Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, s'est déplacé à Bagdad, la capitale irakienne, dans le cadre d'une tournée régionale suite à la résurgence du terrorisme en Syrie.
Araghchi doit tenir une réunion tripartite avec ses homologues irakien et syrien, Fuad Hussein et Bassam Sabbagh, à Bagdad, ce vendredi 6 décembre.
Cette rencontre fait suite aux récentes attaques menées par des groupes terroristes takfiristes dirigés par Hayat Tahrir al-Cham (HTC), qui ont pris d'assaut certaines zones du nord-ouest de la Syrie la semaine dernière.
Dans un message publié mercredi sur son compte X, l'ambassadeur iranien en Irak, Mohammad Kazem ale-Sadeq, a déclaré que la visite d'Araghchi s'inscrit dans le cadre d'une coordination régionale visant à contrer l'escalade du terrorisme planifiée par les États-Unis et l'entité sioniste.
« Plus il y aura de coordination et de coopération entre les pays de la région, plus l'ampleur de la crise en Syrie sera naturellement limitée », a-t-il ajouté.
Quelques jours après la réapparition des groupes terroristes à Idlib et à Alep, le chef de la diplomatie iranienne s'était rendu à Damas, où il a rencontré le président syrien Bachar al-Assad, promettant un soutien total à la Syrie dans sa lutte contre le terrorisme.
Après une courte escale à Damas, Araghchi s'est déplacé à Ankara, où il a échangé avec son homologue turc sur la situation en Syrie, notamment la résurgence du terrorisme et la lutte antiterroriste.
Comme l’a souligné lundi le ministre iranien, les récentes actions des groupes terroristes en Syrie ainsi que la propagation de l'instabilité et de l'insécurité dans le pays sont conformes aux objectifs de l’entité sioniste.
Araghchi a averti que l'offensive surprise des groupes terroristes dans le nord-ouest de la Syrie pourrait constituer une menace sécuritaire plus grave pour les pays voisins, comme la Turquie et l'Irak, ainsi que pour l'Iran.
Les combattants irakiens mettent en garde les terroristes syriens
Selon la chaîne d'information saoudienne Al Arabiya, Abou Mohammad al-Joulani, commandant de Hayat Tahrir al-Cham, a appelé jeudi le Premier ministre irakien, Mohammed Chia al-Soudani, à « ne pas s’immiscer dans le conflit » syrien et à « empêcher l’intervention des Forces de mobilisation populaire [groupe de résistance antiterroriste] » en Syrie.
Al-Joulani a affirmé que « les confrontations actuelles dans le nord de la Syrie ne s’étendront pas au territoire irakien ».
Ces propos interviennent après que le mouvement Kataeb Hezbollah, un groupe antiterroriste irakien influent, a appelé Bagdad à envoyer des troupes en Syrie pour soutenir le gouvernement de Damas dans sa lutte contre les terroristes takfiristes soutenus par l’étranger.
Réagissant aux allégations d'al-Joulani, le porte-parole de Kataeb Hezbollah Jafar al-Hussaini a souligné l'importance de la situation en Syrie et son impact sur l'Irak.
« Les combattants savent ce que la Syrie signifie pour le présent et l’avenir de l’Irak et de l'Oumma », a-t-il averti, s’adressant à al-Joulani.
Les Irakiens, a-t-il dit, sont bien conscients que les groupes terroristes ont été incités « par l’entité sioniste contre le peuple syrien et l’Axe de la Résistance ».
Les forces armées syriennes continuent de combattre les terroristes soutenus par l'étranger dans le nord-ouest du pays, leur infligeant de lourdes pertes.
Depuis le début du conflit en mars 2011, la Syrie est en proie à une campagne de terrorisme et de destruction sponsorisée par les États-Unis et leurs alliés.
Néanmoins, ces dernières années, les forces gouvernementales, soutenues par la Russie et l’Iran, ont réussi à reprendre la quasi-totalité des territoires occupés par les terroristes.