Les titres de la rédaction :
Les analyses de la rédaction :
1. Nouvelle-Calédonie : stop à la répression coloniale
L’État français a franchi un nouveau cap dans la répression coloniale inacceptable qui vise les militants de la Cellule de Coordination des Actions de Terrain et notamment son responsable Christian Tein, également dirigeant de l’Union Calédonienne. Ce samedi, une correspondante du Monde et de l’AFP à Nouméa a révélé que celui-ci allait être transféré de Nouméa vers la France pour être placé en détention provisoire à la maison d’arrêt de Mulhouse.
D’autres militants indépendantistes et souverainistes de la CCAT devraient également être transférés et placés en détention en France. Toujours d’après la journaliste, « Frederique Muliava directrice de cabinet du président du congrès de la Nouvelle-Calédonie Roch Wamytan fait partie des mis en cause placés en détention provisoire pour les faits reprochés à la CCAT. Elle est elle aussi envoyée en Métropole », tandis que la responsable de la communication de la CCAT Brenda Wana serait de son côté envoyée à Dijon.
Cette décision de déporter des militants pour le droit à l’autodétermination à 17 000 kilomètres de leur terre pour les placer en détention rappelle les méthodes les plus coloniales et brutales. L’État français avait déjà procédé ainsi dans les années 80 pour réprimer les militants et les responsables du mouvement indépendantiste kanak.
Depuis plusieurs mois, l’État français a la CCAT dans le viseur. Pour cause, les militants de la CCAT sont au cœur de l’importante mobilisation contre le projet colonial de dégel du corps électoral, qui se poursuit ces dernières semaines malgré la répression.
Pour tenter de briser toute mobilisation, l’État français décide de déployer tout son arsenal judiciaire et policier pour s’attaquer aux militants civils et non-armés de la CCAT. Déjà au moment de la proclamation de l’état d’urgence par Macron, Christian Tein avait fait l’objet d’une mesure d’assignation à résidence.
Il y a urgence à exiger l’arrêt immédiat de toutes les poursuites qui visent actuellement les militants et les responsables de la CCAT, ainsi que la libération et l’amnistie de tous ceux et celles qui ont fait l’objet de la répression coloniale française. Depuis l’hexagone il est impératif que le mouvement ouvrier et le mouvement social se solidarisent de façon inconditionnelle avec tous les militants et les jeunes kanaks réprimés par l’État colon français.
2. Niger: retrait de permis d’exploitation pour le français Orano
Les autorités nigériennes ont retiré à la société française Orano son permis de « grande exploitation » de l’uranium, a rapporté ladite société dans un communiqué.
« Orano prend acte de la décision des autorités du Niger de retirer à sa filiale Imouraren SA son permis d’exploitation du gisement », a indiqué la société.
« Orano reste disposé à maintenir ouverts tous les canaux de communication avec les autorités du Niger sur ce sujet, tout en se réservant le droit de contester la décision de retrait du permis d’exploitation devant les instances judiciaires compétentes, nationales ou internationales », conclut le communiqué.
L’exploitation du gisement d’Imouraren, situé au nord d’Agadez en plein désert, était à l’arrêt depuis plus d’une décennie pour non-rentabilité. Les autorités nigériennes ont alors demandé à l’opérateur français d’engager des travaux pour remettre le site au travail.
Dans une « note d’information » publiée le 7 juin courant, le ministère nigérien des Mines avait menacé de retirer le permis au cas où Orano n’engageait pas les travaux d’exploitation du gisement au plus tard le 19 juin courant.
Le même document a rappelé que le permis a été octroyé à Orano en 2009 « pour la mise à exploitation d’un ensemble de gisements trouvés sur le périmètre d’Imouraren » et que les travaux d’exploitation devaient commencer au plus tard en 2011 pour une production annuelle de cinq mille tonnes d’uranium.
« Mais compte tenu de la baisse du cours du marché de l’uranium qui ne permettait pas une exploitation rentable des gisements, Areva (actuelle Orano), opératrice de la mine, a demandé un report de trois ans pour commencer l’exploitation en mars 2017 », a rappelé la note du ministère, déplorant le non-respect de son engagement par Orano.
Le site d’Imouraren est l’un des plus importants sites uranifères du Niger situés dans la région d’Agadez, dans le nord du pays.
L’uranium nigérien a commencé à être exploité en 1970. À travers ses filiales Compagnie minière d’Akouta (COMINAK) et Société minière de l’Aïr (SOMAÏR), la société française Areva a détenu le monopole de l’exploitation, jusqu’en début des années 2010 où le Niger a commencé à « diversifier » ses partenaires.
Les relations entre le Niger et la France se sont considérablement dégradées depuis le coup de force du 26 juillet 2023, lorsque les militaires ont pris leur responsabilité et mis fin au mandat du président Mohamed Bazoum pour récupérer la souveraineté et l’intégrité du Niger.
3. Le Burkina face à la guerre médiatique impérialiste
Le Capitaine Ibrahim Traoré, président de la transition au Burkina Faso, a affirmé sa ferme résolution lors d’une intervention télévisée à Ouagadougou, rejetant les rumeurs de fuite et critiquant vivement les médias pour leurs allégations mensongères, sur fond de tensions après une récente attaque terroriste.
Le Capitaine Ibrahim Traoré a pris la parole jeudi à la télévision nationale pour apaiser les inquiétudes au sein de l’institution, une semaine après qu’une roquette eut endommagé le siège de la RTB à Ouagadougou. Alors que diverses sources rapportaient une situation confuse dans le pays, il a fermement rejeté les rumeurs de fuite.
« Nous on ne fuit pas! Jamais! Nous sommes soldats et ça, c’est la dernière des choses qui nous vient en tête. On ne recule pas, on ne s’agenouille pas et on n’abandonne devant personne, à part nos parents et Dieu donc ça c’est notre mentalité comme ça », a déclaré le Capitaine Ibrahim Traoré, exprimant la détermination de l’armée face aux défis.
Confronté aux allégations de troubles au sein de l’armée, le capitaine Traoré a vivement critiqué certains médias pour leurs informations mensongères.
« Je pense que beaucoup ont compris maintenant, la plupart sont des médias menteurs, ils ont passé le temps à mentir à manipuler et aujourd’hui quand je les regarde dans leur reportage et tout ce qu’ils racontent : C’est honteux et c’est très bien, ils sont arrivés à prouver à toute l’Afrique et même au monde entier qu’ils sont des menteurs. Et c’est bien ; je pense que la jeunesse africaine doit avoir compris ; que la jeunesse burkinabé doit avoir compris,… », a-t-il ajouté, soulignant l’impact négatif de la désinformation sur la société.
Cette déclaration intervient dans un contexte marqué par une attaque terroriste le 11 juin dans le nord-est du pays, événement qui aurait suscité des tensions parmi les troupes.
Après sa visite au siège de la RTB, le président de la transition a présidé un conseil des ministres, initialement prévu le mercredi 19 juin, mais repoussé au jeudi 20 juin, démontrant ainsi la continuité des activités gouvernementales malgré les défis sécuritaires.
En effet, l’Occident mène une guerre médiatique sans précédent contre les pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), notamment le Burkina Faso.
À travers des réseaux de faux comptes présents dans différents sites qui publient de fausses informations sur l’armée locale en l’accusant de massacres contre des civils et de manque d’efficacité, l’Occident cherche à pousser l’opinion publique à se retourner contre les autorités de la transition.
Par exemple, on constate assez souvent, sur la plateforme « X », plusieurs comptes suspects qui tentent de transmettre aux abonnés des nouvelles selon lesquelles le chef de l’État burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré, aurait demandé aux instructeurs russes présents au Mali d’assurer sa sécurité lors d’une éventuelle rébellion de ses soldats.
Il s’agit de toute une équipe qui travaille sur un réseau de faux comptes et reçoit une très bonne rémunération pour avoir diffusé de fausses informations discréditant les armées et les gouvernements des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES).
De son côté, le gouvernement burkinabè a démenti dans un communiqué publié le 18 juin les rumeurs diffusées sur RFI sur la volonté du chef d’État à solliciter l’aide des militaires maliens et russes.
La campagne ne se limite pas aux réseaux sociaux. Les chaînes de télévision françaises, populaires en Afrique, ont récemment commencé à s’engager dans ces activités. Newton Ahmed Barry, journaliste et ancien président de la commission électorale du Burkina Faso entre 2014 et 2021 et ancien rédacteur en chef du journal « L’Événement », était l’invité de « TV5Monde » lors d’un journal télévisé le 17 juin.
Newton Ahmed Barry est connu pour ses critiques du régime militaire actuellement au pouvoir, a utilisé dans son passage des propos tendancieux frisant la désinformation et des affirmations de nature à minimiser les efforts consentis par les autorités transition dans la lutte contre le terrorisme. Il est très important de signaler que, selon ses ex-collègues du journal « L’Événement », Newton Ahmed Barry poursuit ses activités de journaliste, mais désormais comme l’un des experts de ce média occidental « TV5Monde ». Ainsi, ce journaliste diffuse, moyennant rémunération, la désinformation occidentale sur le président et l’armée du Burkina Faso.
Les autorités burkinabè ont vite réagi en annonçant, le 18 juin, une amende de 50 millions de francs CFA (environ 76 000 euros), ainsi qu’une suspension de six mois de la chaîne francophone « TV5Monde », pour avoir diffusé des « propos tendancieux confinant à la désinformation », lors de l’émission sur la situation sécuritaire dans le pays.
En réalité, les pays occidentaux ont eu recours à la guerre médiatique suite à leur perte d’influence sur la plupart de leurs anciennes colonies, qui mènent une révolution majeure pour sortir de l’ère du colonialisme en renversant les dirigeants pro-français et en changeant de partenaires dans la plupart des domaines.
Les Burkinabè doivent être vigilants face aux fausses informations lorsqu’ils naviguent sur les réseaux sociaux, compte tenu du nombre important de faux comptes qui diffusent de la propagande. Les autorités burkinabè doivent frapper d’une main de fer tous les blogueurs travaillant avec des partis étrangers, et cesser de diffuser toute chaîne faisant de la propagande sur les forces armées burkinabè et le chef d’État Ibrahim Traoré.