L’Iran a exprimé une condamnation sans équivoque à l’encontre de l’agression militaire américaine au Yémen ainsi que des récentes accusations portées par des responsables de l’administration Trump à son égard, les qualifiant de « totalement infondées ».
Dans une lettre adressée, ce lundi 17 mars, au secrétaire général de l’ONU et au président du Conseil de sécurité, l’ambassadeur et représentant permanent d’Iran auprès des Nations Unies, Amir Saïd Iravani, a écrit : « Je tiens à exprimer ma profonde préoccupation et ma condamnation sans équivoque des récentes déclarations belliqueuses de hauts responsables de l’administration américaine, dont le président des États-Unis, qui tentent désespérément de justifier illégalement leurs actes d’agression et leurs crimes de guerre contre le Yémen, en proférant des accusations infondées contre la République islamique d’Iran et en menaçant ouvertement de recourir à la force contre le pays. »
Dans un communiqué publié samedi, Trump a déclaré que les États-Unis accusaient l’Iran de soutenir le mouvement de résistance yéménite Ansarallah. Il a déclaré que le soutien à ce mouvement devait cesser immédiatement, avertissant que Washington tiendrait Téhéran pleinement responsable.
Iravani a souligné que la rhétorique anti-iranienne des responsables américains constituait une violation flagrante des principes fondamentaux du droit international et de la Charte des Nations Unies.
« Une telle rhétorique incendiaire constitue une violation flagrante des principes fondamentaux du droit international et de la Charte des Nations Unies, en particulier de l’article 2(4), qui interdit la menace ou l’emploi de la force contre des États souverains », a-t-il déclaré.
Le diplomate a ajouté que « la République islamique d’Iran rejette et condamne fermement ces déclarations irresponsables et provocatrices ».
Iravani a averti que tout acte d’agression contre l’Iran aurait de graves conséquences, dont les États-Unis en seraient pleinement responsables.
Il a exhorté le Conseil de sécurité de l’ONU à dénoncer ces déclarations incendiaires. « L’Iran appelle le Conseil de sécurité à adopter une position claire et fondée sur des principes en dénonçant ces déclarations incendiaires et en contraignant les États-Unis à respecter leurs obligations au titre de la Charte des Nations Unies », a déclaré le responsable iranien.
« Comme nous l’avons déjà souligné à maintes reprises, la normalisation des menaces de recours à la force crée un dangereux précédent et présente de graves risques pour la paix et la sécurité internationales. Le Conseil de sécurité ne doit pas rester silencieux face à des provocations aussi flagrantes », a-t-il ajouté.
L’ambassadeur d’Iran à l’ONU a également condamné la récente agression militaire et l’usage illégal de la force contre le Yémen par les États-Unis et le Royaume-Uni.
Iravani a déclaré que de telles actions constituent une violation flagrante de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Yémen, contreviennent au droit international et représentent une grave menace pour la paix et la stabilité régionales.
« En tant que membre responsable de la communauté internationale, la République islamique d’Iran a toujours respecté ses obligations en vertu du droit international et soutient la sécurité maritime et la liberté de navigation », a-t-il déclaré.
Iravani a précisé que les forces yéménites agissaient de manière indépendante dans leurs décisions et leurs actions, et que leurs opérations étaient menées en soutien à Gaza et en réponse aux violations de l’intégrité territoriale de leur pays.
Les États-Unis ont effectué d’importantes frappes aériennes au Yémen, quelques heures après que le mouvement de résistance Ansarallah a averti que les forces armées yéménites cibleraient le porte-avions américain et les navires de guerre dans la région.
Samedi soir, les États-Unis ont mené des frappes de grande ampleur sur la capitale yéménite, Sanaa, et plusieurs autres provinces du pays, faisant des dizaines de morts et de blessés, dont des femmes et des enfants. Au moins 53 personnes, principalement des femmes et des enfants, ont été tuées et 101 autres blessées dans les premières attaques américaines contre le Yémen depuis l’entrée en fonction du président Trump en janvier.
L’aviation américaine et britannique a lancé 47 frappes aériennes sur plusieurs sites à Sanaa, ainsi que sur des zones de la province de Saada, au nord, de la province d’al-Bayda, au centre, et de la province de Dhamar, au sud-ouest. Au moins 31 personnes, principalement des femmes et des enfants, ont été tuées lors des attaques aériennes et navales ordonnées par Trump.
