(Damas-IRNA) Il s’est passé cinq ans depuis que la crise en Syrie s’est transformée en un conflit mondial. Le pays est au cœur d’une guerre sans merci qui a déplacé la moitié de la population syrienne et coûté la vie à des centaines de milliers de civils. Des dizaines de pays sont aujourd’hui, de près ou de loin, impliqués dans le conflit, qui ravive les rivalités historiques entre sunnites et chiites et bouscule le jeu d’alliances au Proche-Orient.
L’ONU a nommé, durant ces cinq dernières années, différents envoyés spéciaux pour la Syrie. De grands efforts auraient été déployés dans le sens du règlement de la crise et de la réconciliation des parties belligérantes. Mais ce qui n’est pas passé inaperçu aux yeux du monde, était le degré de servitude et de soumission des représentants onusiens aux pays influents et intervenants dans le conflit syrien.
Et pour cause : les représentants de l’ONU se font systématiquement le porte-parole des pays occidentaux, tantôt plaintifs, tantôt satisfaits, tantôt inquiets. Ils se soucient davantage du sort des « rebelles armés » que des civils encerclés par les terroristes. Ils ne sont jamais venus voir de près la situation des régions assiégées par ceux qu’ils nomment des « opposants modérés » et la souffrance de leur population. Sinon, ce genre de visite aurait fait la une des journaux.
Il semblerait donc qu’aucun représentant spécial pour la Syrie n’ait accompli pleinement une mission humanitaire, digne de ce nom et d’une instance internationale dont les fonctions et pouvoirs sont clairement définies dans sa Charte.
Quant à Alep, on se souvient des appels à l’aide humanitaire des pays occidentaux et du représentant onusien pour la Syrie lorsque les terroristes ont été encerclés dans les quartiers de l’est de la ville. Quelques jours plus tard, les terroristes avaient obstrué les routes à l’ouest, privant des milliers d’habitants d’approvisionnement en nourriture. Cette catastrophe humanitaire n’ayant pas effleuré la conscience du représentant onusien.
Dernièrement, Staffan de Mistura n’a pas été tenu au courant de l’accord entre l’armée syrienne et les terroristes à Daraya. De la part du représentant d’un pays au sein des Nations unies, avouons que l’ironie de la situation est synonyme de mépris. Pourtant, certains analystes ont imputé cette ignorance au mécontentement de certains pays occidentaux et arabes quant à l’accord de cessez-le-feu.
Cet accord a tout de même montré que la Syrie peut très bien s’en sortir sans une intervention étrangère. Si les groupes terroristes et leurs alliés ne s’étaient pas infiltrés dans le pays, il y a bien longtemps que les Syriens auraient remédié de façon autonome à leur problème interne.
Il est à noter que l’un des facteurs déterminant de l’accord de cessez-le-feu à Daraya est que 90% des terroristes étaient issus de la population locale.
Selon certaines sources, les terroristes basés à Moazamieh, à l’ouest de Damas et au nord-ouest de Daraya ont proposé à l’armée syrienne un accord à l’identique de celui de Daraya. Si les parties syriennes se réunissaient autour d’une table des négociations, cet accord aurait la chance de voir le jour.
Traduit du persan par S.S.B.