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Zoom Afrique du 15 mai 2024

Les titres de la rédaction :

  • Tunisie : réduction de 23 % du déficit commercial sur les quatre premiers mois de 2024
  • Nigeria : l’État de Kaduna lance la construction d’une huilerie de 50 millions $
  • Nigeria : l’État d’Enugu signe un accord de 42 millions $ pour relancer sa production d’huile de palme
  • Chemin de fer Ethiopie-Djibouti : la Chine cède officiellement l’exploitation et la maintenance du réseau

Les titres de la rédaction :

1. L’Occident tentera de nouvelles déstabilisations en Afrique, mais subira de nouvelles défaites 

Il est aujourd’hui essentiel à comprendre que l’affrontement entre les partisans de l’ordre multipolaire international contemporain et les nostalgiques de l’ère unipolaire révolue prend une tournure réellement globale et dépasse de très loin ce que l’establishment représentant une évidente minorité planétaire veut bien avouer. L’Afrique, en qualité de grand continent dans lequel les forces soutenant la multipolarité continuent à renforcer leurs positions, gardera fort vraisemblablement un rôle important dans ces dynamiques et orientations. 

En effet, l’affrontement désormais global entre les forces qui défendent et promeuvent l’ordre multipolaire contemporain – d’une part, et les vestiges de l’unipolarité – de l’autre, dépasse le cadre de l’Ukraine et du Moyen-Orient, bien qu’il s’agisse effectivement des deux fronts majeurs et les plus médiatisés. Le fait est que dans le cadre de ces événements – le continent africain joue un rôle de premier plan. Aussi bien en termes des processus internes, propres aux pays ayant clairement choisi la voie panafricaine – en opposition aux forces néocoloniales occidentales et ceux qui les servent – ainsi qu’en ce qui concerne le cadre justement propre à la poursuite du renforcement de l’ordre international appelé multipolarité. 

Malgré les innombrables échecs subis sur le continent africain, aussi bien dans le cadre d’événements récents qu’un peu plus lointains – l’axe de la minorité planétaire et des nostalgiques de l’unipolarité compte s’accrocher jusqu’au bout afin de tenter de pouvoir réimposer son diktat néocolonial aux nations africaines. Ce qui était d’ailleurs parfaitement prévisible les connaissant si bien. 

En ce sens, les accusations récentes des autorités du Niger à l’endroit du Bénin et du régime français à vouloir déstabiliser leur pays confirment un peu plus le dernier point mentionné. Néanmoins et fort vraisemblablement – ce ne sera qu’un énième échec pour les forces nostalgiques du diktat unipolaire. Le tout au moment où les pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) ont véritablement pris leur destin en main. 

Toujours dans le cadre de la région du Sahel, il est important de noter que l’axe occidental en Afrique – représenté principalement par le régime washingtonien et son vassal français, sera très possiblement confronté à de nouveaux défis dans un avenir proche. Y compris au Tchad – pays longtemps considéré comme un allié important pour Paris dans la région sahélienne et à l’échelle continentale africaine. En effet, les derniers événements dans ce pays important d’Afrique centrale et de la zone sahélienne – y compris dans le cadre des récentes élections présidentielles – démontrent que l’Occident peut subir un rejet, à l’instar de ce qu’il a déjà subi dans d’autres pays africains. Le tout d’autant plus que la société civile tchadienne est fort loin d’apprécier dans sa large majorité la présence militaire française et occidentale sur son sol. 

Face à cela, les défis pour les régimes occidentaux restent et resteront fort nombreux. Aussi bien dans la région très importante du Sahel, qu’à l’échelle de tout le continent africain. La minorité occidentale prétend toujours vivre dans l’illusion d’une capacité à régir les relations internationales et à imposer ses intérêts néocoloniaux à l’échelle mondiale. Mais cela ne correspond définitivement plus à la réalité. Encore une fois et dans le cadre de l’affrontement majeur de l’ère contemporaine – entre l’ordre multipolaire international d’un côté, et les vestiges du néocolonialisme et de l’unipolarité – de l’autre, les nostalgiques d’une ère révolue auront à subir de nombreuses autres désillusions et des échecs totalement évidents. 

2. Sénégal-Mali : le cercle de l’AES s’élargit ? 

L’économie sénégalaise pourrait connaître d’importants changements après l’entrée en fonction du nouveau Président Bassirou Diomaye Faye. Patriote et réformateur, M. Faye est déterminé à remettre en ordre et à modifier les accords commerciaux signés sous le régime de Macky Sall. 

Dans le voisinage du Sénégal, les trois autres pays réunis au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES) aspirent également à des transformations significatives, tant sur le plan sécuritaire qu’économique. 

Les pays de l’AES et le Sénégal partagent un même vecteur de développement : le recours à la coopération régionale et le respect de la souveraineté. En quittant la CEDEAO, le Mali, le Burkina Faso et le Niger entendent devenir la nouvelle force unificatrice de la région qui conduira à la stabilité économique. De son côté, le nouveau gouvernement sénégalais mène un audit pour identifier les irrégularités commises par le gouvernement précédent et se prépare à renégocier les accords commerciaux. 

