On se rappelle bien les propos de Laurent Fabius, ancien ministre français des Affaires étrangères qui faisait éloge, il y a quatre ans, des vertus des terroristes d'al-Nosra, " combattants de la démocratie contre le bourreau Assad".
A présent, ce discours ne semble plus être de mise. L'attitude de Paris en particulier et de l'Europe de manière plus générale, n'est plus ce qu'elle était. A Varsovie où l'Otan a cherché à affûter ses armes anti-russes, Hollande en a été à exiger "un renforcement des frappes contre non seulement Daech mais aussi Al-Nosra".
Ainsi de "bons terroristes "que l'Europe qualifiait il y a peu de ‘’rebelles modérés’’ ont perdu de leur utilité pour devenir un fardeau propre à nuire à l'Europe. Pourquoi? parce que la terreur comme ne cessait de le souligner le "bourreau Assad" est un cancer qui se métastase, parce que le terrorisme ne connait pas de frontière et qu'il est faux de croire que "le mal n'atteint que les autres". En cet été 2016, les renseignements occidentaux se mordent les doigts de s'être moqués d'Assad, quand il mettait en garde l'Europe contre le danger terroriste. Des centaines de terroristes takfiristes européens, endoctrinés par la pensée wahhabite, sont de retour en Europe qui est évidemment terrorisée. Mais maintenant la situation a évolué et les terroristes sont en retour en Europe et les pays européens sont obligés de lutter contre les terroristes soutenus par les monarchies du golfe Persique et par eux-mêmes.
Depuis le 13 novembre 2015 et la tuerie de Bataclan, la France a réalisé que " le bourreau Assad" ne mentait pas et qu'effectivement, il y a de quoi avoir peur du takfirisme salafiste qui se propage comme du venin au sein de sa communauté musulmane. L'ampleur du danger, la France l'a réalisée sans pour autant se donner les moyens de se battre. Les relations commerciales et militaires entre la France et les sponsors avérés de la pensée takfiristes ne cessent de s'amplifier et M Hollande ne fait rien.
L'Arabie saoudite et le Qatar font la pluie et le beau temps dans les banlieues des grandes villes françaises sans que la classe dirigeante s'en émeuve outre mesure. A plein Paris, un groupuscule terroriste anti iranien, connu pour des centaines de meurtres commises par ses éléments contre les ressortissants iraniens, tient spectacle et les autorités françaises applaudissent. Pire, elles en font une tribune pour des espions saoudiens lesquels la saisissent le plus tranquillement du monde et l'utilisent pour proférer des menaces terroristes contre un Etat souverain, en l'occurrence l'Iran.
Javier Couso, vice-président de la commission des Affaires étrangères du parlement européen,s'est rendu dimanche à Damas où il s'est entretenu avec Bachar al-Assad. L'Italien a eu la sincérité de reconnaître que le soutien des pays européens aux groupes extrémistes s'est retourné contre eux et que le terrorisme contamine désormais l'Europe qui fait face de surcroît à la crise des réfugiés.
La question est donc celle-ci: M Hollande pourra-t-il lui aussi, faire preuve d'autant de sincérité et reconnaître que sa politique a aidé à l'expansion de la peste "terroriste"?
Si oui, comment expliquera-t-on sa nouvelle "valse avec le diable des Mojaheddin"??