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Défait à Gaza, Israël ne peut réparer le mythe de son invincibilité par la barbarie au Liban (président iranien)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président iranien Massoud Pezeshkian s'adresse à la 79e session de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, le 24 septembre 2024. (president.ir)

Le président iranien Massoud Pezeshkian a déclaré que le régime israélien avait été vaincu dans sa guerre génocidaire contre la bande de Gaza et qu'il ne pouvait désormais « réparer son mythe d'invincibilité » en recourant à la barbarie contre le Liban.

Le président Pezeshkian a fait ces remarques à New York mardi, lors de son discours à la 79e session de l'Assemblée générale des Nations unies.

Il faisait référence à l'échec du régime face au mouvement de résistance Hamas basé à Gaza et à l'escalade des attaques d’Israël contre le Liban depuis le début de la guerre.

Le régime israélien a mené lundi des frappes aériennes massives contre le sud et l'est du Liban, tuant au moins 569 personnes, dont 50 enfants et 94 femmes, et en blessant 5 000 autres. Ces attaques ont eu lieu moins d’une semaine après que le régime a tué 38 personnes dans une attaque contre un immeuble résidentiel dans la banlieue sud de Beyrouth.

Quelques jours plus tôt, il avait également fait exploser des milliers de téléavertisseurs et de talkies-walkies piégés à travers le pays, tuant au moins 39 personnes et en blessant 3 000 autres.

Le président Pezeshkian a déclaré que « la barbarie insensée israélienne au Liban doit être arrêtée avant de mettre le feu à la région et au monde ».

« Naturellement, les crimes aveugles et terroristes de ces derniers jours et l’agression généralisée contre le Liban qui a fait couler le sang de milliers d’innocents ne resteront pas sans réponse », a-t-il ajouté.

« Les gouvernements qui font obstacle à la fin de cette terrible catastrophe et se disent toujours défenseurs des droits de l’homme doivent assumer les conséquences [de ces atrocités] », a noté le président.

Pezeshkian a également mentionné le massacre par le régime de plus de 41 000 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, au cours de la guerre de Gaza qui a débuté le 7 octobre.

« Le monde a été témoin de la véritable nature du régime israélien tout au long de l’année écoulée. Il a été témoin de la façon dont ce régime commet des atrocités à Gaza », a-t-il rappelé.

Le régime, cependant, qualifie son « génocide, ses crimes de guerre et son terrorisme d’État de ‘‘légitime défense’ et identifie les hôpitaux, les jardins d’enfants et les écoles comme des ‘‘cibles militaires légitimes’’ », a noté le président.

Il a également dénoncé que les protestations anti-israéliennes à travers le monde soient qualifiés d’« antisémites », et a assuré que la République islamique se tient aux côtés des manifestants internationaux.

Ailleurs dans son discours, Pezeshkian a abordé la question du droit des Palestiniens à l’autodétermination, fustigeant le régime israélien et ses partisans pour avoir tenté de considérer comme des ‘‘terroristes’’, les Palestiniens, « qui se sont soulevés [pour revendiquer ce droit] après sept décennies d’occupation et d’humiliation ».

« Le seul moyen de mettre fin au cauchemar de 70 ans d’insécurité en Asie de l’Ouest et dans le monde réside dans la restauration du droit du peuple palestinien à l’autodétermination », a-t-il noté.

Pour exercer ce droit, tous les habitants actuels et anciens de la Palestine doivent participer à un référendum, déterminant ainsi leur avenir, a déclaré Pezeshkian, faisant écho à une proposition avancée par le Leader de la Révolution islamique, l’Ayatollah Seyyed Ali Khamenei.

« Nous pensons que grâce à un tel mécanisme, une paix durable peut être obtenue. Ce n’est que par ce biais que les musulmans, les juifs et les chrétiens pourront finir par vivre côte à côte sur une même terre dans le calme et loin du racisme et de l’apartheid », a déclaré le président.

« L’Iran veut la paix pour tous »

Pezeshkian a déclaré que l’Iran était en faveur de la paix pour l’ensemble de la communauté internationale, affirmant : « Nous voulons la paix pour tous et ne cherchons pas à nous engager dans une guerre ni à nous battre avec qui que ce soit. »

« Jetez un œil à l’histoire contemporaine de la région. L’Iran n’a jamais agi comme initiateur d’une guerre », a rappelé le président, ajoutant que le pays s’était, dans tous les cas, « défendu héroïquement face à l’agression des autres et avait fait regretter [leurs transgressions] aux agresseurs ».

Tout au long de son histoire moderne, l’Iran a été à plusieurs reprises soumis à des menaces, à la guerre, à l’occupation et aux sanctions, a-t-il déclaré, notant comment d’autres pays ont refusé leur aide au pays et ignoré ses affirmations de neutralité, soutenant par contre les agresseurs à ces occasions.

« Nous avons appris par expérience que nous ne pouvons compter que sur le peuple et sur nos capacités indigènes. La République islamique a l’intention d’assurer et de garantir sa propre sécurité, et non de provoquer l’insécurité chez les autres », a fait remarquer Pezeshkian.

