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Les condamnations internationales se multiplient après l'interdiction par Israël de l’UNRWA

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des Palestiniens sur le site d'une frappe aérienne israélienne dans une école de l'UNRWA dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 15 juillet 2024. ©Flash90

Les condamnations internationales se multiplient après l’adoption de la loi israélienne interdisant à l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) d’opérer en Palestine, une décision qui menace d’infliger de graves répercussions à des millions de Palestiniens qui subissent l’occupation et le génocide d’Israël.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a averti dans un communiqué que l’application d’une loi interdisant à l’UNRWA d’opérer dans les territoires palestiniens pourrait conduire à des conséquences catastrophiques pour les réfugiés palestiniens, jugeant un tel scénario d’inacceptable.

« Il n’y a pas d’alternative à l’UNRWA », a déclaré Guterres, ajoutant : « La mise en œuvre de ces lois serait préjudiciable à la résolution du conflit israélo-palestinien ainsi qu'à la paix et à la sécurité dans l’ensemble de la région. Comme je l’ai déjà dit, l’UNRWA est indispensable ».

Il a souligné qu’Israël est exhorté à respecter ses engagements en vertu de la Charte des Nations Unies et d’autres cadres juridiques internationaux, arguant que les lois nationales ne peuvent pas outrepasser ces responsabilités.

Philippe Lazzarini, le commissaire général de l’UNRWA, a déclaré dans un message sur X que la nouvelle loi israélienne interdisant son organisation ne fait qu’aggraver les souffrances des Palestiniens, en particulier à Gaza où les gens traversent « plus d’un an d’enfer pur » et n’est « rien de moins qu’une punition collective ».

Il a dénoncé le dernier épisode en date « d’une campagne en cours pour discréditer » l’agence onusienne, principal acteur des opérations humanitaires dans la bande de Gaza, estimant que son interdiction allait « aggraver les souffrances des Palestiniens » dans le territoire ravagé par plus d’un an de guerre.

Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a également condamné la décision israélienne d’interdire l’UNRWA et a déclaré que l’agence des Nations Unies a été une « bouée de sauvetage irremplaçable » pour le peuple palestinien au cours des sept dernières décennies.

« L’UNRWA a été créée par les États membres de l’ONU. La décision prise aujourd’hui par le Parlement israélien interdisant à l’UNRWA de mener à bien son travail de sauvetage et de protection de la santé de millions de Palestiniens aura des conséquences dévastatrices », a déclaré le directeur général de l’OMS.

Un porte-parole de l’UNRWA avait également qualifié cette décision de « scandaleuse ».

« Il est scandaleux qu’un membre (…) des Nations Unies s’emploie à démanteler une agence de l’ONU qui se trouve être également le plus grand intervenant dans l’opération humanitaire à Gaza », a déclaré Juliette Touma, porte-parole de l’UNRWA, dans un communiqué.

De plus, des pays européens comme le Royaume-Uni, la Belgique, l’Allemagne, la Suisse, l’Australie et la France ont condamné dans des déclarations séparées la décision israélienne, mettant en garde contre ses conséquences humanitaires, politiques et juridiques.

Ils ont appelé les parlementaires israéliens à veiller à ce que l’UNRWA puisse continuer à accomplir son travail essentiel.

Les gouvernements de quatre pays européens, l’Irlande, la Norvège, la Slovénie et l’Espagne, qui ont tous reconnu l’État palestinien, ont également publié une déclaration commune condamnant le ciblage de l’agence de l’ONU par le Parlement israélien (Knesset).

Le groupe de résistance palestinien Hamas a également dénoncé la législation israélienne, la qualifiant de « partie de la guerre sioniste et de l’agression contre notre peuple ».

Dans une déclaration séparée, le Jihad islamique palestinien a également condamné la mesure israélienne, la qualifiant d’« escalade du génocide » contre les Palestiniens.

Lundi, la Knesset israélienne a promulgué une loi interdisant à l’UNRWA d’opérer dans les territoires palestiniens, y compris à Qods-Est et en Cisjordanie, ainsi qu’à Gaza, et imposant un retrait complet dans les 90 jours.

La Knesset a approuvé deux projets de loi : l’un interdisant à l’UNRWA de travailler directement ou indirectement dans les territoires palestiniens et l’autre qui coupe toute communication entre les autorités et organisations israéliennes et l’agence.

Les parlementaires israéliens ont également voté pour désigner l’UNRWA comme groupe terroriste, annulant ainsi l’accord de 1967 qui permettait à l’UNRWA d’aider les réfugiés palestiniens dans les territoires occupés par Israël.

La récente décision d’Israël d’interdire l’agence clé de l’ONU qui aide les réfugiés palestiniens constitue une nouvelle attaque importante contre le système des Nations Unies, le Premier ministre israélien Netanyahu ayant systématiquement qualifié les employés de l’UNRWA de « terroristes ».

Les services de l’UNRWA ont été gravement perturbés depuis le début de la guerre d’Israël contre Gaza en octobre 2023. Les forces israéliennes ont frappé au moins 188 installations de l’UNRWA, notamment des abris, des écoles et des installations médicales.

Cette décision intervient alors que les forces israéliennes ont incendié lundi l’école Al Fakhoura gérée par l’UNRWA dans le camp de réfugiés de Jabalia, tuant et blessant des dizaines de Palestiniens.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV