Les titres de la rédaction :
Les analyses de la rédaction :
1. Le Tchad bientôt dans l'AES ?
Il semble que l’économie nigérienne connaîtra une reprise significative dans les prochains mois, après que le gouvernement nigérien a annoncé son intention d’utiliser le pipeline tchadien pour exporter son pétrole brut vers le marché international. Cette mesure intervient après l’arrêt des acheminements de pétrole brut nigérien vers le port de Sèmè-Kpodji au Bénin, en raison de l’éclatement des différends diplomatiques entre Niamey et Porto Novo.
En effet, il convient de rappeler qu’un protocole d’accord bilatéral entre le Niger et le Tchad dans ce cadre a déjà été signé le 17 septembre 2012, et a été approuvé le 1er juillet 2014 à l’unanimité par l’Assemblée nationale tchadienne et publié le 21 juillet 2014. Ce qui a incarné cet accord à ce moment particulier, c’est le récent rapprochement intense entre le Tchad et l’Alliance des États du Sahel (AES), dont le Niger est membre, notamment après la visite de la délégation tchadienne envoyée par le président Déby à Niamey le 30 mai, qui comprenait plusieurs ministres du gouvernement tchadien, notamment le ministre de l’énergie du Tchad Ndolenodji Alixe Naïmbaye. Et, avant cela, le président nigérien de la transition, le général Abdourahamane Tchiani, a envoyé le 23 mai dernier son envoyé spécial, le Premier ministre de son gouvernement, Ali Mahamane Lamine Zeine, pour assister à la cérémonie d’investiture du président Mahamat Idriss Déby, où il lui a transmis un message de ce dernier confirmant l’étendue de la volonté du Niger et de ses alliés des pays du Sahel de renforcer la coopération avec le nouveau gouvernement tchadien dirigé par Déby. À son tour, Déby a adressé, le 8 juin, un message à son homologue nigérien, le général Abdourahamane Tchiani, par l’intermédiaire du ministre d’État et secrétaire général de la présidence de la République, Dr Mahamat Ahmat Alhabo, pour renforcer les relations bilatérales et discuter de la question de l’adhésion du Tchad à l’Alliance des États du Sahel, non seulement sur le plan militaire mais aussi économique et industriel. De nombreux experts politiques estiment que le Premier ministre russe Sergueï Lavrov, lors de sa récente tournée sur le continent africain, a joué un rôle majeur dans le rapprochement des vues des dirigeants des pays du Sahel et du président Déby afin d’inclure le Tchad dans l’alliance sahélienne. Les mêmes experts ont ajouté que l’adhésion du Tchad à l’Alliance des États du Sahel servira les objectifs du nouveau gouvernement de Déby, qui cherche à se débarrasser de l’hégémonie occidentale dans tous les domaines, qu’il soit militaire, économique ou industriel. Pour sensibiliser l’opinion publique tchadien à l’importance de l’adhésion du Tchad à l’Alliance Sahel, l’Alliance Africaine ”UMOJA-TOUMAÏ” a organisé une conférence publique le 22 juin 2024 à N’Djamena. Cette conférence a révélé les enjeux et défis auxquels est confrontée l’intégration du Tchad à l’Alliance Sahel. L’Alliance ”UMOJA-TOUMAÏ” a également clairement indiqué qu’elle s’engage à jouer un rôle actif dans le renforcement de la souveraineté du Tchad et de l’Afrique et a identifié trois tâches principales : Contribuer à la souveraineté du Tchad et de l’Afrique, améliorer le bien-être social et économique et contribuer à la construction d’un État fédéral africain. Les membres de l’Alliance ont affirmé leur vision d’une Afrique souveraine, unie et prospère, libérée de l’impérialisme et du néocolonialisme. Ils ont également souligné l’importance de l’unité politique et économique du continent pour réaliser cette vision.
2. Denis Sassou N'guesso en Russie : nucléaire, pétrole et défense au menu
Début juin, le ministre russe des Affaires étrangères s’était rendu en République du Congo pour échanger avec le président Sassou N’guesso. Depuis plusieurs années, les deux pays mènent des discussions au plus haut niveau pour sceller de nouveaux partenariats dans plusieurs domaines. Depuis le 25 juin 2024, le président congolais Denis Sassou N’guesso est en visite officielle en Russie. Selon les informations publiées par la présidence de la République du Congo, cette visite porte sur plusieurs sujets essentiels de coopération. Au début de son séjour en Russie, le président Sassou N’guesso a rencontré le directeur général de la société Rosatom, la firme russe de l'énergie nucléaire. Bien que les détails de cette rencontre n’aient pas été divulgués, il est important de noter que la Russie montre depuis plusieurs années un fort intérêt pour le développement de l’énergie nucléaire au Congo-Brazzaville. Depuis au moins 2022, les deux pays discutent de ce sujet, et l’année dernière, le chef de l’État congolais avait rencontré les dirigeants de la société pour évoquer la construction de plusieurs microcentrales dans son pays, afin d'y renforcer l'offre énergétique. Dans le domaine de l'énergie, des rencontres ont également eu lieu entre le président congolais et les responsables de plusieurs sociétés pétrolières, notamment Lukoil et Zarubezhneft. La République du Congo, pays producteur de pétrole, cherche depuis longtemps à mieux exploiter ses ressources et souhaite s'associer à des acteurs mondiaux du secteur pour améliorer sa productivité et renforcer ses infrastructures. « Nous pensons que Lukoil obtiendra des permis au Congo et pourra devenir opérateur sur des concessions pétrolières. Il en sera de même pour le secteur du gaz », a révélé le président Sassou N’guesso. Enfin, le chef de l'Etat a tenu des discussions avec les représentants de la société Rosoboron, spécialisée dans la vente de matériel de défense. Ces discussions se déroulent dans un contexte où Moscou cherche à se présenter comme une alternative crédible en matière de coopération militaire pour les pays africains, dont certains souhaitent diversifier leurs partenaires au-delà de leurs alliés traditionnels tels que la France ou les Etats-Unis. Pour rappel, les relations entre Moscou et Brazzaville remontent à 60 ans, mais leurs échanges commerciaux restent faibles. En 2022, le volume des échanges entre les deux pays n’a atteint que 9,1 millions de dollars, en baisse par rapport aux 173 millions de dollars en 2021, selon les chiffres de l’International Trade Center (ITC), avec une balance largement excédentaire en faveur de Moscou. Les céréales, notamment le blé, restent l'un des principaux produits échangés entre les deux pays.
3. Burkina Faso : Le président malien Assimi Goïta affirme le contrôle sécuritaire et renforce les partenariats régionaux
Par Karol Biedermann
Le président malien, le colonel Assimi Goïta, a déclaré mardi à Ouagadougou que la situation sécuritaire de son pays est sous contrôle et que les forces armées maliennes (FAMA) maintiennent l’initiative sur le terrain à travers tout le territoire national. Au cours de sa visite au Burkina Faso, il a noté que de nombreuses bases terroristes ont été détruites, des leaders terroristes neutralisés, et plusieurs combattants autrefois actifs se sont rendus. Goïta a critiqué la manipulation et le financement du terrorisme par certaines puissances étrangères, affirmant que cette approche ne répond pas aux besoins des populations locales. Il a également souligné que la coopération entre les États de l’Alliance des États du Sahel (AES – Mali, Burkina Faso, Niger) est irréversible, après des entretiens fructueux avec son homologue burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré. Concernant le retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en janvier, Goïta a expliqué que l’objectif de l’AES est de sortir des partenariats qu’ils estiment inefficaces pour se tourner vers des partenaires comme la Russie, la Chine et la Turquie, avec qui des accords ont été conclus pour renforcer les capacités militaires et mener efficacement des opérations contre les groupes armés terroristes.
En termes de coopération bilatérale, notamment en matière de sécurité et de développement économique, le Mali et le Burkina Faso envisagent des formations conjointes pour renforcer leurs capacités opérationnelles terrestres et aériennes, ainsi que le partage de renseignements et la mutualisation des ressources entre leurs services de renseignement.