Le président du Sénat français porte un regard dur sur l’action d'Emmanuel Macron ; le gouvernement actuel pourrait subir une censure suivie d'une dissolution.
Le président du Sénat, Gérard Larcher, a de nouveau accusé Emmanuel Macron d'être déconnecté de la réalité dans laquelle se trouve la France. Il a pointé du doigt plusieurs sujets, dont le budget, pour lequel il évoque une potentielle motion de censure.
Dans un entretien à La Tribune ce dimanche 12 mai, le président du Sénat a accusé notamment Macron d'un « déni de réalité ». Le sénateur les Républicains des Yvelines estime que le président de la République est justement « l'illustration » de ce problème.
Gérard Larcher a pointé du doigt trois sujets : l’école, qui s’est « beaucoup dégradée » selon lui, la santé, « une très grande préoccupation des Français », et « l’autorité de l’État ». Il a aussi particulièrement détaillé son point de vue sur la question budgétaire : « La France décroche. La situation de nos finances publiques est l'échec le plus cuisant de ces sept dernières années. »
« La décision d'une censure appartient aux députés, pose-t-il. Mais si la trajectoire pour 2025 ressemble à celle qui nous a été proposée en 2024, je ne vois pas comment on pourra l'accepter. (...) Soit (Emmanuel Macron) est capable de recomposer une majorité et de partager une trajectoire de redressement du pays, soit il dissout. C'est à lui que la décision appartient. »
Relancé sur ses dissensions avec le chef de l’État, Gérard Larcher assène : « J'ai l'impression qu'on ne perçoit pas le même pays, qu'on ne ressent pas la même France. »
Les critiques du président du Sénat surviennent une semaine à peine après que Macron a dénoncé la limite constitutionnelle de deux mandats qui signifie qu’il doit démissionner en 2027, déclarant qu’il n’a pas l’intention de la modifier. Cependant, il affirme que la restriction de deux mandats présidentiels consécutifs « enlève une partie de la liberté » des électeurs.
« Cela ne veut pas nécessairement dire que j'aimerais briguer un troisième mandat, mais lorsque nous mettons des interdictions dans la loi, nous enlevons en quelque sorte une partie de la liberté des électeurs souverains », a-t-il déclaré, cité par le journal français La Tribune.
Dans une tentative de lutter contre la montée exponentielle du pouvoir de la droite en France, Macron a élaboré en janvier un programme qui séduit l’électorat général, mettant notamment l’accent sur l’ordre public, l’éducation et les politiques favorables aux entreprises.
Dans un communiqué, Macron a déclaré que ses intentions étaient de maintenir l'identité française, pour que « la France reste la France » - mais jusqu'à présent, cela n'a pas été bien accueilli par le public.