En Syrie, la situation reste préoccupante, marquée par une montée de l’insécurité et de la violence. Téhéran déplore le regain de tension, notamment les atteintes aux minorités qui organisaient des manifestations de protestation massive.
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, a souligné jeudi 26 décembre qu’il était « nécessaire d’empêcher la propagation de l’insécurité et de la violence contre les différents pans de la société syrienne, et d’assurer la sécurité de tous les citoyens », en référence aux affrontements meurtriers qui ont eu lieu pendant une manifestation à grande échelle organisée en signe de colère après la profanation d’un sanctuaire alaouite par des éléments armés.
La journée de mercredi a vu des dizaines de milliers de personnes descendre dans la rue à Lattaquié, Tartous, Homs, Hama et Qardaha pour protester contre cette profanation, avant que les groupes armés, dirigés par Hayat Tahrir al-Cham (HTC), qui contrôlent actuellement le pays ne se lancent contre elles. Un véritable bain de sang a été déclenché lorsque les protestataires ont été violemment attaqués.
Cela s’est produit après que soit apparue une vidéo montrant un incendie à l’intérieur du sanctuaire d’Alep, où des éléments armés - que les médias mainstream ont tenté de dépeindre comme des modérés malgré leurs liens étroits avec les groupes takfiristes les plus violents tels que Daech et al-Qaïda - se sont introduits à l’intérieur et ont tué les gardes.
Le porte-parole de la diplomatie iranienne est également revenu sur des accusations portées contre l’Iran concernant son ingérence dans les affaires intérieures de la Syrie, les qualifiant d’« infondées ».
M.Baghaï a réaffirmé le soutien de l’Iran à l’intégrité territoriale et à l’unité nationale de la Syrie, appelant à un système politique inclusif, avec la participation de toutes les factions politiques, groupes ethniques et communautés religieuses, respectant les droits des minorités et protégeant les sites religieux.
En raison de leur statut de minorité religieuse et de leurs liens historiques avec la famille Assad, les Alaouites redoutent en effet que leur communauté ne fasse l’objet de sévères répressions.
Mardi 24 décembre, plusieurs manifestations ont eu lieu dans des quartiers chrétiens de Damas pour protester contre l’incendie d’un sapin de Noël près de Hama, dans le centre de la Syrie.
Cela intervient alors que le groupe Hayat Tahrir al-Cham (HTC) avait promis après le renversement du gouvernement Assad de respecter les croyances et les droits de toutes les confessions en Syrie.
Tout ceci fait que la situation de ce pays se révèle extrêmement instable et fragile, avec un risque potentiel de nouveaux affrontements, les tensions entre les différentes confessions continuant à s’exacerber, dans un contexte d’instabilité politique et de pressions exercées sur les groupes minoritaires.