Dans une déclaration conjointe, Amnesty International et Human Rights Watch ont demandé hier, mercredi 29 juin, à l'Assemblée générale de l'ONU de suspendre l'adhésion de l'Arabie saoudite au Conseil des droits de l'Homme en raison de « violations flagrantes et systématiques des droits de l'Homme ». Par le truchement de cette affiliation, les Saoudiens chercheraient à freiner les enquêtes sur leurs violations.
Ces organisations ont expliqué toutes deux que l’Arabie saoudite, à la tête de la coalition arabe au Yémen, avait violé de façon flagrante les lois internationales en matière des droits de l’Homme. Elles ont relevé à ce titre, 69 attaques aériennes sur le Yémen qui ont entraîné la mort d’au moins 913 civils, sans compter la destruction des maisons, des bazars, des hôpitaux et des écoles.
Amnesty international et HRW ont déclaré qu’on pouvait même parler là de crimes de guerre. Elles ont en outre répertorier 19 attaques dans lesquelles, l’Arabie avait utilisé des armes à sous-munitions.
Philippe Bolopion, directeur adjoint du plaidoyer au niveau mondial à Human Rights Watch a déclaré: « L’Arabie saoudite a accumulé un palmarès épouvantable de violations au Yémen alors qu’elle était membre du Conseil des droits de l’Homme, et a ainsi nui à la crédibilité de cet organe en faisant usage de harcèlement pour éviter de devoir rendre des comptes. »
« Les pays membres des Nations unies devraient soutenir les civils yéménites et suspendre immédiatement l’Arabie saoudite », a-t-il ajouté.
Il y a quelques mois déjà, Human Rights Watch et Amnesty International avaient appelé les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France à suspendre toute vente d’armes à l’Arabie tant que ce pays ne mettrait pas un terme à ses frappes aériennes au Yémen.