L'Organisation mondiale de la Santé met en garde contre un risque élevé de propagation du virus de la polio dans la bande de Gaza, ravagée par la guerre, en raison des mauvaises conditions sanitaires.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) dit avoir isolé dans des échantillons d’eaux usées le poliovirus de type 2 dérivé d’une souche vaccinale.
Il y a « jusqu’à 14 000 personnes qui pourraient » avoir besoin d’une évacuation médicale hors de Gaza, a déclaré le Dr. Ayadil Saparbekov, chef d’équipe à l’OMS pour les urgences sanitaires dans les territoires palestiniens, en visioconférence. « Je suis très inquiet. Je suis extrêmement inquiet (…) et il ne s’agit pas seulement de la polio. Il pourrait y avoir d’autres épidémies de maladies transmissibles qui pourraient survenir », a-t-il également déclaré.
La poliomyélite est une maladie très contagieuse provoquée par un virus (le poliovirus) qui envahit le système nerveux et qui peut entraîner en quelques heures des paralysies irréversibles.
« Nous n’avons pas encore prélevé d’échantillons humains, faute d’équipement pour le faire et de capacité de laboratoire pour tester ces échantillons », a expliqué le Dr. Saparbekov. Une équipe de l’OMS et du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), qui se rend à Gaza ce jeudi, doit y apporter jusqu’à 50 kits pour collecter des échantillons humains qui seront ensuite envoyés en Jordanie.
Il a ajouté que si l'épidémie se produisait dans la bande de Gaza, elle pourrait se propager à l'échelle internationale à un point très élevé.
Auparavant, les responsables palestiniens de la Santé avaient également averti que des milliers de Gazaouis risquaient de contracter le virus.
Le Dr. Saparbekov s'est dit profondément préoccupé par la perspective d'une propagation de maladies à Gaza. « L'hépatite A a été confirmée l'année dernière et maintenant nous pourrions avoir la polio », alors qu'il y a déjà « jusqu'à 14 000 personnes qui pourraient » avoir besoin d'une évacuation médicale hors de Gaza, a-t-il dit, lors d'un point de presse régulier des agences humanitaires.
« Avec le système de santé paralysé, le manque d'eau et d'assainissement, ainsi que le manque d'accès de la population aux services de santé... cela va être une très mauvaise situation », a-t-il prévenu.
« Nous pourrions avoir plus de personnes qui meurent de différentes maladies transmissibles que de maladies liées à des blessures. »
Les agences des Nations unies ont fréquemment mis en garde contre les épidémies de choléra et d'autres maladies transmissibles dans le territoire palestinien sous blocus.
Le régime israélien a tué plus de 39 000 Palestiniens, pour la plupart des femmes et des enfants, à Gaza depuis octobre.
Il impose un siège quasi total sur le territoire côtier, ce qui réduit à néant l’afflux de denrées alimentaires, de médicaments, d’électricité et d’eau vers le territoire palestinien.