Plus de 2 000 éminents professeurs des universités allemandes ont signé une lettre demandant la démission de la ministre de l’Éducation et de la Recherche pour sa tentative de punir les universitaires qui ont soutenu les étudiants pro-palestiniens.
« En ce 75e anniversaire de la Loi fondamentale, les universitaires allemands subissent une violation sans précédent à leurs droits fondamentaux », ont-ils déploré dans un communiqué, vendredi 14 juin, soulignant que les actions récentes de la ministre Bettina Stark-Watzinger, ont rendu intenable sa position en tant que ministre de l’Éducation et de la Recherche.
« Le retrait de financements ad personam sur la base de déclarations politiques faites par des chercheurs est contraire à la Loi fondamentale : l’enseignement et la recherche sont libres. L’ordre interne d’examiner de telles sanctions politiques est un signe d’ignorance constitutionnelle et d’abus de pouvoir politique », indique le communiqué.
Et d'ajouter : « Cela illustre un fossé croissant entre les décideurs du ministère fédéral de l’Éducation et de la Recherche et ceux qui soutiennent le système universitaire par leur recherche et leur enseignement. Par son seul effet intimidant, les actions de la ministre risquent de porter atteinte, de manière permanente, au droit durement acquis à la liberté académique contre l’ingérence politique et étatique. »
La ministre allemande de l’Éducation a fait face à des critiques croissantes après que les médias ont révélé, le mois dernier, sa décision de mener une enquête juridique en vue d’examiner la lettre ouverte publiée par les universitaires et d’évaluer le retrait potentiel du financement de leurs études.
Le 8 mai dernier, plus de 300 universitaires des universités berlinoises se sont rassemblés à l’Université libre de Berlin pour protester contre l’interdiction faite aux partisans pro-palestiniens de manifester dans les universités.
« Que nous soyons ou non d’accord avec les revendications spécifiques du camp de protestation, nous défendons nos étudiants et leur droit à manifester pacifiquement, ce qui inclut également l’occupation des terrains de l’université », ont-ils martelé.
Les universitaires ont fustigé la direction de l’université pour avoir soumis les manifestants à des « violences policières ».
Israël a lancé sa guerre génocidaire contre Gaza le 7 octobre 2023 après que des groupes de résistance palestiniens dirigés par le Hamas ont mené l’opération Tempête d'Al-Aqsa contre l’entité occupante en représailles à ses atrocités accrues contre le peuple palestinien.
Depuis, selon le dernier bilan du ministre de la Santé de Gaza, le régime de Tel-Aviv a tué environ 37 300 Palestiniens, pour la plupart des femmes et des enfants, et en a blessé 85 102 autres.
L’entité occupante a également imposé un « siège complet » sur l’enclave palestinienne, coupant le carburant, l’électricité, la nourriture et l’eau aux plus de deux millions de Palestiniens qui y vivent.
