La radio britannique BBC, accusée d'avoir diffusé des informations erronées tendant à déstabiliser la quiétude sociale et à saper le moral des troupes, est suspendue pour trois mois au Niger, a annoncé jeudi le ministre de la Communication de la junte, Sidi Mohamed Raliou.
Après Radio France Internationale (RFI) et France 24, c'est au tour de la BBC d'être suspendue. Au Niger, la junte a annoncé jeudi la suspension pour trois mois de la radio britannique, une décision qui vient grossir la liste de médias occidentaux sanctionnés dans les pays sahéliens.
La BBC est accusée d'avoir diffusé des "informations erronées tendant à déstabiliser la quiétude sociale et à saper le moral des troupes" qui luttent contre les terroristes, selon un communiqué du ministre de la Communication, Sidi Mohamed Raliou.
Les programmes de la BBC, en langue haoussa notamment, sont diffusés au Niger par l'intermédiaire de radios locales partenaires.
La mesure entre en vigueur avec "effet immédiat" et sur l'ensemble du territoire.
Deux autres médias occidentaux sont suspendus au Niger : RFI et France 24, depuis août 2023.
Jeudi soir, la junte nigérienne a par ailleurs annoncé "porter plainte" contre RFI pour "incitation aux génocides et aux massacres intercommunautaires" au Niger, sans préciser le lieu de la plainte.
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Mercredi, ces deux médias avaient prétendu dans un rapport qu'une attaque terroriste particulièrement meurtrière avait frappé, la veille, la localité de Chatoumane, dans la zone de Téra (Ouest) près du Burkina Faso. Ils ont allégué que 90 soldats et au moins 40 civils ont été tués dans cette attaque.
La junte nigérienne a, quant à elle, démenti mercredi soir l'existence de cette attaque, évoquant des "affirmations infondées" et une "campagne d'intoxication".
Les médias français accusés de propagande
Le Niger a formé avec ses deux voisins, le Burkina Faso et le Mali, une confédération, l'Alliance des États du Sahel (AES). Les trois pays ont tourné le dos à Paris en expulsant notamment tour à tour les militaires français qui y avaient été déployés sous prétexte de mener une lutte anti-terroriste et tiennent régulièrement des discours hostiles envers la politique interventionniste de la France dans la région.
Au Burkina Faso et au Mali, de nombreux médias français ont été suspendus, accusés d'être des instruments de propagande de Paris, et plusieurs correspondants ont été expulsés.