Les titres de la rédaction :
Les analyses de la rédaction :
1. Le Burkina dénonce le « néocolonialisme » et garde un œil sur l’ONU et l’UA
Le Burkina refuse le néocolonialisme à l’œuvre en Afrique et pourrait quitter l’Union africaine et même l’ONU après la CEDEAO si elles se livrent à de telles pratiques, a déclaré le Premier ministre burkinabè lors d’une rencontre avec les directeurs régionaux des Nations unies. Ouagadougou reste vigilant face aux nouvelles formes de colonialisme et surveille certaines organisations internationales comme l’Union africaine et l’ONU, a déclaré Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambèla, Premier ministre burkinabè, lors d’une rencontre avec les directeurs régionaux des Nations unies.
« Ce que nous refusons, c’est la vision néocoloniale. Voilà pourquoi, nous avons quitté la CEDEAO. Nous sommes en train d’observer l’Union africaine, si elle se comporte comme la CEDEAO, nous allons la quitter et même l’ONU n’est pas exclue », a indiqué le chef du gouvernement cité par un communiqué de la primature. « Plusieurs pays ayant vécu sans colonisation vivent très bien », a ajouté le ministre, déplorant les logiques occidentales. « Nous avons vécu avant la colonisation sans rapport avec l’Occident, et on vivait bien. Un pays comme la Thaïlande n’a jamais été colonisé, un pays comme l’Éthiopie n’a jamais été colonisé mais ils vivent bien. Au contraire, ce sont les Occidentaux qui sont venus nous entraîner dans des labyrinthes à ne pas en sortir. C’est pour toujours nous maintenir sous l’éteignoir », a-t-il conclu.
2. Sahel : Le Mali et ses alliés rompent définitivement avec la CEDEAO
Par Sahel Intelligence
Le ministre malien des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Abdoulaye Diop, a déclaré que la décision du Burkina Faso, du Niger et du Mali de quitter la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) était définitive. Il a également critiqué l’éventuelle réintroduction de visas pour les citoyens de ces trois pays voyageant dans l’espace CEDEAO, qualifiant cette mesure de tactique de chantage et de peur utilisée par certains responsables de la CEDEAO. Diop a fait ces remarques après un sommet de la CEDEAO tenu à Abuja, où les présidents sénégalais et togolais ont été désignés comme médiateurs pour des discussions avec le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Ces trois pays ont annoncé en janvier leur intention de quitter l’organisation des 15 États membres et ont confirmé lors de leur propre sommet la création d’une confédération. «Nos chefs d’État ont été très clairs à Niamey en affirmant que le retrait des trois pays de la CEDEAO est irrévocable et immédiat, et nous devons maintenant nous concentrer sur l’avenir», a expliqué le ministre malien, soulignant que le Mali reste ouvert à la coopération avec ses voisins et d’autres organisations partageant cet espace.
3. Voici ce que perd la CEDEAO si le Mali, le Burkina Faso et le Niger ne font pas leur retour au sein de cette organisation
Le Burkina Faso, le Mali et le Niger viennent d’acter leur « divorce » d’avec la CEDEAO en créant la confédération des États du Sahel. Heureusement, même après un divorce, des conjoints peuvent se remettre ensemble si chacun parvient à assurer une bonne coordination entre sa tête et son cœur, surtout s’il y a encore des intérêts à préserver de part et d’autre.
Dans ce qui suit, nous utilisons des résultats de la 2ème édition du rapport sur l’indice de l’intégration régionale en Afrique pour montrer qu’il est important de rester ensemble pour relever les nombreux défis pour nos pays.
L’indice de l’intégration régionale en Afrique (IIRA), qu’est-ce que c’est ?
C’est un indice mis en place conjointement par l’Union africaine (UA), la Banque africaine de développement (BAD) et la commission économique des nations unies pour l’Afrique (CEA). Il prend en compte 5 dimensions que sont : l’intégration commerciale, l’intégration productive, l’intégration macroéconomique, l’intégration des infrastructures et la libre circulation des personnes. Il varie entre 0 (faible intégration) et 1 (forte intégration).
Les performances du Mali, du Burkina et du Niger
Sur l’indice global d’intégration, le Mali et le Burkina sont classés dans le groupe des pays à performance élevée alors que le Niger est dans le groupe à performance faible. Sur les 15 pays de la CEDEAO, la Côte d’Ivoire arrive en tête, loin devant le Burkina Faso, le Sénégal et le Togo. Le Mali est 6ème, le Niger 12ème. En matière d’intégration macroéconomique et d’intégration commerciale, le Mali, le Burkina et le Niger font de bonnes performances. Pour ce qui concerne la libre circulation des personnes, le Burkina est dans le club des pays à performance élevée alors que le Mali et le Niger sont dans celui des pays à performance moyenne. C’est la même situation pour la libre circulation des personnes. Sur l’intégration productive, il n’y a que la Côte d’Ivoire et le Nigeria qui sortent la tête de l’eau ; et pour l’intégration des infrastructures, c’est seulement la Côte d’Ivoire et le Cap-Vert qui font des performances élevées. Le Mali, le Burkina et le Niger font de faibles performances (performance moyenne pour le Sénégal). Non seulement ces 3 pays peuvent jouer un rôle essentiel dans l’intégration productive eu égard à leurs ressources naturelles (uranium, or, fer, pétrole, gaz naturel) qui sont des intrants essentiels, mais ils ont tout à gagner sur l’intégration des infrastructures compte tenu de leur enclavement si l’on sait que la CEDEAO a un plan directeur sur les infrastructures pour la période 2020-2045.
Pr Abou KANE, Enseignant à la FASEG, faculté des sciences économique et de Gestion – UCAD, Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Sénégal