à l'idée de voir Daech disparaître sous peu en Irak. 

Interrogé par l'agence de presse iranienne Tasnim, l'ancien ambassadeur d'Iran à Bagdad, Hassan Kamzemi Qomi, explique comment le fait de contrôler les frontières syro-irakiennes ferait échec à toute tentative de démembrement de l'Irak et de la Syrie: " La libération totale de Mossoul est l'affaire de quelques semaines voire quelques jours. Dans cette longue bataille contre le terrorisme, les forces de Mobilisation populaire ont une mission claire, empêcher l'approvisionnement des terroristes depuis la Syrie en se focalisant sur l'axe occidental de Mossoul, limitrophe du territoire syrien. Il va sans dire que la sécurité irakienne est inhérente à celle de la Syrie dans la mesure où les deux pays combattent la même forme de terrorisme."

Ancien ambassadeur d'Iran à Bagdad, Hassan Kamzemi Qomi ©Tasnim

Plus loin dans ses propos, le diplomate iranien évoque la crainte américaine de voir les Hachd franchir les frontières avec la Syrie et s'engager aux côtés de l'armée syrienne dans la guerre contre Daech: " Côté irakien, Bagdad est déterminé à préserver l'intégrité territoriale du pays sans quoi la sécurité ne pourrait jamais être de retour. Le succès des forces nationales irakiennes ne pourrait être toléré par une Amérique qui justifie sa présence en Irak à titre de garant de la sécurité. C'est en ce sens qu’il faut comprendre et interpréter les récentes démarches des Américains en Syrie et en Irak."

L’ancien ambassadeur revient ensuite sur les agissements des Américains dans le sud et l'est de la Syrie où ils arment et renforcent leur soutien aux terroristes takfiristes et souligne: " Les États-Unis projettent d'occuper définitivement le sud et l'est syrien. Le Pentagone diligente les opérations des groupes terroristes aussi bien en termes logistiques que sur le plan opérationnel. Tout ceci annonce les prémices d'un scénario de substitution concocté par les États-Unis qui craignent la disparition imminente de Daech et l'échec total de leurs plans dans la région. Ce scénario consiste à former une armée composée de terroristes et à agir via cette force à travers toute la région. Une reprise du contrôle des frontières syro-irakiennes et la libération des régions frontalières des mains de Daech reviennent à neutraliser les efforts de Washington."  

Vidéo: la ville libérée d'al-Baaj
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SOURCE: FRENCH PRESS TV