Abbas Araqchi, le ministre iranien des Affaires étrangères, estime que le régime israélien cherche une extension de la guerre à l’ensemble de la région dans une tentative de se sauver du bourbier dans lequel il se trouve dans la bande de Gaza, où il se livre à un véritable génocide depuis plus de 11 mois.
« Le fait est que le régime israélien est pris dans un bourbier à Gaza », a déclaré le chef de la diplomatie iranienne dans une interview.
« Bien qu’il ait cherché à détruire [le mouvement de résistance palestinien basé à Gaza] avec une armée équipée jusqu’aux dents avec les dispositifs les plus avancés, il n’a pas été en mesure d’atteindre son objectif au bout d’un an », a-t-il ajouté.
Araqchi a ensuite évoqué l’escalade de l’agression du régime israélien dans toute la région, y compris contre la Cisjordanie occupée et le Liban, après le lancement de la guerre de Gaza.
Il a cité l’exemple de l’explosion ordonnée par Israël de milliers de téléavertisseurs et de talkie-walkie piégés qui ont tué au moins 39 personnes et en ont blessé 3 000 autres à travers le Liban mardi et mercredi.
Il a qualifié ces mesures de « terrorisme aveugle et de crime contre l’humanité », auxquelles le régime recourt « par frustration ».
« Les sionistes pensent qu’en élargissant le champ de bataille, ils pourront sortir de l’impasse [à laquelle ils sont confrontés à Gaza] », a-t-il déclaré, affirmant : « Nous [cependant] sommes complètement vigilants et ne tomberons pas dans leur piège. »
M. Araqchi a rejeté les allégations des États-Unis selon lesquelles ils n’auraient pas été informés à l’avance des explosions au Liban.
« Pour nous, ce n’est pas acceptable. On ne peut pas croire que les Américains n’étaient pas au courant », a-t-il déclaré.
Le responsable a estimé que les États-Unis étaient « largement complices » de ces atrocités en raison de leur soutien au régime israélien en matière d’armement, de renseignement et de politique. « Ils (les Américains) ne peuvent pas se soustraire à [leur responsabilité dans] ces crimes », a-t-il déclaré.
Ailleurs dans l’interview, Araqchi a commenté les remarques qu’il avait faites en août, dans lesquelles il avait annoncé la volonté de la République islamique d'Iran de gérer les tensions avec les États-Unis.
« Nous avons des différends avec les États-Unis, dont beaucoup sont fondamentales », a-t-il déclaré, citant les exemples de l’opposition de Téhéran aux politiques impérialistes de Washington, à son interventionnisme militaire dans des régions à travers le monde et à son attitude d’intimidation.
« D’autre part, ils sont opposés au concept d’indépendance et d’estime de l’Iran », a déclaré le responsable.
« Un règlement complet de ces divergences n’est pas possible, et n’est fondamentalement pas réalisable », a noté Araqchi.
« Toutefois, le coût [attribué à ces différends] peut être réduit », a-t-il déclaré, notant que le ministère des Affaires étrangères était tenu d’examiner les moyens possibles d’atteindre l’objectif par des « moyens honorables ».