À Gaza, les bâtiments résidentiels ont subi d'importants dégâts lors des bombardements israéliens. Faute d’alternative, des familles sont obligées de s’abriter parmi les décombres, au péril de leur vie, alors que les frappes israéliennes se poursuivent malgré le cessez-le-feu. Dans ce contexte l'ONU alerte sur la crise humanitaire qui prévaut dans le territoire assiégé.
Lundi 22 décembre, depuis le siège des Nations unies à New York, le porte-parole du Secrétaire général a dressé un constat sans détour. « Au cours des dernières 24 heures, et malgré le cessez-le-feu, nous avons continué de recevoir des informations faisant état de frappes aériennes, de bombardements et de tirs dans l’ensemble des cinq gouvernorats de Gaza », a indiqué Stéphane Dujarric. Ces violences ont fait des victimes et perturbé des opérations de secours déjà entravées. La veille, une mission humanitaire cherchant à atteindre une personne blessée dans Gaza-ville s’est vu refuser l’accès.
Dans l’ensemble du territoire, la pénurie d’abris est devenue structurelle, alors que l’immense majorité des bâtiments résidentiels ont été détruits au cours des deux années de guerre. Plus de la moitié des deux millions d’habitants du territoire vit désormais dans des abris de fortune.
Faute d’alternatives, des familles entières s’entassent dans des bâtiments partiellement ou gravement endommagés, tentant de se protéger tant bien que mal des intempéries. Le week-end dernier, plusieurs immeubles se sont effondrés sous l’effet de conditions météorologiques violentes, faisant là encore des victimes, selon les partenaires humanitaires sur place.
Les femmes paient un tribut particulier à cette précarité. D’après un groupe de travail sur le genre dans l’action humanitaire, les trois quarts des ménages dirigés par des femmes ont un besoin urgent d’un soutien en matière d’hébergement, et près des deux tiers manquent cruellement de vêtements. Un déséquilibre qui illustre, une fois encore, la dimension sociale et genrée de la crise.
À cette pénurie matérielle s’ajoutent des entraves logistiques persistantes. Les Nations unies et leurs partenaires humanitaires appellent de nouveau à la levée de toutes les restrictions à l’entrée de l’aide, en particulier du matériel d’hébergement, soulignant combien ces limitations entravent la capacité à atteindre les populations, au moment même où l’hiver aggrave chaque vulnérabilité.
Sur le terrain, les organisations d’aide peinent à intervenir, freinées par de lourdes contraintes, tandis que les besoins essentiels de la population restent largement insatisfaits.