Il a noté que le pays n’avait non seulement occupé aucun territoire étranger ni convoité les intérêts d’autres pays, mais avait également transmis à plusieurs reprises diverses propositions à ses voisins et aux organisations internationales pour l’établissement d’une paix et d’une stabilité durables dans la région.

« Nous avons parlé de la nécessité de l’unité régionale et de la formation d’une région forte », a déclaré le président.

La réalisation de cette perspective, a-t-il dit, dépend de principes tels que le respect par les pays de la région de l’essence du bon voisinage, leur rejet de l’intervention étrangère, leur effort commun vers l’émergence d’un nouvel ordre régional inclusif et durable qui profite aux intérêts de tous, et enfin le refus des pays d’utiliser leurs ressources pour des compétitions d’usure et des courses aux armements.

« Notre région souffre de la guerre, des tensions sectaires, du terrorisme, de l’extrémisme, du trafic de drogue, de la pénurie de ressources en eau, des crises de réfugiés, de la destruction de l’environnement et de l’ingérence étrangère », a regretté Pezeshkian, espérant : « Nous pouvons relever ces défis communs pour assurer un avenir meilleur aux générations futures. »

Citant un exemple de la défense de la paix par la République islamique, il a mentionné la volonté du pays de réaliser une paix et une sécurité durables pour l’Ukraine et la Russie, qui sont en conflit depuis 2022.

La République islamique, a-t-il déclaré, met l’accent sur la nécessité d’une cessation rapide du conflit militaire en Ukraine, soutient toute résolution pacifique et estime que la crise ne peut être résolue que par la négociation.

Pezeshkian a fait une distinction entre l’attitude pacifique de la République islamique et le comportement agressif du régime israélien envers la nation iranienne ou d’autres peuples de la région.

Il a cité les cas de l’assassinat par le régime d’au moins sept scientifiques nucléaires iraniens dans le passé, de son attaque meurtrière contre le consulat de la République islamique dans la capitale syrienne Damas en avril et de l’assassinat de l’ancien chef du bureau politique du Hamas Ismaïl Haniyeh à Téhéran en juillet.

Il a également mentionné le « soutien ouvert et clandestin du régime israélien à [l’organisation terroriste] Daech et à [d’autres] groupes terroristes ».

« Au contraire, l’Iran soutient depuis quatre générations des mouvements libérateurs et populaires qui sont victimes des crimes et du colonialisme du régime israélien. »

« Des sanctions unilatérales visant le peuple et l’économie iraniens »

Dans une autre partie de son discours, le président iranien s’est penché sur la question des sanctions unilatérales imposées à l’Iran par les États-Unis et leurs alliés.

Les alliés ont partiellement levé les sanctions en 2015 après la conclusion de l’accord nucléaire. Ils ont cependant rétabli ces mesures trois ans plus tard après le retrait unilatéral des États-Unis de l’accord, conformément à la politique de « pression maximale » de l’ancien président Donald Trump.

Pezeshkian a déclaré que l’Iran et les pays du monde avaient réussi à parvenir à cet accord en adoptant une « attitude orientée opportunité ».

En vertu de l’accord, la République islamique a accepté les inspections les plus rigoureuses de ses activités nucléaires en échange de la reconnaissance par ces pays des droits de la nation iranienne et de la levée des sanctions, a-t-il ajouté.

« Le retrait de Trump de l’accord, cependant, a prouvé sa politique basée sur la menace et la pression dans les domaines politique et économique. »

Pezeshkian a rappelé que la politique de « pression maximale » a été déployée contre la nation iranienne à un moment où l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) avait vérifié l’engagement du pays à respecter toutes ses obligations en vertu du Plan d'action global commun (PGAC).

« Les sanctions unilatérales ont ciblé le peuple [iranien] et cherchent à détruire les fondements de l’économie iranienne », a-t-il fait remarquer.

Pezeshkian a également noté que les États-Unis avaient associé les sanctions à un renforcement militaire autour de l’Iran en installant diverses bases militaires près des frontières du pays.

S’adressant au peuple américain, il a déclaré : « Ce n’est pas l’Iran qui a sanctionné votre pays et vous a empêché d’entretenir des relations commerciales avec le monde. Ce n’est pas l’Iran qui a installé des bases militaires près de vos frontières. »

« Nous ne sommes pas ceux qui ont assassiné vos chefs d’armée. Ce sont plutôt les États-Unis qui ont assassiné le général le plus cher à l’Iran à l’aéroport de Bagdad », a également rappelé Pezeshkian.

Il faisait référence à l’assassinat par l’administration Trump du général Qassem Soleimani, ancien commandant de la Force Qods du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI), près de l’aéroport international de Bagdad en janvier 2020.

L’approche hostile des États-Unis envers l’Iran intervient alors que « dans le monde interconnecté actuel, la sécurité et les intérêts d’un pays ne peuvent jamais être assurés par la destruction de la sécurité et des intérêts des autres ».

« Nous devons [adopter] une nouvelle attitude envers la résolution des problèmes internationaux. Une telle attitude doit se concentrer sur les opportunités plutôt que sur les menaces. Sur la base de cette logique d’interaction, de nouvelles opportunités de coopération peuvent être créées », a conclu le président iranien Massoud Pezeshkian.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV