Des milliers de Palestiniens ont été expulsés de force de Gaza et emmenés en détention dans des prisons israéliennes où certains ont été torturés et des dizaines sont morts, selon un rapport du bureau des droits de l’homme de l’ONU publié mardi 30 juillet.
Parmi les personnes arrêtées à Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre, beaucoup l'ont été alors qu'elles fuyaient l'offensive militaire israélienne ou avaient trouvé refuge dans des écoles et des hôpitaux, indique le rapport de 23 pages du Bureau des droits de l'homme des Nations unies, qui s'appuie principalement sur des entretiens avec des détenus libérés et d'autres victimes et témoins.
La plupart du temps, ont-ils déclaré, ils avaient les yeux bandés pendant des périodes prolongées et étaient enchaînés avant d’être transportés dans les territoires palestiniens occupés en 1948 puis enfermés dans des installations « semblables à des cages » et forcés de rester déshabillés pendant de très longues heures ne portant que des couches.
« Certains détenus ont déclaré que leurs mains avaient été attachées et qu’ils avaient été suspendus au plafond », ajoute le rapport. « Certaines femmes et certains hommes ont également parlé de violences sexuelles et sexistes. »
Selon le rapport, 53 détenus sont morts en détention.
“Les témoignages recueillis par mon bureau et d’autres organismes font état d’une série d’actes effroyables, tels que le simulacre de noyade et l’usage d’attaques de chiens sur les détenus, en violation flagrante du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire”, a déclaré le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, dans une déclaration accompagnant le rapport.
L’armée israélienne prétend enquêter sur les cas de mauvais traitements infligés aux détenus dans des installations militaires israéliennes, mais refuse de commenter des cas spécifiques.
L’armée du régime sioniste dit prévoir la suppression progressive du camp de Sde Teiman dans le désert du Néguev, qui a été cité à la fois dans le rapport de l’ONU et par des groupes de défense des droits des Palestiniens comme un lieu de torture et de mauvais traitements infligés aux détenus palestiniens.
En effet, les signalements de mauvais traitements infligés aux détenus dans les prisons israéliennes se sont multipliés ces derniers mois. En général, ils ont été détenus en secret, maintenus en isolement, sans accès à un avocat ni respect de leurs droits légaux, indique le rapport.
La semaine dernière, la presse américaine a relayé des témoignages de détenus libérés faisant état de cas de harcèlement systématique dans le camp de Sde Teiman, le comparant à la prison américaine de Guantanamo.
Le rapport, qui a été transmis au régime israélien et aux autorités palestiniennes, ne précise pas combien de détenus ont été libérés jusqu’à présent. Un porte-parole de l’ONU a déclaré qu’il était impossible de le déterminer.
