Des députés nationalistes polonais ont invité des dirigeants syriens à une conférence sur la lutte contre le terrorisme et la sécurité au Proche-Orient, qu'ils comptent organiser à la mi-mars au parlement polonais.
"C'est peut-être une décision controversée, surtout pour l'Arabie Saoudite ou la Turquie, mais le pouvoir d'Assad est le seul garant d'un minimum de protection de minorités religieuses et de stabilité dans la région", a déclaré à l'AFP Robert Winnicki, chef du Mouvement national (RN).
Selon lui, la Pologne "devrait conduire une politique pragmatique" à l'égard du pouvoir syrien et "ne pas envoyer des soldats là où il faut soutenir les Etats-Unis mais veiller à ses propres intérêts économiques".
"La Syrie sera bientôt toute à reconstruire. Il faut être là", a estimé M. Winnicki, élu sur les listes du mouvement anti-establishement Kukiz'15 (opposition) fort aujourd'hui de 40 députés au parlement de 360 sièges, dominé par les conservateurs de Jaroslaw Kaczynski.
M. Winnicki a refusé de dévoiler le détail de la conférence en préparation et les noms des participants attendus.
Selon l'édition polonaise de l'hebdomadaire Newsweek, cette conférence doit se tenir le 19 mars et parmi les personnalités invitées se trouverait notamment le mufti de Syrie cheikh Ahmad Hassoun.
Le ministère polonais des Affaires étrangères n'a pas été consulté à propos de cette initiative, a reconnu M. Winnicki.
La Pologne, pays membre de l'Union européenne et de l'Otan, avait déclaré à la mi-février qu'elle pourrait contribuer à la lutte contre la milice wahhabite takfiriste Daesh (Etat islamique-EI) en envoyant dans la région quatre avions F-16, pour des missions de patrouille aérienne.
Avec AFP