Les fondements de l’unilatéralisme et du monde unipolaire actuel s’effondrent, a indiqué le président iranien, Massoud Pezeshkian, lors d’une allocution à la tribune du sommet du groupe BRICS+ dans la ville russe de Kazan, jeudi 24 octobre.
« Le coalitionnisme et les efforts pour créer des relations constructives et amicales font partie de la réalité d’aujourd’hui ; c’est ce à quoi aspirent de nombreux pays et acteurs internationaux souhaitant se libérer de l’unilatéralisme », a souligné le président Pezeshkian, affirmant que le groupe a parvenu, depuis sa création, à se transformer en un modèle « réussi » en matière de coopération et de convergence entre les pays sur la scène régionale et internationale grâce à ses nobles objectifs.
« Un monde meilleur est un monde où le multilatéralisme prévaudra sur l’unilatéralisme, la majorité l’emportera sur la minorité, la discrimination sera remplacée par l’équité, la transparence sera privilégiée au lieu de la tromperie, la démocratie sera préférée à l’autoritarisme et le dialogue aura mis fin à la guerre », a martelé le président iranien. Et d’ajouter que ce monde pourrait se réaliser au moment où il n’y aurait plus de traces de sanctions, d’imposition de volonté, d’agression, de guerre, de domination et de génocide.
« Les sanctions illégales ont des effets destructeurs sur les relations internationales »
M. Pezeshkian a déclaré que les sanctions illégales ont des effets destructeurs sur les relations internationales et bloquent l’accès des pays à leurs propres ressources financières.
Il a averti que les sanctions illégales ont des conséquences néfastes sur le rôle effectif des pays dans la coopération internationale visant à contrer les effets négatifs du changement climatique, du réchauffement climatique, de la destruction de l’environnement et de la fourniture de l’aide humanitaire.
Le président iranien a exhorté les BRICS et BRICS+ à travailler à mettre en œuvre un mécanisme clair, équitable, inclusif et non discriminatoire basé sur des règles commerciales multilatérales, en mettant l’accent sur les pays en voie de développement et les pays les moins développés.
Les pays favorables à l’unilatéralisme continueront d’entraver l’accès des pays en voie de développement aux technologies modernes, a-t-il déploré avant de souligner la nécessité d’accélérer la coopération collective et de partager les expériences pour contrer de telles mesures.
Les sanctions unilatérales ont remis en cause les normes mondiales et les droits de l’homme, au mépris des principes du droit international, a-t-il souligné.
Le président iranien a averti que de nombreux processus de développement ont été mis au défi à cause de mesures coercitives et de préjugés politiques ; cela empêche qu’on puisse avancer de façon durable vers un monde sûr et développé, selon le président Pezeshkian.
L’Iran est officiellement devenu membre des BRICS début 2024, cinq mois après avoir annoncé son acceptation comme membre à part entière du bloc, aux côtés de l’Arabie saoudite, de l’Argentine, de l’Égypte, des Émirats arabes unis et de l’Éthiopie.
Les BRICS ont été formés en 2006 et étaient initialement constitués de l’Afrique du Sud, du Brésil, de la Chine, de l’Inde et de la Russie qui représentent collectivement environ 40 % de la population mondiale et un quart du produit intérieur brut (PIB) mondial.
« La nouvelle vague de violence israélienne est une autre page sombre de ses crimes à grande échelle »
Ailleurs dans son discours, M. Pezeshkian a évoqué les évolutions régionales de l’année dernière et la grave menace qui pèse sur la paix et la sécurité en Asie de l’Ouest.
Il a noté qu’Israël a ajouté une nouvelle page sombre à l’histoire de ses crimes généralisés, donnant lieu ainsi à une nouvelle vague de violence et de terrorisme.
Les forums internationaux, en particulier le Conseil de sécurité des Nations unies, ne sont pas suffisamment efficaces pour mettre fin à la guerre en cours dans la bande de Gaza et au Liban, a souligné le président Pezeshkian avant de déplorer le fait que le soutien indéfectible apporté au régime israélien par l’Occident, en particulier les États-Unis, a entravé l’instauration de la paix et la fin de la guerre.
