Dans la bande de Gaza, les hôpitaux de campagne du ministère de la Santé ne désemplissent pas, comme le déplore le Dr Marwan Al Hams, qui dirige ces hôpitaux dans l’enclave palestinienne.
Une situation devenue plus que catastrophique indique le directeur des hôpitaux de Gaza, annonçant un manque quasi total de médicaments et de produits de première nécessité. L’approvisionnement en oxygène étant très insuffisant, beaucoup de patients sont en train de décéder.
Ces remarques tombent alors que Andrew Cayley, procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a qualifié, vendredi, de largement exagérées les allégations d’Israël selon lesquelles les membres du mouvement de résistance palestinien Hamas utilisaient les hôpitaux de Gaza à des fins militaires.
S’exprimant lors d’un événement à La Haye, Andrew Cayley qui dirige l’enquête sur les allégations de crimes de guerre et de violations du droit international humanitaire à Gaza a mis en doute la crédibilité de ces allégations et précisé : « Nous devons établir très clairement le niveau de présence militaire, s’il y en a eu, dans ces hôpitaux, car je pense que la presse nous a induits en erreur à ce sujet ».
Le dernier chirurgien orthopédiste du nord de Gaza a été tué
Le Dr Saïd Joudeh, le seul chirurgien orthopédique encore en activité dans le nord de Gaza, a été tué jeudi par des tirs de chars israéliens alors qu’il se rendait à son travail à l’hôpital al-Awda, ont indiqué des responsables palestiniens.
Il était chirurgien dans les hôpitaux Kamal Adwan et al-Awda, dans le nord de Gaza.
Dans sa réaction, l’armée israélienne s’est déclarée non-concernée ; une enquête est cependant en cours à ce sujet, a-t-elle annoncé.
« Alors qu’il se rendait à l’hôpital al-Awda pour examiner un patient, l’un des chars [israéliens] a tiré directement sur lui », a fait savoir le Dr Hussam Abu Safiya, directeur de l’hôpital Kamal Adwan, annonçant : « Malheureusement, il a été tué sur le coup ».
Ceci intervient alors que certains témoins oculaires affirment que le Dr Joudeh a perdu la vie lors d’une attaque au drone israélienne.
Le mois dernier, lors d’une conférence de presse à l’hôpital Kamal Adwan, ce chirurgien orthopédiste a brandi une pancarte sur laquelle était écrit « Sauvez-nous ».
Israël n’autorisant pas les journalistes étrangers à se rendre librement à Gaza, un journaliste de la BBC s’est entretenu avec Louise Wateridge, de l’UNRWA, la principale agence d’aide des Nations unies à Gaza.
« C’est une catastrophe pour sa famille. C’est dévastateur pour les habitants du nord qui dépendent d’un si petit nombre de médecins », a déploré Mme Wateridge.
« Les hôpitaux de la bande de Gaza ne sont plus des hôpitaux. Il n’y a pas d’assainissement. Il n’y a pratiquement pas de médecins. Il n’y a pas d’équipement médical. Les patients meurent inutilement », a-t-elle ajouté.
En outre, l’employée de l’UNRWA a qualifié d’« apocalyptique » la situation humanitaire dans la bande de Gaza dans la mesure où une large partie du nord de l’enclave palestinienne est assiégée et soumise à des bombardements israéliens depuis plus de deux mois.