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Bombardement d’un camp de déplacés au Nigeria et ses trois hypothèses

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les gens marchent sur les lieux du bombardement, par l'armée, d'un camp de déplacés à Rann, au Nigeria, le 17 janvier 2017. ©Reuters

Le président nigérian, qui justifie toutes ses politiques anti-chiites sous prétexte de la lutte contre le groupe terroriste Boko Haram, parle, cette fois-ci, d’une « regrettable erreur » pour faire oublier le bombardement, par l’armée, d’un camp de déplacés, faisant une centaine de morts.   

Dans un geste pas très ordinaire de sa part, Muhammadu Buhari a présenté ses excuses auprès de la nation nigériane pour le massacre par son armée des centaines de déplaces qui habitaient dans un camp de déplacés dans le nord-est du pays. Il a considéré, toutefois, cette attaque comme une opération « erronée et regrettable»

Le Haut-Commissaire de l’Organisation des Nations unies aux réfugiés, l'Italien Filippo Grandi a qualifié de« vraie catastrophe», le bombardement de ce camp de déplacés par l’armée nigériane.

Un certain nombre de Médecins Sans Frontières et d’employés de la Croix-Rouge nigériane ont été également tués par ce raid aérien. 

Le président nigérian Muhammadu Buhari après une réunion à Abuja, au Nigeria, le 9 janvier 2017. ©AP

Cette attaque étrange laisse penser à trois hypothèses :

Premièrement, le gouvernement nigérian et le groupe extrémiste Boko Haram ne sont pas ennemis, mais plutôt alliés. La preuve: c’est l’armée nigériane qui a procédé au massacre d’un grand nombre de chiites et à l’arrestation du cheikh Zakzaky, pendant longtemps souhaité par Boko Haram. Ce n’est qu’après cet événement amer que le groupe terroriste Boko Haram a relâché un certain nombre de lycéennes qu’il avait prises en otage il y a longtemps. Cette libération a servi, pour le gouvernement en place, de campagne renforçant sa popularité.

Deuxièmement, une partie de l’armée nigériane s’est radicalisée sous l’effet des extrémistes de Boko Haram et ce sont les éléments radicaux de l’armée qui concrétisent les objectifs de ce groupe terroriste par les moyens d’État. Dans ce cas-là, le gouvernement aurait totalement perdu les rênes du pouvoir et la corruption aurait déjà gangrené tous les organes de l'État.

Un blindé de l'armée nigériane patrouille dans Maiduguri, la capitale de l'État de Borno. (Photo d'archives) ©AP

Troisièmement, les échecs en série qu’ont récemment subis les groupes terroristes comme Daech, en Libye, ont poussé les terroristes à se répartir dans les pays voisins, dont le Nigeria. Ce qui signifie une remontée en puissance du groupe Boko Haram qui a déjà tué plus de 20 000 personnes.

Boko Haram fait partie intégrante du terrorisme takfiriste dans le monde. Ce mouvement terroriste ne pourra être éradiqué d’abord que par une mobilisation inter-régionale et ensuite par la disparition des racines de pauvreté et de négligence parmi les musulmans.

Le gouvernement nigérian connaît, depuis deux ans, une crise financière sans précédent en raison de la chute des cours du brut. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV