Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a rejeté toute intervention étrangère dans les affaires intérieures du Venezuela, dans un contexte de pression américaine croissante pour alimenter les manifestations violentes dans le pays après l’élection présidentielle.
La République islamique d'Iran souligne la nécessité de respecter le vote et le choix du peuple vénézuélien dans le cadre du droit à l'autodétermination des nations, a écrit Nasser Kanaani dans un message publié ce vendredi 2 août sur le réseau social X.
Il a également souligné la nécessité de respecter la souveraineté des gouvernements dans le cadre des traités et conventions internationaux, notamment de la Charte des Nations unies.
« Tout en exprimant notre solidarité et notre ferme soutien à la nation et au gouvernement vénézuéliens, nous déclarons notre opposition à toute pression et ingérence étrangère dans les affaires intérieures du pays et croyons que la République bolivarienne du Venezuela a la capacité et la détermination nécessaires pour protéger et garantir les droits fondamentaux du peuple de ce pays, conformément à la Constitution », a ajouté Kanaani.
Le Conseil national électoral du Venezuela (CNE) a déclaré le président Nicolas Maduro vainqueur de l'élection avec 51% des voix contre 44% pour le candidat de l'opposition Edmundo Gonzalez.
Les États-Unis et leurs alliés opposés à Maduro ont retardé la reconnaissance des résultats et ont soutenu les manifestants violents qui sèment le chaos dans le pays.
Dans une déclaration interventionniste jeudi, le Secrétaire d'État américain, Antony Blinken a affirmé que le candidat de l'opposition vénézuélienne, Edmundo Gonzalez Urrutia était le grand vainqueur de l'élection présidentielle du pays sud-américain.
Il a affirmé que le traitement des votes et l'annonce des résultats par le Conseil national électoral vénézuélien (CNE) étaient « profondément erronés », ajoutant que le résultat annoncé « ne représente pas la volonté du peuple vénézuélien ».
Maduro a accusé Urrutia d'être responsable des violences post-électorales qui ont éclaté dans tout le pays.
« Je vous tiens responsable, Monsieur Gonzalez Urrutia, de tout ce qui se passe au Venezuela, de la violence criminelle, des blessés, des morts, de la destruction », a déclaré mardi Maduro.
Selon le Procureur général, Tarek William Saab, lors de ces violences, des dizaines de militaires et de policiers ont été blessés, certains par balle et, un officier militaire a été tué dans l'État d'Aragua, dans le nord du pays.
Les autorités ont vérifié que des groupes d’extrême droite ont utilisé des mineurs et des personnes sous l’influence de drogues lors d’émeutes dans plusieurs villes du Venezuela.
Le Venezuela possède les plus grandes réserves de pétrole prouvées au monde et était autrefois l'économie la plus avancée d'Amérique latine. Mais les sanctions économiques imposées par les États-Unis et l'Europe pour forcer Maduro à quitter le pouvoir après sa réélection en 2018 ont frappé les Vénézuéliens ordinaires, provoquant l'exode de 7,7 millions de personnes.
Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit que l’économie connaîtra une croissance de 4 % cette année — l’une des plus rapides d’Amérique latine — après avoir reculé de 71 % entre 2012 et 2020.