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Zoom Afrique du 20 août 2024

Zoom Afrique du 20 août 2024

Les titres de la rédaction :

  • Zone CFA : la production cotonnière a augmenté de plus de 24 % en 2023/2024
  • Égypte : nouvelle étape importante pour le parc éolien de 200 MW à Ras Ghareb
  • La Namibie accueille un nouvel investisseur chinois dans son secteur minier
  • Air Tanzania renforce sa flotte avec un 3e Boeing B787-8

Les analyses de la rédaction :

1. L'Afrique au premier plan : Mnangagwa défend la préservation authentique de l'histoire du continent 

Le président zimbabwéen, Emmerson Mnangagwa, a lancé un appel vibrant en faveur de la préservation et de la valorisation de l'histoire africaine, exhortant les nations du continent à s'engager pleinement dans cette mission cruciale. S'exprimant lors de l'inauguration de la Place de la Libération de la Communauté de développement de l’Afrique australe au Musée de la libération africaine à Harare, M. Mnangagwa a souligné l'importance de documenter avec rigueur et précision l'histoire du continent, afin de contrer les distorsions intentionnelles qui ont servi les intérêts des anciens colonisateurs. 

Le Zimbabwe, sous la direction visionnaire de Mnangagwa, s’est engagé à allouer des ressources significatives pour institutionnaliser les perspectives africaines sur la décolonisation. Cet engagement souligne la détermination de l’Afrique à prendre en main son propre récit, à corriger les inexactitudes historiques et à célébrer les victoires héroïques de ses peuples. 

Le Musée de la libération africaine, situé sur un vaste site de 103 hectares connu sous le nom de Cité de la Libération, représente un symbole puissant de cette volonté. En plus de devenir un gardien des luttes de libération, il incarnera la richesse et la diversité des cultures africaines. La Cité de la Libération ne sera pas seulement un lieu de mémoire, mais également un centre vivant de l'héritage africain, avec des infrastructures telles qu’un hôtel cinq étoiles, un parc animalier et un village patrimonial. 

La déclaration de Mnangagwa, faite en tant que président en exercice de la SADC, réaffirme la responsabilité collective des dirigeants africains actuels de transmettre aux générations futures une histoire authentique et inspirante. Ce musée, a-t-il souligné, deviendra non seulement le reflet des luttes pour l'indépendance, mais aussi une plateforme pour la diaspora africaine et un témoignage des solidarités internationales qui ont soutenu la libération du continent. 

L’Afrique, riche de sa diversité et de son histoire, mérite que chaque page de son passé soit écrite par ses propres enfants, et le Musée de la libération africaine en sera le sanctuaire. La reconnaissance des contributions des alliés non africains, telles que la Chine et la Russie, ne diminue en rien la centralité du rôle africain dans ces luttes, mais souligne l’importance des alliances internationales dans la quête de la liberté. Ainsi, l'Afrique continue de marcher avec fierté vers un avenir où son histoire, préservée et honorée, sera une source inépuisable de force et d'inspiration pour les générations à venir. 

2. Burkina : en route vers l’indépendance énergétique et l’industrialisation 

Le Président du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré a présidé, ce mercredi, le Conseil des ministres. Selon le ministre d’État, porte-parole du gouvernement, Jean Emmanuel Ouedraogo, le Conseil a examiné plusieurs rapports et pris d’importantes décisions pour la bonne marche de la Nation. 
Au titre de la Présidence du Faso, le Conseil a adopté un décret portant création, attribution, organisation et fonctionnement de l’Agence burkinabè de l’Énergie atomique (ABEA). Le ministre d’État, porte-parole du gouvernement, Jean Emmanuel Ouedraogo a affirmé que le chef de l’État a « clairement indiqué que cette réalisation va permettre de garantir l’indépendance énergétique du Burkina Faso, l’industrialisation du pays et de faciliter l’accès à l’électricité partout sur le territoire national ». 

Pour le compte du ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, le Conseil a adopté deux rapports. Selon le ministre Serge Gnaniodem Poda, le premier rapport comporte deux décrets. Le premier consacre le transfert des Villages artisanaux au Salon international de l’Artisanat de Ouagadougou (SIAO). Quant au second décret, il vient consacrer la modification des statuts du SIAO pour prendre en compte les Villages artisanaux qui lui ont été transférés. 

Le deuxième rapport est relatif à un décret portant création d’une société d’économie mixte dénommée Société de fabrication et de pose de rails (Faso Rails), dont le siège sera à Bobo-Dioulasso. « La création de cette société entre en droite ligne de la vision du président du Burkina Faso, qui a instruit le gouvernement de travailler à mettre en place, au niveau national, un réseau ferroviaire qui puisse relier les différents chefs-lieux de province », a soutenu le ministre Poda. 

