La procédure de destitution a été lancée ce mercredi 4 septembre contre le président français ; une manière de réaction au refus d’Emmanuel Macron de nommer Lucie Castets à Matignon.
À l’initiative du Nouveau Front Populaire (NFP), une procédure de destitution du chef de l’État français a été déposée mercredi à l’Assemblée nationale ; le texte a été signé par 81 députés dont 72 élus insoumis, six écologistes et trois députés réunionnais proches de LFI.
Le lancement de cette procédure de destitution, définie au sein de l’article 68 de la Constitution, se veut une "réponse politique à la hauteur du coup de force antidémocratique qu'est en train de faire le président", avait expliqué mardi lors d'un point de presse au Palais Bourbon la cheffe des députés insoumis, Mathilde Panot. L'initiative est "à la hauteur de l'indépendance que doit montrer le Parlement face à un président qui se vit de plus en plus comme un autocrate", avait-elle ajouté.
Le refus d'Emmanuel Macron de nommer à Matignon la candidate proposée par le Nouveau Front populaire, Lucie Castets, "constitue un manquement grave au devoir de respect de la volonté exprimée par le suffrage universel", selon le texte présenté par les Insoumis.
La procédure de destitution doit suivre un long processus encadré par l'article 68 de la Constitution. La prochaine étape délicate sera le passage par le bureau de l'Assemblée nationale pour vérifier que la proposition est recevable.
La France Insoumise, elle, insiste sur le "succès" de la pétition réclamant la destitution d’Emmanuel Macron. Intitulée "Macron destitution !", la pétition mise en ligne sur macron-destitution.fr, a recueilli plus de 214.000 signatures mercredi en fin d'après-midi.
"Chacun prendra ses responsabilités", a commenté à ce propos Mathilde Panot, pour qui "les positions des uns et des autres ne sont jamais figées". "Dans ce pays il y a beaucoup de gens qui ont des choses à reprocher à Emmanuel Macron", a-t-elle ajouté.
Avant d'être soumis au vote des députés, le texte doit franchir plusieurs obstacles, à commencer par celui du bureau de l'Assemblée nationale - où le NFP compte 12 sièges sur 22. Cette instance pourrait se saisir de ce dossier la semaine prochaine, selon Mathilde Panot. Mais une bonne partie de la classe politique continue à afficher son scepticisme quant aux chances de succès de cette procédure.