La présidente du groupe parlementaire La France insoumise (LFI) à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, a pris la parole pour dénoncer ce qu’elle qualifie de « génocide en cours » dans la bande de Gaza.
Elle a décrit une situation dramatique, aggravée par les conditions météorologiques. « Des enfants meurent de froid aujourd’hui à Gaza », a-t-elle déclaré, pointant du doigt les pluies torrentielles et l’impossibilité pour de nombreuses personnes déplacées de se protéger, faute d’abris adéquats. Elle a aussi souligné que l’aide humanitaire restait « toujours bloquée », malgré l’urgence croissante sur le terrain.
S’appuyant sur un rapport d’Amnesty International, Mathilde Panot a affirmé que « la politique visée d’anéantissement physique des Palestiniens se poursuit à Gaza ». Elle a également cité des chiffres publiés par le Bureau des Nations unies, évoquant 264 attaques de colons en Cisjordanie au mois d’octobre 2025, un niveau jamais atteint depuis vingt ans.
La députée a également dénoncé les violations répétées du cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre 2025, soulignant que, malgré cette trêve, les attaques israéliennes se sont poursuivies. Selon les autorités sanitaires de Gaza, au moins 383 Palestiniens ont été tués et plus de 1 000 blessés dans des violations du cessez-le-feu depuis son entrée en vigueur (en plus des milliers de victimes depuis le début du conflit); les frappes israéliennes ont notamment fait des dizaines de morts dans des bombardements près de Gaza, tuant des civils, y compris des enfants et des femmes.
D’une manière plus large, les attaques israéliennes contre la bande de Gaza depuis octobre 2023 ont tué plus de 70 000 personnes à Gaza, une grande majorité étant des civils, dont un nombre très élevé d’enfants et de femmes selon des données compilées par des sources internationales.
En conclusion, la cheffe de file des députés LFI a répondu à une déclaration récente de l'ancien Premier ministre Édouard Philippe, selon lequel « la colonisation n’est pas un crime ». Mathilde Panot lui a rétorqué que, « n’en déplaise à Édouard Philippe, la colonisation est un crime contre l’humanité ».
Ces propos interviennent dans un contexte international particulièrement tendu. Le 26 janvier 2024, la Cour internationale de justice (CIJ) a estimé « plausible » l'accusation de génocide portée par l’Afrique du Sud contre Israël, imposant plusieurs mesures conservatoires, dont l’obligation de faciliter l’accès de l’aide humanitaire à Gaza. Malgré cela, de nombreuses ONG et observateurs dénoncent la poursuite des bombardements israéliens et le blocus imposé par Israël sur Gaza.
En novembre 2024, la Cour pénale internationale (CPI) a également émis des mandats d’arrêt internationaux contre de hauts responsables israéliens, dont le premier ministre Benjamin Netanyahu pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.