Le journal en hébreux Haaretz a mis en garde contre le retour de l'armée israélienne au Liban, qualifiant les partisans d'une telle idée de « gens qui jouent avec un feu incontrôlable ».
Dans un article rédigé par Amir Oren, analyste militaire israélien, Haaretz a écrit que les tensions actuelles entre Israël et le Hezbollah libanais conduiraient certainement à la propagation des crises sécuritaires dans la région. Le journal avoue qu’à la suite de la récente opération d'Israël sur le sol libanais, on s'inquiète de la possibilité d'une guerre dans le nord des territoires occupés palestiniens.
Citant le général de brigade de réserve Shlomo Mofaz, officier supérieur des services de renseignement de l'armée israélienne, Amir Oren a averti que « ceux qui appellent aujourd'hui à une nouvelle guerre au Liban ne savent pas de quoi ils parlent ».
Pour Mofaz, le lancement d’une offensive contre le Liban pour résoudre les problèmes des juifs vivant dans la région de Galilée pourrait être « un jeu avec un feu incontrôlable ». Il a souligné qu’aucun des dirigeants israéliens au sein du cabinet, de l’armée ou des services de renseignements ne peut estimer la réponse unifiée de Beyrouth/Téhéran ou même de Washington.
L’analyste militaire de Haaretz a écrit ensuite dans un ton ironique : « Ceux qui se réjouissaient dans les studios de télévision et dans les rues de Tel-Aviv de l’hospitalisation de 4 000 membres du Hezbollah libanais ont rapidement reçu la nouvelle de la mort de 4 soldats israéliens à Gaza ; cela nous rappelle la situation difficile que connaît Israël sous le règne de Benjamin Netanyahu, et son insistance absurde à attaquer le sud du Liban, au lieu d'avancer vers un accord de cessez-le-feu et le retour des prisonniers à Gaza, impliquerait certainement Israël dans un conflit plus large au Liban. »
« Il ne semble pas que les partis juifs en faveur d’une attaque contre le sud du Liban aient fait le moindre effort dans ce sens. Car en effet, s'ils avaient envisagé d'envoyer des forces terrestres au Liban, ils auraient prévu que le moment de l’explosion des téléavertisseurs des membres du Hezbollah coïncide avec l’entrée de ces troupes au Liban, et ce, en pleine guerre, pas avant ni après », a noté l’analyste de Haaretz.
« Tous ces événements ont pour but de prolonger la guerre actuelle jusqu’en 2025 au profit d’un accusé de crimes de guerre, et ce alors que la solution alternative à cette crise est tout à fait claire : l’établissement d’un cessez-le-feu dans le sud du Liban et le nord d’Israël, le retour des prisonniers, un nouvel accord de gouvernance à Gaza avec l’aide de forces étrangères et le dialogue avec le Liban pour résoudre les différends au sujet de la démarcation des frontières », conclut l’article.