Depuis l’émergence de Daech en Syrie et en Irak, on entend des rumeurs sur la signature de nouveaux accords Sykes-Picot.
Dans une conjoncture où pèse le scénario plausible de la signature de nouveaux Sykes-Picot, il revient aux acteurs régionaux de mettre fin à leurs conflits.
Selon le quotidien turc Daily Sabah, « ce lundi 16 mai marque le centenaire des accords Sykes-Picot, un accord qui a été signé dans le plus grand secret, par les Français et les Britanniques, pour définir les zones d’influence de ces deux grandes puissances alliées dans un Proche-Orient après-Ottoman. Les accords Sykes-Picot ont été, pendant longtemps, une source de polémique. »
Après la Révolution bolchevique, Léon Trotsky, alors commissaire du peuple aux Affaires étrangères de la République socialiste fédérative soviétique de Russie, a levé un coin du voile des accords Sykes-Picot afin de mettre au grand jour le plan secret des impérialistes.
Bien que ces accords secrets n’aient pas remodelé le nouveau Proche-Orient, les chimères qui en ont découlé, ont eu leurs impacts négatifs.
La Déclaration Balfour de 1917 a eu, de facto, une plus grande influence sur la région.
Le 10 août 1920, le traité de Sèvres a été conclu à la suite de la Première Guerre mondiale entre les Alliés et l'Empire ottoman. Ce traité prévoyait le partage du territoire ottoman en zones d'influence au profit des Alliés.
Cependant, les accords secrets Sykes-Picot furent une première tentative destinée à diviser un territoire entre les Alliés.
Mais si les accords Sykes-Picot ont eu des impacts concrets limités, pourquoi le monde en parle de nouveau ?
Les rumeurs en termes de la conclusion d’un second Sykes-Picot ont commencé à circuler lorsque le groupe Daech s’est infiltré en juin 2014 en Syrie et en Irak, sous prétexte de « l’effondrement de l’ordre de Sykes-Picot », alors que deux grands pays tels que la Syrie et l’Irak souffrent d’un avenir incertain et que les peuples du Moyen-Orient craignent les impacts négatifs d’un nouveau méga-plan.
Quel est le principal problème avec les accords Sykes-Picot ?
En premier chef, les analystes exagèrent toujours l’influence des grandes puissances au Proche-Orient et deuxièmement, les problèmes dont souffre la région sont toujours imputés aux éléments étrangers.
Au fil de la Première Guerre mondiale, la Grande-Bretagne et la France se sont approchées du Proche-Orient, dans l’objectif de cibler les pays indépendants. L’ordre régional que ces deux grandes puissances ont établi au Proche-Orient n’a servi à rien d’autre qu’à propager le terrorisme, déclencher les guerres par procuration et faire éclater les conflits interconfessionnels.
Ayant enduré de grandes souffrances pendant ce siècle, les peuples du Moyen-Orient se demandent si Washington et Moscou envisagent de former un nouvel ordre régional.
Les démarches de l’administration Obama en Syrie et un certain nombre d’évolutions qui se sont produites au Moyen-Orient ont suscité des questions sans réponse sur l’avenir de la région.
Cela dit, il revient aux acteurs régionaux de mettre fin à leurs conflits pour ainsi prévenir le danger de la formation d’un second Sykes-Picot.