Téhéran rejette les dernières allégations de la troïka européenne sur son programme nucléaire pacifique et promet une réponse appropriée à toute action conflictuelle.
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, a fait ces remarques mardi en réponse à une déclaration conjointe de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni qui accusaient l'Iran de ne pas honorer ses engagements au titre de l'accord nucléaire de 2015 et de la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l'ONU, exhortant l'Iran à mettre un terme à ce qu'ils ont qualifié d'« escalade nucléaire ».
La déclaration de la troïka européenne fait suite à un rapport de l'organisme de surveillance nucléaire de l'ONU indiquant que Téhéran avait intensifié ses activités d'enrichissement d'uranium, remplissant ainsi sa promesse de répondre à une résolution parrainée par l'Occident critiquant le pays pour ce qui a été décrit comme un manque de coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
L'Iran a réduit ses engagements dans le cadre du Plan d'action global conjoint (PAGC) au cours des dernières années suite à la réimposition des sanctions levées en vertu de l'accord et à l'échec des parties européennes à compenser les pertes subies par l'Iran.
Le porte-parole a déclaré que le gouvernement iranien avait récemment décidé d'activer des centrifugeuses plus avancées, dans le cadre des droits spécifiques accordés par le Traité de non-prolifération (TNP) et avec notification appropriée et sous la supervision de l'AIEA.
« En tant que membre responsable de l'AIEA, la République islamique d'Iran a prouvé son engagement à coopérer avec cette institution et les accords conclus lors de la visite du directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique à Téhéran les 14 et 15 novembre », a-t-il déclaré.
Le diplomate iranien a ajouté qu'« il est regrettable que les trois pays européens, indépendamment des résultats de la visite du directeur général, qui auraient pu servir de base pour renforcer la coopération à l'avenir, aient insisté sur leur approche non constructive et aient procédé à l'adoption d'une résolution contre l'Iran ».
Faisant référence à une réunion du 29 novembre avec des représentants des trois pays européens à Genève, Baghaï a déclaré que la République islamique d’Iran continue de croire en une interaction constructive basée sur le respect mutuel. « Dans le même temps, l’Iran répondra à tout comportement conflictuel et illégal dans le cadre de ses droits légaux et de manière appropriée », a-t-il déclaré.
Il a noté que la cause profonde de la situation provenait du retrait des États-Unis de l’accord nucléaire et de l’échec de l’UE-3 à respecter ses engagements.
Le porte-parole de la diplomatie iranienne a souligné l’importance d’une adhésion mutuelle à la voie de l’interaction constructive et a conseillé aux trois pays européens de s'occuper plutôt de la raison principale de la situation actuelle, due au non engagement et de la politique illégale de pression et de sanctions contre la nation iranienne.
Plus tôt, l’envoyé de l’Iran auprès de l’ONU, Amir-Saïd Iravani, a rejeté les allégations occidentales sur le non-respect par l’Iran de ses engagements dans le cadre du PAGC, les qualifiant de « hypocrites et fallacieuses ».
Il a appelé les parties européennes signataires de l'accord nucléaire de 2015 à abandonner leur campagne de pression contre l'Iran et à faire de réels efforts pour relancer l'accord.
Il a lancé cet appel dans une lettre adressée au Conseil de sécurité de l'ONU et au secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.