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Zoom Afrique du 19 juin 2024

Zoom Afrique du 19 juin 2024

Les titres de la rédaction :

  • Tanzanie : la production de café devrait augmenter de 7 % en 2024/2025
  • L’Afrique a ajouté 2 GW d’hydroélectricité en 2023, mais le potentiel n’est pas assez exploité
  • 29 % des banques centrales prévoient d’augmenter leurs réserves d’or (sondage)
  • Fly Gabon : le 1er avion a atterri à Libreville

Les analyses de la rédaction :

1. RCA : encore 2 espions français arrêtés  

Il y a quelques jours, le 10 juin 2024, deux hommes de nationalité franco-algérienne ont été arrêtés par les Forces de Défense et de Sécurité centrafricaines dans le quartier Ouango de Bangui. Lors de l’arrestation, une perquisition de leur domicile a été effectuée, révélant un important dépôt d’armes illégales et de l’argent. 

Le 12 juin, le Parquet de la Haute Cour de Bangui a publié un communiqué de presse pour informer des derniers développements liés à cette situation. Selon le document, les deux hommes arrêtés sont actuellement en garde à vue à Bangui, et une enquête judiciaire vient d’être ouverte contre eux par les autorités compétentes. 

Les détenus sont Ben Salam et Osmani Samir Antonio, détenteurs de passeports français et algérien. Le communiqué de presse fournit une liste détaillée de toutes les armes saisies lors de la perquisition : plusieurs fusils d’assaut, des pistolets de différents types, des grenades, ainsi que 20 000 francs CFA et 11 000 francs congolais. Selon la déclaration du Parquet de Bangui, l’enquête a été ouverte pour des raisons de flagrance. L’arrestation a suscité une forte réaction de la population centrafricaine. Les Centrafricains se disent outrés par le fait que des citoyens étrangers, et en particulier des Français, soient présents sur le sol centrafricain pour entreposer des armes illégales dans le but potentiel de déstabiliser la situation sécuritaire du pays. Cela se produit dans le contexte de l’arrestation récente d’un ressortissant belge d’origine portugaise, Martin Joseph Figueira, accusé de collaboration avec des groupes armés et de collecte d’informations au profit du gouvernement américain. Dans ce contexte, le mécontentement croissant de la population locale à l’égard des activités des ressortissants et des organisations étrangères en République centrafricaine est bien fondé. Il convient également de noter que l’ambassade de France était au courant de la présence en République centrafricaine de ces deux citoyens, ce qui soulève la question d’une possible participation des autorités françaises aux activités de déstabilisation que M. Salam et M. Antonio préparaient. 

Dans le communiqué de presse, le gouvernement centrafricain appelle également tous les Centrafricains à être vigilants et à signaler tout comportement ou individu impliqué dans des actes susceptibles de compromettre la paix et la sécurité en République centrafricaine, et demande aux personnes engagées dans le secteur minier de la RCA de s’abstenir de tels actes.

2. Cameroun : Glencore accusé de corruption 

Le président camerounais Paul Biya a pris une décision majeure en autorisant le ministre de la Justice, Laurent Esso, à solliciter la justice britannique pour obtenir les noms des responsables camerounais impliqués dans une affaire de corruption de 7 milliards de francs CFA par la société Glencore. Cette démarche marque un tournant significatif dans la lutte contre la corruption au Cameroun, et pourrait avoir des répercussions importantes sur la scène politique et économique du pays. 

La société Glencore, géant mondial des matières premières, est accusée d’avoir versé des pots-de-vin à des responsables camerounais pour obtenir des faveurs commerciales et contractuelles. Les accusations portent sur des transactions illégales s’élevant à 7 milliards de francs CFA. Cette affaire a déjà secoué plusieurs pays, et le Cameroun n’est pas en reste. 

Le président Paul Biya, dans un acte de transparence et de lutte contre la corruption, a officiellement autorisé le ministre de la Justice, Laurent Esso, à engager des démarches auprès de la justice britannique. Cette autorisation vise à obtenir les noms des responsables camerounais impliqués dans cette affaire de corruption. C’est une démarche audacieuse qui démontre la volonté du gouvernement camerounais de faire la lumière sur cette affaire et de punir les coupables, quel que soit leur statut. 

Cette enquête pourrait avoir des implications profondes pour le Cameroun. Si les noms des responsables impliqués sont révélés, cela pourrait entraîner des poursuites judiciaires et des sanctions sévères contre de hauts fonctionnaires et des personnalités influentes du pays. De plus, cette affaire pourrait renforcer la lutte contre la corruption, un fléau qui mine le développement économique et social du Cameroun. 

Les réactions à cette décision présidentielle sont mitigées. D’un côté, les défenseurs de la transparence et de la bonne gouvernance saluent cette initiative comme un pas dans la bonne direction. De l’autre, certains sceptiques doutent de la réelle volonté du gouvernement de poursuivre cette enquête jusqu’au bout, craignant des influences politiques et des pressions internes. 

Les citoyens camerounais, quant à eux, attendent avec impatience les résultats de cette enquête. Ils espèrent que cette démarche apportera des réponses et contribuera à la mise en place d’un environnement plus transparent et plus juste. 

Le ministre de la Justice, Laurent Esso, va désormais travailler en étroite collaboration avec les autorités britanniques pour obtenir les informations nécessaires. Cette coopération internationale est cruciale pour faire avancer l’enquête et garantir que les responsables soient tenus pour responsables de leurs actes. 

En attendant, l’affaire Glencore continue de faire les gros titres, et la pression est forte pour que les autorités camerounaises montrent des résultats concrets. La communauté internationale suit également de près cette affaire, qui pourrait servir de précédent dans la lutte contre la corruption en Afrique et ailleurs. 

L’autorisation de Paul Biya au ministre de la Justice pour demander les noms des responsables camerounais impliqués dans la corruption de Glencore est une étape importante dans la lutte contre la corruption au Cameroun. Cette décision pourrait avoir des répercussions majeures sur le plan politique et économique, et constitue un test crucial pour la volonté du gouvernement de mettre fin à l’impunité. 

3. Sénégal : Faye à Paris, vers la rupture ou non ?

Le président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye se rendra ce mercredi, d’après un communiqué de la présidence, en France. Une occasion pour lui de prendre part au forum mondial pour la souveraineté et l’innovation vaccinales.  
 

Dans le cadre de cette perspective vers l’opportunité d’investissement de Gavi pour la période 2026–2030 et l’accélérateur de la production des vaccins en Afrique, l’Alliance du Vaccin, le gouvernement français, l’Union africaine et ainsi que d’autres partenaires se sont engagés pour le forum mondial pour la souveraineté et l’innovation vaccinales. Un événement qui aura lieu le 20 juin prochain à Paris et sera coorganisé par le président Emmanuel Macron, président de la République française et Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, président de la République islamique de Mauritanie et président de l’Union africaine. Pour le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, est attendu à afficher la position du Sénégal pour la souveraineté vaccinale pour faire face aux pandémies et autres maladies qui menacent la planète.  
 
En 2021, lors d’une visite au Sénégal, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian a réaffirmé la ferme volonté de la France de maintenir le cap du partenariat avec le Sénégal pour la souveraineté vaccinale en Afrique pour atteindre une autonomie de 60 % à l’horizon 2040. Comment le président Bassirou Diomaye Faye compte-t-il poursuivre cette logique de partenariat ? Il est clair, qu’avec cette participation du chef de l’État à ce forum qui sera l’occasion du lancement de l’opportunité d’investissement de Gavi pour la période 2026–2030 en soutien à la prochaine campagne de reconstitution des ressources, le Sénégal étudiera les possibilités d’une souveraineté vaccinale. Le président de la République du Sénégal participera donc à cette levée de fonds destinés à la vaccination dans les pays à faible revenu durant la sixième période stratégique de Gavi.  
 
La présence des bases militaires françaises au Sénégal suscite selon l’actuel premier ministre Ousmane Sonko, des interrogations légitimes. En effet, plus de 60 ans après les indépendances, il faudra, selon Ousmane Sonko, se poser des questions sur l’occupation de certaines bases dans nos pays et leur impact la souveraineté nationale et l’autonomie stratégique. En effet, il s’agit d’une question de souveraineté et non de la remise en question des accords de défense, d’après le président du Pastef qui s’adressait non moins à la France lors de la visite au Sénégal du président de la France Insoumise (FI), Jean Luc Mélenchon. Comment le président français Emmanuel Macron va-t-il aborder ce sujet avec son homologue sénégalais Bassirou Diomaye Faye avec qui il aura un tête à tête lors d’un déjeuner prévu à l’occasion de cette première visite de ce dernier en Europe depuis son arrivée au pouvoir ? En dehors de cette question militaire, le franc CFA.  
 
Le sujet sur le franc CFA a été plusieurs fois remis sur le devant de la scène par l’actuel régime, dans l’opposition d’alors.  
 
Pour le nouveau régime, l’absence d’une souveraineté monétaire constitue un facteur essentiel de l’incapacité du gouvernement à financer l’économie. L’état du Sénégal se trouve ainsi bâillonné par son appartenance à la zone franc CFA. Il n’est donc pas dans des dispositions d’émettre ses propres bons de trésor comme options de financement de l’économie. « Notre gouvernement engagera une réforme monétaire pour financer le développement économique et social du Sénégal. Ce choix est dicté par notre ferme volonté d’avoir une souveraineté monétaire » disait le président actuel, Bassirou Diomaye Faye qui, dans son programme de campagne, le candidat affirme sa préférence pour une réforme monétaire qui permettrait au Sénégal d’intégrer une monnaie unique pour l’ensemble des pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ou de battre sa propre monnaie si les conditions ne sont pas réunies. Quel sera le centre de discussion entre les présidents sénégalais et français lors de leur rencontre cette semaine dans le pays de l’hexagone ? Aborderont-ils ces questions d’intérêts nationaux ? Le président Emmanuel Macron se résignera-t-il sur les positions du Sénégal sur ces points majeurs notamment le retrait des bases militaires ou encore la sortie du franc CFA ? Ce qui est une réalité, c’est que présentement, dans le Sahel, plusieurs pays notamment le Burkina, le Niger et le Mali ont déjà dit « niet » à la France. Le Sénégal reste historiquement en de bons termes avec la France et dans plusieurs domaines de partenariats économiques et militaires. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV