Le ministre turc de la Défense, le général Yaşar Güler, a exprimé la volonté de la Turquie de collaborer davantage avec la nouvelle administration syrienne, affirmant qu’Ankara serait prêt à fournir une formation militaire à la Syrie si une telle demande était formulée par les nouvelles autorités de Damas.
S’exprimant lors d’une conférence de presse dimanche 15 décembre à Ankara, le ministre turc de la Défense a souligné l’importance de laisser le nouveau gouvernement syrien faire ses preuves, compte tenu de ses premières déclarations « constructives ».
« Dans sa première déclaration, la nouvelle administration a annoncé qu’elle respecterait toutes les institutions gouvernementales, les Nations unies et les autres organisations internationales », a-t-il indiqué.
« Nous pensons qu’il est essentiel de voir ce que fera la nouvelle administration et de lui donner sa chance », a-t-il ajouté.
Interrogé sur une éventuelle coopération militaire avec la Syrie, Güler a précisé que la Turquie avait déjà établi des accords de coopération avec de nombreux pays et serait prête à offrir son soutien aux Syriens si la nouvelle administration le demandait.
Le ministre turc de la Défense a réaffirmé que la priorité pour Ankara était le démantèlement des Unités de protection du peuple (YPG), liées au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), et que le gouvernement turc l’avait clairement transmis au gouvernement des États-Unis.
« Dans cette nouvelle ère de la Syrie, l’organisation terroriste PKK/YPG sera démantelée en Syrie tôt ou tard, c’est ce que souhaitent la nouvelle administration syrienne et la Turquie », a déclaré le général Güler.
Güler a ajouté que l’objectif principal de la Turquie est de préserver l’intégrité territoriale et l’unité de la Syrie, de réaliser un processus politique de manière pacifique et de nettoyer les zones frontalières de la présence des éléments terroristes.
La situation en Syrie a radicalement changé avec la prise de Damas par des groupes armés dirigés par Hayat Tahrir al-Cham (HTC), le 8 décembre, qui ont mis fin au gouvernement du président Bachar al-Assad. Cette attaque-surprise, lancée depuis son bastion dans le nord-ouest de la Syrie, a permis au HTC de prendre la capitale en moins de deux semaines.
La Turquie, qui partage une longue frontière de 911 kilomètres avec la Syrie, est l’un des principaux soutiens des groupes d’opposition qui se battaient pour renverser le gouvernement du président Assad depuis le début de la guerre civile en 2011.
Bien que les responsables turcs aient fermement rejeté toute implication de la part d’Ankara, les observateurs estiment que l’offensive, qui semble être alignée sur les objectifs à long terme de la Turquie, n’aurait pas pu avoir lieu sans le consentement des dirigeants turcs.