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Rapport gouvernemental britannique sur l’utilisation d’armes au Yémen

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les restes de sous-munitions d'une bombe de fabrication britannique à Hajjah (nord du Yémen). ©Amnesty International

Le ministre britannique de la Défense, Michael Fallon, aurait entre les mains des analyses gouvernementales dévoilant que des bombes à sous-munitions fabriquées au Royaume-Uni ont bien été utilisées par la coalition dirigée par l'Arabie saoudite dans le conflit actuel contre le Yémen.

Ainsi, les propres enquêtes du gouvernement britannique confirmeraient les rapports des médias selon lesquels ces bombes à fragmentation ont été déployées pendant la guerre, dans laquelle la Grande-Bretagne a aidé à former les forces saoudiennes.

Une source aurait même dit au journal Guardian que Fallon serait parmi les ministres qui ont connaissance de cette analyse depuis un mois environ.

Cette révélation est susceptible d'accentuer sur le sol britannique les appels à reconsidérer les exportations d'armes vers l'Arabie saoudite qui ont, d’ailleurs augmenté, depuis que les États-Unis ont suspendu une vente, la semaine dernière.

Il est très important que la vérité se fasse jour d’autant plus que le Royaume-Uni est signataire d'un traité international interdisant l'utilisation des armes à sous-munitions. Ces armes laissent des mini-bombes qui peuvent, elles exploser beaucoup plus tard et coûter donc la vie à des civils.

Ce traité engage le Royaume-Uni à éliminer toutes les armes à sous-munitions et à empêcher leur utilisation par quiconque. L'Arabie saoudite n'est pas signataire de l’accord.

Le ministère britannique de la Défense n'a pas révélé le contenu de l'analyse, mais un porte-parole du gouvernement a déclaré: « Le gouvernement prend ces allégations très au sérieux. Nous avons analysé attentivement le dossier en utilisant toutes les informations disponibles, considérant toutes les possibilités, et soulevé la question avec la coalition saoudienne. »

Des rapports d'Amnesty International avaient déjà signalé il y a quelques temps ce sujet des bombes fabriquées au Royaume-Uni et exportées. 

Philip Hammond, alors ministre britannique des Affaires étrangères, s'était engagé en mai à ce que le ministère de la Défense fasse une enquête approfondie et demande des assurances concrètes de la part de l'Arabie saoudite qu'il n'y avait eu aucune utilisation des armes à sous-munitions britanniques dans le conflit actuel contre le Yémen.

À cette époque, le gouvernement britannique avait suggéré que les bombes recensées par Amnesty International auraient pu être issues d'un conflit antérieur dans la région.

Abdulaziz bin Habtour, le Premier ministre du gouvernement de salut national au Yémen a accusé il y a quelques jours à Sky News, la Grande-Bretagne de crimes de guerre en affirmant : « ils ont vendu des bombes à fragmentation à l’Arabie Saoudite », «ils savent que les Saoudiens vont les déposer sur le Yémen à Saadah et à Sanaa et dans d'autres provinces. Je ne crois pas qu'ils soient coupables de crimes de guerre, je le sais. Ils participent aux bombardements du peuple yéménite. »

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SOURCE: FRENCH PRESS TV