Macron est en train de devenir un président autoritaire en faisant fi des exigences des électeurs français qui ont clairement exprimé leur opposition à sa politique, a rapporté le journal The Guardian.
Après les turbulences électorales de juin et juillet, rares étaient ceux en France qui imaginaient qu’ils se dirigeraient vers le mois de septembre sans un nouveau Premier ministre nommé pour refléter les résultats des élections législatives du mois dernier.
Le président français refuse toujours de nommer un nouveau Premier ministre issu de la gauche, ce qui témoigne d’une « arrogance étonnante » et d'une « atteinte à la démocratie ».
Dans une déclaration, Macron a annoncé qu’il ne nommerait pas de Premier ministre de gauche et a prétendu que sans majorité à l’Assemblée nationale, le parti serait confronté à une motion de censure. Au nom de la « stabilité institutionnelle », il a suggéré d’étudier plutôt la possibilité d’une coalition centriste.
Selon le Guardian, une telle déclaration est choquante et dangereuse, stupéfiant par son arrogance et son mépris pour les processus démocratiques de la France. Il n’est pas étonnant que tant de voix au sein du NFP l’aient condamnée comme une « honte » et une « prise de pouvoir inacceptable ». Même l’ancien président François Hollande, aujourd’hui député du NFP, qui n’est pas connu pour être radical, l’a critiquée comme une « erreur institutionnelle ».
Le président doit être non seulement censé être au-dessus des partis politiques, mais aussi la séparation des pouvoirs ne doit pas lui permettre d'intervenir dans la formation des majorités. Au début de l'été, l'entourage d'Emmanuel Macron avait révélé que le président refusait même tout changement substantiel de politique.
Les Français se sont rendus aux urnes lors de ces élections inattendues (beaucoup ont eu recours à des procurations) en nombre jamais vu depuis des décennies. Le résultat est clair : les électeurs ont rejeté Macron, ils ont voté pour un changement. Compte tenu de l’arithmétique parlementaire, aucun des trois principaux blocs élus ne peut à lui seul constituer une majorité gouvernementale. Mais ce n’est pas au président de décider lequel d’entre eux est digne de gouverner.
Macron, qui s’était auparavant présenté comme un soutien aux changements essentiels au sein du système politique français, agit désormais comme un monarque républicain en utilisant le prétexte de la « stabilité » pour nier le fonctionnement même de la démocratie.
Il est en train de devenir un président autoritaire dont la popularité ne cesse de chuter. Les électeurs français ont clairement exprimé leur opposition à sa politique qui, selon eux, est en contraste avec la démocratie.
