L'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens se prépare à une triple crise alors que les frappes israéliennes sur le Liban s'ajoutent à la pression à laquelle elle est confrontée à Gaza et en Cisjordanie.
Avec trois de ses zones d’opérations désormais en première ligne, l’agence, chroniquement sous-financée, est sous pression, explique le commissaire général de l'UNRWA Philippe Lazzarini, mardi lors d'un entretien en marge de l'Assemblée générale des Nations unies à New York.
« Nous avons déjà Gaza, nous avons déjà la Cisjordanie, donc nous avons deux théâtres d'opérations devenus des lignes de front actives », a-t-il déclaré.
Et maintenant, “nous avons aussi le Liban”, ce qui fait trois zones d'opérations confrontées à des “urgences humanitaires”, a-t-il ajouté, qualifiant cette situation de “triple tragédie”.
Avec les récents bombardements israéliens au Liban, l'UNRWA a été obligée de suspendre certaines de ses opérations dans le pays et de convertir certaines de ses écoles en abris pour les déplacés qui fuient les régions du sud.
Comme d’autres responsables à travers le monde, Philippe Lazzarini craint “une guerre à part entière” et que “le Liban devienne comme Gaza”.
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Les déplacements de population ont augmenté après qu'Israël a frappé le territoire libanais lundi, tuant au moins 558 personnes lors de la journée de violence la plus meurtrière dans le pays, selon les autorités locales.
Au moins 222 employés de l'UNRWA ont été tués et les deux tiers des installations de l'agence à Gaza ont été endommagées et détruites depuis le début de la guerre israélienne contre Gaza.
« En fonction de la manière dont se déroulera la guerre au Liban, nous avons des milliers de personnel sur place, il n'est pas exclu... que du personnel soit également tué », a averti Lazzarini.
« Un nouveau front au Liban nous mettra beaucoup plus de pression. Les besoins augmenteront et nous aurons également besoin d'un soutien plus important de la part des donateurs », a encore fait remarquer le chef de l'UNRWA.