Au titre ministère de l’Économie et des Finances, le Conseil a adopté un décret portant sur les modalités des prestations spécifiques des agents publics et des personnes ressources. Selon le ministre Aboubakar Nacanabo, « il s’agit des prestations relatives à l’organisation des manifestations d’envergure internationale, des prestations pour lesquelles l’on fait appel à des personnes ressources hors de l’administration, des prestations liées à la formation, à tout ce qui est lié à l’organisation des concours, la prise en charge de certaines activités dans les écoles professionnelles et les universités ». 

Pour le compte du ministère de la Santé, le Conseil a marqué son accord pour la gratuité des soins et des services de santé des cliniques mobiles au Burkina Faso. Selon le ministre de la Santé, Robert Lucien Jean-Claude Kargougou, l’adoption de ce décret va permettre d’améliorer l’accessibilité financière des populations cibles à ces services de santé. Il a précisé que cette gratuité des soins concerne la mammographie et le dépistage des lésions précancéreuses du col de l’utérus. 

3. Mali : un nouveau chapitre dans la souveraineté militaire  

Le Mali continue de tracer son propre chemin vers la souveraineté et la sécurité, loin des influences des anciennes puissances coloniales. Le 13 août 2024, en marge du forum international Armée 2024 en Russie, le colonel Sadio Camara, ministre malien de la Défense et des Anciens combattants, a rencontré son homologue russe, Andreï Belooussov. Les discussions ont principalement porté sur le renforcement des relations dans le domaine de la défense, soulignant une nouvelle ère de coopération militaire entre Bamako et Moscou. 

Les échanges entre les deux ministres ont permis de confirmer la solidité du partenariat stratégique entre le Mali et la Russie. Alors que les forces armées maliennes (FAMa) sont confrontées à une menace terroriste persistante dans la région du Sahel, la coopération avec la Russie offre une opportunité cruciale pour renforcer les capacités de défense du pays. Cet accord, longtemps contesté par certains anciens partenaires occidentaux du Mali, trouve aujourd'hui sa pleine justification. 

Le colonel Camara a, une fois de plus, montré sa détermination à défendre les intérêts du Mali, en particulier en ce qui concerne la sécurité nationale. Devant le Conseil national de la Transition (CNT) le 4 juillet 2024, il a présenté avec succès le projet de loi portant ratification de l’accord de coopération militaire et technique signé à Moscou en 2003. Ce projet a été adopté à l’unanimité par 130 voix, sans aucune opposition, reflétant l'importance stratégique de cet accord pour le Mali. 

L'accord ratifié ne se limite pas à une simple assistance militaire. Il marque le début d'une véritable industrialisation du secteur de la défense au Mali, un pas de géant vers l’autonomie militaire du pays. Selon les termes de l’accord, des instructeurs russes formeront des soldats et officiers maliens, tandis que le Mali commencera à produire ses propres munitions et assembler des véhicules blindés. Ce transfert de compétences est essentiel pour réduire la dépendance du Mali vis-à-vis des puissances étrangères et renforcer sa souveraineté. 

Le ministre Sadio Camara a souligné l'importance de cette indépendance retrouvée en déclarant : « Aujourd’hui, nous sommes probablement fiers de nous-mêmes parce que nous n’avons plus cette pression de nous dire avec qui coopérer ou pas… C’est en toute liberté que nous choisirons nos partenaires. » Cette déclaration résonne comme un signal fort à l'adresse de ceux qui, par le passé, ont tenté d'imposer leurs choix au Mali. 

Le choix de la Russie comme partenaire stratégique illustre la volonté du Mali de diversifier ses alliances et de ne plus être contraint par des relations déséquilibrées avec des puissances occidentales. La souveraineté militaire, retrouvée grâce à cet accord, ouvre la voie à une plus grande autonomie dans la gestion de la sécurité nationale et contribue à la stabilité de la région. 

Cette démarche s'inscrit dans une dynamique plus large où les États africains cherchent à se libérer du joug des anciennes puissances coloniales. Le Mali, sous la direction du Colonel Assimi Goita, montre la voie en prouvant que l'Afrique peut se doter des moyens nécessaires pour garantir sa sécurité sans avoir à dépendre des anciennes puissances coloniales. 

Le partenariat entre le Mali et la Russie, renforcé par la ratification de l'accord de 2003, marque une nouvelle étape dans la quête de souveraineté militaire du Mali. Ce choix stratégique, défendu avec conviction par le colonel Sadio Camara, témoigne de la volonté du Mali de prendre en main son destin. En se tournant vers des partenaires non occidentaux comme la Russie, le Mali affirme son indépendance et pose les bases d'une renaissance africaine fondée sur la coopération équitable et le respect mutuel. Cette évolution, qui contribue à la sécurité régionale, pourrait bien inspirer d'autres nations africaines à suivre cet exemple courageux. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV