Lors de sa récente visite à Moscou, le vice-prince héritier d’Arabie saoudite et ministre de la Défense du pays, Mohammad Ben Salmane, aurait selon toute vraisemblance invité la Russie à travailler avec la coalition militaire menée par Riyad au Moyen-Orient.
Dans un article publié le mercredi 31 mai par l’agence russe Sputnik, l’analyste politique Gevorg Mirzayan aborde ce sujet :
« Il est évident que l’Arabie saoudite tente de créer un bloc régional contre l’Iran pour délimiter l’influence régionale de ce pays. C’est pour atteindre cet objectif que l’Arabie saoudite a obtenu le ralliement de Donald Trump, à travers la signature d’accords d’un montant d’environ 350 milliards de dollars avec les États-Unis. Dans le même temps, les Saoudiens souhaitent créer une OTAN arabe et il est aussi évident que Mohammad ben Salmane en a également parlé avec les Russes afin de les convaincre à participer à ce projet. »
Au regard de ce professeur agrégé du département des sciences politiques de l’Université publique des finances de la Russie, ce projet ne semble pas intéresser Moscou. D’abord, parce que la Russie ne cherche aucunement une confrontation avec l’Iran et les relations bilatérales Moscou-Téhéran ne connaissent, en gros, aucun problème majeur. Et puis, parce que Riyad a largement soutenu les groupes terroristes, ce qui fait que la Russie hésite à travailler avec des partenaires comme l’Arabie, dans le cadre de grands projets stratégiques. Par ailleurs, comme le disent beaucoup d’analystes russes, le Kremlin n’a jamais été si peu confiant envers les Saoudiens.
En tout état de cause, Gevorg Mirzayan estime que l’Arabie saoudite tentera de nouveau de convaincre la Russie de coopérer avec l’OTAN arabe, lors d’une prochaine visite de Mohammad ben Salmane à Moscou.
Des rapports avaient auparavant été publiés d’après lesquels le gouvernement de Trump s’occupait des négociations avec des partenaires dans la région, dont l’Égypte, la Jordanie, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, en vue de créer une coalition militaire régionale contre l’influence iranienne.
Pourtant, Gevorg Mirzayan estime très peu probable que la Russie change de position envers une telle alliance, étant donné la situation particulière de ce pays et son rôle de médiation au Moyen-Orient, qui exige de maintenir ses liens avec tous les pays de la région. La Russie pourrait quand même aider l’Arabie saoudite à faire face aux crises régionales, dont le conflit au Yémen, ajoute l’analyste russe, dans son article publié par l’agence Sputnik.