Des personnalités politiques et des experts israéliens expriment leur inquiétude face aux émeutes dans la base militaire de Beit Lid et évoquent l’effondrement éventuel de l’armée d’occupation et le renversement d’Israël en pleine guerre contre la bande de Gaza.
« Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, prétend qu’Israël serait à un pas d’une victoire définitive, mais nous avons réalisé hier que nous étions à un pas de la guerre civile », a déclaré le journaliste israélien Ben Caspit, en réaction au scandale de lundi 29 juillet survenu dans la base militaire de Beit Lid dans le centre de la Palestine occupée.
Une foule a fait irruption, lundi soir, dans le bâtiment du tribunal militaire israélien de la base militaire de Beit Lid, dans le centre des territoires occupés, pour protester contre l’arrestation de soldats accusés d’avoir agressé sexuellement un Palestinien de Gaza détenu dans la prison israélienne de Sde Teiman.
Le président israélien, Isaac Herzog, a également admis qu’« en termes de sécurité, nous traversons l’un des jours les plus difficiles... nous ne devrions pas être un lourd fardeau sur les épaules des soldats et des commandants de l’armée ».
Le commentateur militaire de la chaîne 12 de la télévision israélienne, Nir Dvori, a déclaré qu’il travaillait comme analyste militaire depuis 22 ans et qu’il n’avait jamais vu les scènes qu’il a observées lundi à Beit Lid.
Il a ajouté que l’attaque contre la base militaire de Beit Lid « révèle notre vrai visage et montre que la dernière entité encore unie en Israël risque de se désintégrer, ce qui serait une menace existentielle ».
Après avoir dénoncé les crimes commis par les soldats israéliens dans la prison de Sde Teiman, surnommé « Guantanamo d’Israël », contre les prisonniers de la bande de Gaza, le tribunal militaire de la base militaire de Beit Lid a ordonné, lundi 29 juillet, l’arrestation des soldats soupçonnés d’avoir persécuté sexuellement les prisonniers palestiniens.
Quelques heures après l’annonce de cette décision, à l’instigation du ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben-Gvir, des colons israéliens ainsi qu’un certain nombre de représentants de la Knesset, ont attaqué cette zone et ont exigé la libération des soldats incriminés. La radio de l’armée israélienne a annoncé qu’environ 1 200 manifestants étaient arrivés dans les locaux de Beit Lid et que des dizaines d’entre eux avaient pu attaquer le bâtiment du tribunal militaire pour libérer lesdits soldats.
Le général à la retraite et ancien chef des opérations de l’armée israélienne, Israel Ziv, a déclaré : « Je ne m’inquiète pas seulement du démantèlement de l’armée, je m’inquiète surtout de l’effondrement d’Israël ».
Le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, a qualifié cette attaque de « crime haineux et dangereux » de la part des membres de la Knesset, qui « désintègrent l’armée et avec elle, Israël ».