Le ministre iranien des Affaires étrangères par intérim a déclaré que le Canada « a suivi la voie des terroristes » en inscrivant tout d’abord sur une liste noire le Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) et en interdisant dans un second temps aux Iraniens vivant sur le sol canadien de voter à la présidentielle iranienne.
Ali Bagheri Kani a fait ces remarques aujourd’hui, vendredi, 5 juillet à Téhéran après avoir voté au second tour de l’élection présidentielle de la République islamique.
« Les terroristes ont toujours affronté la démocratie et, le Canada, avec ses deux démarches consistant à inscrire le nom du CGRI sur sa liste des groupes terroristes et à refuser de permettre aux Iraniens de participer aux élections et d'exercer leur droit à l'autodétermination, a suivi la même voie [que celle des terroristes] », a-t-il affirmé.
La mise sur liste noire par Ottawa du CGRI « qui a eu lieu dans le cadre d’une alliance avec les terroristes et les sionistes » et le refus « catégorique» de permettre aux Iraniens de voter surviennent alors que le Canada prétend honorer les droits de l’homme, a rappelé Bagheri Kani.
Le Canada a rompu ses relations diplomatiques avec l’Iran et fermé son ambassade à Téhéran de manière surprise en 2012, invoquant diverses raisons, notamment le soutien de l’Iran à la Syrie, ses activités nucléaires et les menaces présumées contre le régime israélien.
Le 19 juin, il a désigné le CGRI, reconnu pour ses efforts antiterroristes nationaux et régionaux, comme une « organisation terroriste » en vertu de son « Code pénal ».
Il a également interdit aux Iraniens de voter par correspondance aux élections de la République islamique, les obligeant à se rendre dans les villes frontalières américaines de Buffalo et Seattle pour voter.
La position et les mesures contradictoires d’Ottawa surviennent alors qu’il a retiré le nom du groupe terroriste anti-iranien Mujahedin-e-Khalq (OMK) de sa liste des organisations terroristes.
Le diplomate iranien a également souligné que d’autres pays occidentaux n’avaient pas réussi également à protéger le droit des Iraniens à participer au premier tour de la présidentielle qui s’est déroulé vendredi dernier car ces derniers ont laissé des éléments anti-iraniens harceler les électeurs.
Il a rappelé comment certains éléments « subversifs et terroristes » avaient été autorisés à exercer des violences verbales et parfois même physiques contre les électeurs, qualifiant ces incidents d'« injustifiables ».
Les incidents ont eu lieu alors que les pays en question sont fiers de leur « démocratie », a martelé Bagheri Kani.
« Source de soutien »
Le plus haut diplomate a encouragé une participation populaire dynamique au second tour du scrutin qui comprend un face-à-face entre Saeed Jalili, ancien négociateur en chef sur le nucléaire et secrétaire de la plus haute instance de sécurité du pays et, Massoud Pezeshkian, ancien ministre de la Santé.
Une telle participation, a-t-il déclaré, a contribué « fortement » à la marche du pays vers le progrès et a renforcé l’unité et l’intégrité à l’échelle nationale.
« Avec la glorieuse participation du peuple, nous assisterons samedi à un nouveau chapitre dans le domaine du progrès et de la démocratie islamique dans le pays », a indiqué Kani, faisant référence au lendemain de l'élection où les résultats seraient annoncés.
« Chaque vote fonctionne comme un facteur de soutien et une source de soutien pour l’Ordre [islamique] de la RII. »
Le ministère des Affaires étrangères a, quant à lui, l'obligation religieuse et nationale d'ouvrir la voie à la contribution passionnée des Iraniens de l'étranger aux élections, a déclaré Bagheri Kani, ajoutant que «nous avons tenté de leur fournir de meilleurs services pour ce second tour du scrutin ». À noter que l'heure du vote de la présidentielle en Iran a été prolongée jusqu'à minuit.