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Une opération de libération de Raqqa simultanément à celle de Mossoul

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Photo prise de Karkamis le 24 août 2016 montrant des chars turcs et des forces syriennes pro-turques à 2 kilomètres à l'ouest de la ville de Jerablus. ©AFP #Syrie #Raqqa

Simultanément à l'opération de libération de Mossoul, les Américains pourraient lancer une éventuelle opération à Raqqa.

Le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter, avait parlé d'une opération pour reprendre Raqqa, pseudo-capitale du territoire occupé par Daech en Syrie. Il a dit, la semaine dernière, lors d'une interview avec NBC, que l'opération de Mossoul faisait partie des plans des États-Unis. "C'est un projet qui date d'il y a quelques mois, l'opération de Raqqa sera ainsi lancée bientôt", a prétendu Ashton.

Ces allégations interviennent alors que les États-Unis ont envoyé, à maintes reprises, des dizaines de tonnes d'armes et d'équipements militaires à destination des terroristes actifs en Irak et en Syrie.

Washington sait bien que la victoire des forces de la Résistance face à Daech est très proche aussi bien en Irak qu'en Syrie. Ayant été privés d'un rôle central dans cette opération, les États-Unis s'efforcent de s'affirmer en tant que parrains de l'opération de libération de Raqqa.

Or, les informations font état du transfert, par les États-Unis et l'Arabie saoudite, des terroristes de Daech de Mossoul vers la Syrie pour ainsi modifier l'équilibre sur les champs de bataille syriens.

Il est vrai que Washington dit vouloir reprendre Raqqa à Daech, mais cela ne se réalisera pas. Pour qu'une victoire quelconque ait lieu à Raqqa, les États-Unis ont besoin d'une intervention terrestre. Ils doivent alors choisir entre trois options :

Primo, lancer une intervention militaire directe avec les forces d'infanterie américaines. Secundo, recourir aux forces turques, stationnées sur le sol syrien. Et tertio, utiliser les Forces démocratiques syriennes, c'est-à-dire les Kurdes. La troisième option semble la plus plausible.

Examinons une à une ces trois possibilités.

En ce qui concerne une intervention directe en Syrie, le président américain, Barack Obama, a plus d'une fois dit qu'il ne voulait pas engager les troupes américaines dans le conflit en Syrie. N'oublions pas, en passant, qu'une intervention militaire américaine, qui constitue indubitablement une violation de la souveraineté nationale de la Syrie, provoquerait à n'en pas douter un accrochage avec la Russie. La première option est ainsi exclue.

S'agissant des forces turques, il faut noter que la Turquie n'acceptera jamais de lutter contre les terroristes qu'elle a soutenus, cinq années durant, aussi bien financièrement que spirituellement. La Turquie n'a pas expédié des effectifs sur le territoire syrien pour lutter contre les terroristes mais pour repousser les Kurdes de ses frontières méridionales. Washington ne peut pas alors compter sur son allié turc.

La troisième option s'avère donc plus probable : un recours aux Kurdes syriens. Ce n'est pas toutefois certain, vu les divergences de vue turco-américaines au sujet des Kurdes. Ankara a toujours blâmé Washington pour le soutien qu'il apporte aux Kurdes en Syrie, menaçant même d'abandonner la coalition anti-Daech, formée par les États-Unis, si ce soutien venait à perdurer.

Il y a quelques mois, l'aviation américaine a aidé les Forces démocratiques syriennes dans l'opération de libération de la ville stratégique de Manbij ; elles devaient aussi attaquer Raqqa, en profitant de la couverture aérienne assurée par les chasseurs US. Les protestations de la Turquie ont pourtant fait revenir Washington sur sa décision. La Turquie, qui considère les Kurdes comme une menace pour sa sécurité et ses intérêts nationaux, fait tout pour leur faire face.

Cela dit, il semble qu'une opération américaine de libération de Raqqa ne puisse pas être lancée. S'approchant de la fin de son mandat présidentiel, Barack Obama ne souhaite pas dépenser des frais supplémentaires en Syrie ; il s'efforce simplement d'exploiter la libération de Raqqa comme un atout pour la victoire des démocrates à la présidentielle.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV