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Des soldats israéliens admettent avoir tué des Palestiniens pour s'amuser

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les Palestiniens pleurent la mort de leurs proches tués dans une frappe aérienne israélienne. ©NPR

Les forces israéliennes ont admis avoir ouvert le feu sur les Palestiniens sans restriction et juste pour s’amuser, abandonnant leurs corps sur les routes, dans un contexte d’absence quasi totale de réglementation des tirs dans la guerre génocidaire du régime sioniste dans la bande de Gaza assiégée.

Citant les témoignages de six soldats israéliens, un article publié lundi 8 juillet par le magazine Tel-Aviv +972 indique que les soldats étaient « autorisés à ouvrir le feu à volonté sur les Palestiniens sans épargner les civils ».

Ces soldats ont raconté comment les militaires israéliens tuaient régulièrement des civils parce qu’ils entraient dans une zone que l’armée définissait comme « zone interdite ».

« Il y avait une totale liberté d’action », a affirmé un soldat identifié comme B. qui a combattu pendant des mois à l’armée régulière et dans le centre de commandement de son bataillon.

« S’il y a même un sentiment de menace, il n’y a pas besoin d’expliquer – on tire, c’est tout. » Lorsque les soldats voient quelqu’un approcher, « il est permis de tirer sur son centre de masse [son corps], pas en l’air », a dit B. Il a ajouté : « Il est permis de tirer sur tout le monde, une jeune fille ou une vieille femme ».

Israël lance de nouvelles attaques meurtrières contre Gaza

Youval Green, un réserviste de 26 ans a combattu dans le cadre de la 55e Brigade de parachutistes en novembre et décembre de l’année dernière et il le seul soldat interrogé qui a accepté d’être identifié par son vrai nom. Youval Green a dit : « Il n’y avait aucune restriction sur les munitions. Les militaires tiraient juste pour s’amuser. »

S., un réserviste qui a combattu dans le nord de Gaza, a déclaré : « Les soldats israéliens veulent vivre l’événement pleinement. J’ai personnellement tiré quelques balles sans raison, dans la mer ou sur le trottoir ou un bâtiment abandonné. Ils disent que c’est un tir normal, ce qui est un nom de code pour “je m’ennuie, alors je tire”. »

M., un autre réserviste, a expliqué que lorsqu’il n’y avait pas d’autres militaires israéliens dans la zone, « les tirs sont complètement libres, comme des fous. Et pas seulement des armes légères, car des mitrailleuses, des chars et des mortiers sont également autorisés ».

« Bien que l’attaque contre des hôpitaux, des cliniques, des écoles, des institutions religieuses et des bâtiments d’organisations internationales nécessite une autorisation de la hiérarchie, je peux compter sur les doigts d’une main les cas où on nous a dit de ne pas le faire », a déclaré A., un officier israélien. Il a ajouté : « Même dans des endroits sensibles comme les écoles, l’approbation semble n’être qu’une formalité ».

A. a dit qu’en général, « dans les cellules d’opération, l’esprit était “tirez d’abord, posez les questions plus tard”. C’était une règle de base… Personne ne versera une larme si nous détruisons une maison alors que ce n’était pas nécessaire, ou si nous tirons comme ça sur une personne ». Lorsque des drones transmettaient en direct des images d’attaques à Gaza, « il y avait des acclamations de joie ».

« De temps en temps, un bâtiment s’effondre… et le sentiment est : Waouh, c’est fou, c’est amusant ».

Par ailleurs, A. a souligné que les rapports israéliens sur le nombre de combattants du Hamas tués ne sont pas fiables.

« Dans les cellules de guerre, le sentiment était que chaque personne que nous tuions, nous la comptions comme un terroriste », a-t-il témoigné, en faisant référence aux combattants de la Résistance palestinienne.

« Une horrible odeur de mort »

Les témoignages ont indiqué que des corps de civils étaient abandonnés au bord des routes et sur le terrain pour se décomposer ou être dévorés par des animaux, et que l’armée israélienne ne les cachait que lors de l’arrivée des convois d’aide internationale.

Israël a tué 186 000 Palestiniens pendant la guerre à Gaza (The Lancet)

« Toute la zone était pleine de corps », a affirmé S., un réserviste. « Il y a aussi des chiens, des vaches et des chevaux qui ont survécu aux bombardements et qui n’ont nulle part où aller. Nous ne pouvons pas les nourrir et nous ne voulons pas qu’ils s’approchent trop. C’est pourquoi on voit parfois des chiens se promener avec des parties de corps en décomposition. Il y a une horrible odeur de mort. »

Il a pourtant rapporté qu’avant l’arrivée des convois humanitaires les corps étaient enlevés.

« Un bulldozer D-9 Caterpillar descend et nettoie la zone des cadavres, les enterre sous les décombres pour que les convois ne les voient pas et que les images de corps en état de décomposition ne ressortent pas », a-t-il raconté, notant qu’« il y a plus de morts que ce qui est rapporté. »

« Nous étions dans une petite zone. Chaque jour, au moins un ou deux civils sont tués parce qu’ils se trouvaient dans une zone interdite. Je ne sais pas qui est terroriste et qui ne l’est pas, mais la plupart d’entre eux ne portaient pas d’armes. »

L’article affirmait que les tirs sans restriction étaient aussi en partie responsables du nombre élevé de soldats israéliens tués par des tirs amis ces derniers mois.

C., un autre soldat israélien, a décrit les tirs amis comme « plus dangereux que ceux du Hamas ».

Green a également déclaré que de tels incidents étaient le « principal problème » qui mettait en danger la vie des soldats. « Il y a eu de tirs amis, ça m’a rendu fou ».

Selon l’article, sur les 324 soldats israéliens tués à Gaza, au moins 28 ont été tués par des tirs amis.

Indifférence par rapport au sort des captifs israéliens

Green a témoigné que les règles d’engagement démontraient une profonde indifférence au sort des prisonniers israéliens détenus à Gaza.

Selon les témoignages, les règles n’ont pas changé même après que des soldats israéliens à Shuja’iyya ont tué en décembre trois captifs israéliens qui agitaient des drapeaux blancs. Ils ont cru que c’étaient des Palestiniens.

« En ce qui concerne les captifs, nous n’avions pas de directive spécifique », se souvient B.

« Les hauts gradés de l’armée ont dit qu’après la fusillade des captifs, ils avaient informé les soldats sur le terrain. Mais nous n’avons rien reçu. »

« J’ai entendu des déclarations d’autres soldats selon lesquelles les captifs sont morts, qu’ils n’ont aucune chance, qu’il faut les abandonner », a rapporté Green. Il a ajouté : « C’est ce qui m’a le plus dérangé. Ils n’arrêtent pas de dire : “Nous sommes là pour les captifs”, mais il est clair que la guerre les met en danger. C’était ce que je pensais. Aujourd’hui, je sais que c’était la vérité. »

L’article a également montré qu’il existe une politique systématique d’incendie des maisons des Palestiniens.

Lorsque les soldats occupaient des maisons a témoigné Green, l’ordre était le suivant : « Avant de quitter les lieux, vous devez brûler les maisons. »

B. confirme le rapport, et dit  : « Avant de partir, brûlez la maison. »

Il a déclaré : « Cela est confirmé au niveau du commandant de bataillon. C’est pour que les Palestiniens ne puissent pas y revenir. Si nous laissons derrière nous des munitions ou de la nourriture, les terroristes pourront s’en servir. »

Green a déclaré que la destruction que l’armée israélienne a commise à Gaza a été « inimaginable », notant que les soldats pillaient quasi systématiquement les maisons.

De nombreux soldats prenaient les maisons pour des boutiques de souvenirs, ils pillaient tout ce que les habitants n’avaient pas pu emporter avec eux.

Israël a lancé la guerre contre Gaza le 7 octobre 2023 après que le mouvement de résistance palestinien Hamas a mené une opération-surprise baptisée Tempête d’Al-Aqsa contre l’entité occupante en représailles à l’intensification des atrocités contre les Palestiniens.

Selon un dernier bilan, le régime de Tel-Aviv a tué jusqu’à présent au moins 38 243 Palestiniens et en a blessé plus de 88 033. Des milliers d’autres sont portés disparus et présumés morts sous les décombres.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV