Lors d'une interview télévisée avec Farid Zakaria de CNN, le ministre iranien des Affaires étrangères par intérim a déclaré que l’Iran utiliserait tous les mécanismes juridiques à l’échelle nationale et internationale pour traduire en justice les auteurs de l’assassinat du général Soleimani.
Le ministre iranien des Affaires étrangères par intérim a souligné que le pays recourait à tous les mécanismes juridiques nationales et internationales disponibles pour traduire en justice les personnes impliquées dans l’assassinat du plus haut commandant antiterroriste iranien.
Ali Bagheri Kani a tenu ces propos, mercredi 17 juillet, dans un entretien avec Farid Zakaria, journaliste de CNN à New York, où il s'était rendu pour participer à deux sessions du Conseil de sécurité des Nations unies.
La République islamique n'épargnera aucun effort juridique pour garantir que « justice soit rendue dans cette affaire », a-t-il déclaré, affirmant : « C'est notre droit ».
Le général de corps d'armée Qassem Soleimani, commandant de la Force Qods du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI), Abou Mahdi al-Muhandis, commandant adjoint des Unités de mobilisation populaire d'Irak (Hachd al-Chaabi), et leurs compagnons ont été assassinés dans un raid de drones, autorisé par l'ancien président américain, Donald Trump, près de l'aéroport international de Bagdad le 3 janvier 2020.
Ces commandants étaient très appréciés dans toute l’Asie de l'Ouest en raison de leur rôle clé dans la lutte contre le groupe terroriste Daech dans la région, notamment en Irak et en Syrie voisine.
Zakaria a également interrogé Bagheri sur les allégations formulées par des responsables américains qui détiendraient des renseignements sur l'implication de l'Iran dans la tentative d'assassinat de Trump.
En effet, Donald Trump a fait l'objet d'un attentat lors d'un rassemblement électoral à Butler, en Pennsylvanie, où il a survécu à une blessure à l'oreille droite.
L’Iran a pourtant rejeté catégoriquement cette allégation soulignant qu'elle s’inscrivait dans le cadre d'une politique d'intimidation.
« Nous avons uniquement utilisé et continuerons d'utiliser nos propres possibilités juridiques et judiciaires ainsi que les mécanismes internationaux [disponibles] pour [appliquer] la justice à l'égard de ceux qui ont ordonné et perpétré l’assassinat du général Soleimani », a indiqué le ministre par intérim.
Il a par ailleurs commenté les menaces répétées par le régime israélien d’étendre la guerre génocidaire en cours dans la bande de Gaza au Liban. « Il semblerait que les sionistes cherchent à propager les tensions dans la région afin d'apaiser leurs frustrations et leur défaite face aux Palestiniens », a-t-il déclaré.
Le régime israélien peine en effet à atteindre ses objectifs à savoir l’éradication des mouvements de résistance basés à Gaza, la libération des captifs israéliens et le déplacement de l’ensemble de la population de Gaza vers l’Égypte voisine.
Vouloir attiser les flammes de la guerre est une « erreur stratégique », a-t-il estimé, qui risquerait d’entraîner de « graves conséquences » pour Tel-Aviv.
À titre d’exemple, le plus haut diplomate iranien a noté que plusieurs nouveaux fronts se sont formés contre le régime dans la région depuis l’éclatement de la guerre dans la bande de Gaza. Des groupes de résistance au Liban, en Irak et au Yémen ont tiré des centaines de roquettes et de missiles sur les positions militaires dans les territoires palestiniens occupés, ils ont paralysé le trafic des navires liés à Israël en mer Rouge et en mer d’Oman, portant ainsi des coups durs à l’économie du régime d'Israël.