Des réunions de travail entre des responsables sénégalais et maliens indiquent que les deux pays ont l’intention de renforcer leurs liens. Ousmane Sonko, Premier ministre sénégalais et président du parti PASTEF (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité) a annoncé le 5 mai une tournée en Afrique de l’Ouest : Mali, Burkina Faso, Niger et Guinée, en réponse à l’invitation des partenaires politiques de ces quatre pays. 

Par ailleurs, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, s’est entretenu le 2 mai avec son homologue sénégalais, Yassine Fall, de questions d’intérêt mutuel. La rencontre s’est déroulée en marge d’une réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères en préparation de la 15e session de la Conférence islamique à Banjul. 

Il convient de rappeler que le Mali est le principal partenaire du Sénégal en matière de commerce extérieur. Le Forum économique sénégalo-malien s’est même tenu en 2021 pour discuter de l’optimisation du port de Dakar en tant que centre logistique régional. « Plus de 80 % des importations du Mali passent par le Port autonome de Dakar. Près de 90 % de nos exportations transitent également par le même port. Conséquemment, une bonne partie des recettes du Port autonome de Dakar provient de ce trafic. C’est dire combien nos deux pays sont interdépendants au moment où la compétitivité devient de plus en plus rude, voire agressive », a souligné Mahmoud Ould Mohamed chargé de l’Industrie et du Commerce au ministre du Transport et des infrastructures du Mali. 

Le Sénégal, qui a souffert plus que tout autre pays voisin en 2022 des sanctions imposées par la CEDEAO contre le Mali, devrait être conscient de l’importance de renforcer les relations commerciales à ce stade afin d’éviter des crises similaires à l’avenir. 

Les anciens accords commerciaux du Sénégal avec les pays occidentaux nécessitent d’être renégociés. Les habitants du pays attendent que l’Occident cesse d’exploiter leurs eaux à des conditions défavorables et qu’il réduise la monopolisation des marchés, en s’appropriant tous les bénéfices et en empêchant l’économie sénégalaise de se développer. Dans cette optique, une coopération régionale basée sur des conditions mutuellement bénéfiques est de loin préférable. 

Le Sénégal et le Mali sont des pays frères liés par des relations d’histoire, de culture et de panafricanisme. Entretenant traditionnellement de bonnes relations économiques, Bamako et Dakar peuvent aujourd’hui atteindre un nouveau degré de coopération. 

3. Niger : un nouvel élan souverainiste pour la gestion des ressources minières 

La tournée du ministre nigérien des Mines dans la région d’Agadez illustre l’engagement renouvelé du Niger à exercer pleinement sa souveraineté sur ses ressources naturelles. La visite du commissaire-colonel Ousmane Abarchi, récemment nommé, témoigne de la détermination des nouvelles autorités à reprendre en main le secteur minier, vital pour l’économie du pays. Cette démarche patriotique est emblématique d’une nation qui cherche à affirmer son indépendance et à garantir que les bénéfices de ses richesses reviennent à ses citoyens. 

Avec une histoire marquée par la présence de sociétés étrangères exploitant ses gisements d’or et d’uranium, le Niger, quatrième producteur d’uranium au monde, aspire désormais à une gestion plus équitable et transparente de ses mines. Cette volonté de changement s’incarne dans les paroles du ministre des Mines, qui, lors de son allocution à la télévision nationale, a insisté sur les mesures à venir pour asseoir le contrôle de l’État sur ce secteur stratégique. 

La présence de grandes entreprises internationales comme le français Orano, les Canadiens Goviex et Global Atomic, ou encore le Chinois CNUC, souligne l’importance géopolitique et économique de ces ressources pour le Niger. Mais la souveraineté du pays passe aussi par l’implication des populations locales, qui doivent être les premières bénéficiaires d’une industrie qui a trop souvent négligé leurs droits et leur environnement. 

Les autorités nigériennes, en fixant des ultimatums à des sociétés comme Goviex pour le démarrage de leurs activités, envoient un message clair : le Niger n’est plus disposé à accepter des conditions défavorables ni à compromettre son avenir pour des intérêts extérieurs. La société civile, en plaidant pour une meilleure prise en compte de ses préoccupations, s’érige en garante d’une exploitation minière responsable et inclusive. 

Cette tournée ministérielle n’est pas seulement une inspection des lieux, elle représente un acte de souveraineté et un appel à une nouvelle ère de prospérité partagée. Elle incarne la vision d’un Niger qui se redresse, qui veut se démarquer comme un exemple de gestion autonome de ses ressources, et qui cherche à assurer un développement durable et bénéfique pour tous ses habitants. 

Dans cette perspective patriotique, le Niger peut maintenant redéfinir son partenariat avec les entreprises minières et les investisseurs internationaux, en se basant sur la réciprocité, le respect de ses lois et le partage équitable des retombées économiques. Il s’agit d’une étape cruciale pour le pays qui, malgré sa richesse en ressources naturelles, a longtemps été classé parmi les plus pauvres de la planète. Ce qui est totalement incompréhensible. La souveraineté sur ses ressources minières signifie pour le Niger non seulement un contrôle accru, mais également veut à tout prix un avenir meilleur pour ses citoyens. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV