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Grève de la faim : deux prisonniers hospitalisés alors que leur état se détériore

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un palestinien cesse de s'alimenter, en solidarité avec les 125 prisonniers palestiniens en grève de la faim dans les prisons israéliennes, le 2 juin 2014 à Gaza. ©AFP

L’administration pénitentiaire israélienne (IPS) a transféré vendredi de la prison Ofer en Israël [Palestine de 1948] à l’hôpital al-Ramla, les prisonniers en grève de la faim Muhammad al-Balboul et Malek al-Qadi, après que l’état de santé de ces derniers se soit détérioré.

Le Comité palestinien des Affaires des prisonniers a publié un communiqué le même jour disant que la santé des deux prisonniers s’était gravement dégradée, alors que Balboul est entré dans son 43e jour de grève de la faim jeudi, et al-Qadi dans son 34e jour de grève de la faim.

Le comité a indiqué dans un communiqué jeudi que l’IPS a également déplacé le prisonnier palestinien Ayyad al-Hremi de la prison d’Ofer à l’hôpital Ramla après que sa santé se soit également détériorée.

Al-Hremi, un résident de Bethléem, est en grève de la faim depuis 35 jours, ainsi que les frères Balboul et Bilal Kayid, tous en signe de protestation contre leur incarcération en détention administrative – une politique israélienne d’internement sans inculpation ni jugement et sans limite de temps.

Le comité a ajouté que la santé des frères Muhammad et Mahmoud Balboul avait empiré jour après jour, disant que Muhammad souffrait à présent d’allergies, du manque des vitamines essentielles, d’une grande perte de poids et d’une fatigue extrême, et que Mahmoud souffrait de symptômes similaires.

Muhammad et Mahmoud sont en grève de la faim depuis respectivement 46 et 49 jours pour protester contre leur emprisonnement sous le régime de la détention administrative, dont les ordres ont été émis peu de temps après qu’ils aient été kidnappés le 9 juin, juste deux mois après que les forces israéliennes aient enlevé de force leur jeune sœur Nuran âgée de 14 ans, au barrage militaire numéro 300 à Bethléem, l’accusant de posséder un couteau.

Un tribunal militaire israélien a décidé la semaine dernière de confirmer les peines de détention administrative des deux frères, après avoir rejeté un appel déposé par le Comité des avocats pour une réduction des peines.

Muhammad, un dentiste, a été condamné à six mois de détention administrative alors que son frère Mahmoud, étudiant en maîtrise à l’Université Al-Qods, a été condamné à cinq mois.

La politique israélienne de la détention administrative, presque exclusivement utilisée contre les Palestiniens, a été largement critiquée par les organisations de défense des droits de l’homme qui ont accusé Israël d’utiliser cette politique pour éroder la vie politique et sociale palestinienne en kidnappant des dizaines de Palestiniens, sans aucune preuve d’actes répréhensibles.

Plus de 80 prisonniers palestiniens sont en grève de la faim ouverte [sans limite de durée] en solidarité avec les frères Balboul et Bilal Kayid, le cas le plus connu après celui du journaliste palestinien Muhammad al-Qiq qui a manqué mourir lors d’une grève de la faim de 94 jours. Al-Qiq avait finalement été libéré en mai dernier.

Le mouvement de solidarité à grande échelle parmi les prisonniers, a donné lieu à une répression tout aussi massive par l’IPS contre les prisonniers, et principalement contre ceux du FPLP. L’IPS a mené plusieurs raids, fermant des blocs de cellules, confisquant les biens personnels et transférant des détenus pour tenter de réprimer leur mouvement de grève.

La politique d’Israël de déporter et d’incarcérer les Palestiniens hors des territoires occupés et à l’intérieur de prisons à l’intérieur des territoires occupés, est illégale au regard du droit international. Selon le groupe Addameer de défense des droits des prisonniers, « Ce transfert systématique et illégal des Palestiniens des territoires occupés a aussi un impact humain – la conséquence est que les Palestiniens proches des prisonniers ont alors besoin d’un permis pour entrer en Israël, et que ces permis de visite leur sont régulièrement refusés pour des motifs dits de sécurité. »

« A partir d’observations faites par Addameer et fondées sur les récits des membres de la famille, ces permis sont systématiquement refusés pour les membres de la famille de sexe masculin âgés de 16 à 35 ans. Dans l’ensemble, la déportation constante des Palestiniens détenus présente des implications humaines non seulement importantes, mais fonctionne également dans le cadre d’une plus large impunité israélienne face à ces violations du droit, laquelle menace d’éroder la pertinence du droit international en général. »

 

Source: Chronique de Palestine

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SOURCE: FRENCH PRESS TV