Un haut diplomate iranien appelle au respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la Syrie ainsi qu'à la formation d'un gouvernement inclusif à travers des élections libres et équitables.
L'ambassadeur et représentant permanent de l'Iran auprès des Nations unies, Amir Saïd Iravani, s'exprimait mercredi devant la session du Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation en Syrie à New York.
Iravani a réaffirmé l'engagement indéfectible de l'Iran envers la souveraineté, l'indépendance, l'unité et l'intégrité territoriale de la Syrie, rappelant que c'est le peuple syrien qui doit exclusivement prendre les décisions concernant l'avenir du pays ravagé par la guerre sans aucune ingérence ou imposition extérieure.
« L’Iran prône la formation d’un gouvernement inclusif à travers des élections libres et équitables et un dialogue national global qui assure la participation de tous les groupes ethniques, politiques et religieux », a ajouté l’ambassadeur.
Iravani a souligné l'importance de rédiger une nouvelle constitution comme une « priorité clé » en Syrie qui servira de base à la future gouvernance du pays.
Évoquant la présence « légale » de l'Iran en Syrie, qui avait été demandée par l'ancien gouvernement syrien, le haut diplomate iranien a déclaré : « L'Iran a participé à titre consultatif à la lutte contre le terrorisme, dans le but d'empêcher la propagation de l'insécurité dans toute la région. »
Il a également défendu le retrait de l'Iran de Syrie qui a été effectué de « manière responsable, en tenant soigneusement compte des impacts potentiels sur le peuple syrien ».
« Néanmoins, parvenir à la paix, à la stabilité et à la sécurité en Syrie, mettre fin à l'occupation étrangère et garantir une Syrie exempte de terrorisme font toujours partie des principes de la politique étrangère de l'Iran à l'égard du pays », a souligné le haut diplomate iranien.
Iravani a ensuite mis en garde contre les graves défis économiques et humanitaires auxquels le peuple syrien est confronté, déplorant le déplacement de près de 1,1 million de personnes, principalement des femmes et des enfants, depuis le 27 novembre 2024.
Iravani a salué les efforts inlassables du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) et des partenaires humanitaires pour alléger les souffrances du peuple syrien.
« La reconstruction des infrastructures, le rétablissement des services essentiels et la facilitation du retour en toute sécurité des réfugiés et des personnes déplacées constituent des étapes essentielles pour relever le pays », a-t-il déclaré.
Il a souligné l'importance d'une levée rapide des sanctions « extraterritoriales, unilatérales, injustes et illégales » imposées par les pays occidentaux à la Syrie, affirmant que « l'exploitation de la situation en Syrie pour imposer des conditions politiques et porter atteinte à sa souveraineté en échange d'un allègement des sanctions porte gravement préjudice aux populations les plus vulnérables et viole les droits fondamentaux du peuple syrien ».
Il est impératif de respecter les droits de toutes les minorités en Syrie, y compris les alaouites, les chiites et les chrétiens, et d'assurer la protection du personnel et des locaux diplomatiques conformément au droit international, a-t-il ajouté.
Iravani a exprimé sa vive inquiétude face à la résurgence du terrorisme en Syrie, en particulier aux opérations secrètes de cellules dormantes liées à Al-Qaïda et à Daech, expliquant que ces groupes terroristes ont le potentiel de renouer et de raviver le terrorisme dans toute la région.
« La crise est aggravée par la présence de plus de 60 groupes armés, dont des combattants terroristes étrangers (FTFs) aux agendas divergents et souvent contradictoires, ce qui a aggravé l’instabilité et constitue une grave menace pour la sécurité régionale et mondiale », a-t-il déclaré.
Il a mis en garde contre le défi urgent que représente le sort des milliers de personnes affiliées à Daech détenues dans des camps et des prisons dans le nord-est de la Syrie, exigeant une action urgente à cet égard.
« Ces individus doivent être rapatriés rapidement dans leur pays d’origine en fonction de leur nationalité et soumis à des procédures judiciaires. »
L'ambassadeur d’Iran a réaffirmé l'engagement de l’Iran à lutter contre le terrorisme international et à collaborer avec ses partenaires internationaux légitimes pour relever ce défi crucial.
Iravani a décrit Israël comme « la menace la plus importante » pour le présent et l'avenir de la Syrie, déplorant que le régime occupant continue de violer la souveraineté et l'intégrité territoriale de ce pays, par divers moyens, y compris l'agression militaire et l'occupation continue des territoires syriens.
Soulignant le refus d'Israël de se retirer du plateau du Golan occupé au mépris de la résolution 497 (1981) du Conseil de sécurité, il a déclaré : « Avec le soutien des États-Unis et en exploitant la situation en Syrie, Israël a étendu son occupation en investissant plus de 500 kilomètres carrés supplémentaires du territoire syrien et en détruisant systématiquement la quasi-totalité des infrastructures militaires et de recherche de la Syrie. »
Israël viole de manière flagrante le droit international, la Charte des Nations unies et les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, a-t-il averti, exhortant l’organisation mondiale à « prendre des mesures décisives pour mettre un terme à ces violations et tenir Israël responsable de ses actions déstabilisatrices ».
Le régime israélien occupe environ 600 kilomètres de territoire syrien depuis que le gouvernement de l'ancien président Bachar al-Assad a été renversé le mois dernier par Hayat Tahrir al-Cham (HTC).
Des groupes armés, dirigés par Hayat Tahrir al-Cham (HTC), ont pris le contrôle de Damas le 8 décembre et renversé le gouvernement de Bachar al-Assad lors d'une offensive éclaire lancée contre le nord-ouest de la Syrie et qui a atteint la capitale en moins de deux semaines.
L'ambassadeur et représentant permanent de l'Iran auprès de l'ONU a déclaré que l'Iran était prêt à jouer un rôle constructif en Syrie et à travailler avec les Nations unies, les partenaires régionaux et un gouvernement syrien représentant la volonté du peuple du pays pour parvenir à une paix et une stabilité durables en Syrie et dans toute la région.