Amir Saïd Iravani, ambassadeur permanent de l'Iran auprès des Nations unies, a déclaré que Téhéran saluait la décision de l'Assemblée générale des Nations unies d'approuver une résolution appelant au réexamen de la candidature de la Palestine à l'adhésion à l'ONU.
La résolution, présentée par les Emirats arabes unis (au nom du Groupe arabe), a été adoptée, vendredi 10 mai, par un consensus écrasant, avec 143 États membres votant pour, 9 contre et 25 abstentions.
« L'admission de la Palestine en tant que membre à part entière de l'ONU est une première étape et un moment crucial pour remédier aux injustices historiques endurées par le peuple palestinien », a déclaré Iravani dans un discours prononcé vendredi devant l'Assemblée générale.
Co-parrainée par la Turquie avec près de 80 États membres, la résolution exprime « de profonds regrets et inquiétudes » concernant le veto des États-Unis au Conseil de sécurité de l'ONU, le 18 avril.
Le diplomate iranien a ajouté que Téhéran reconnaît et soutient la décision de l'Assemblée générale qui représente une « étape modeste mais cruciale » dans le respect des obligations de la communauté internationale envers le peuple palestinien et la restauration de certains de ses droits inhérents.
« La résolution qualifie la Palestine à juste titre pour devenir membre de l'ONU en vertu de l'article 4 de la Charte de l'organisme mondial », a-t-il noté.
Iravani a réitéré l'engagement de la Palestine en faveur de la paix et sa capacité à remplir ses obligations en vertu de la Charte des Nations unies. « Par conséquent, elle mérite une adhésion à part entière aux Nations unies. Au contraire, les actions d’Israël disqualifient ce régime en tant qu'entité épris de paix, capable de respecter les obligations de la Charte des Nations unies », a-t-il souligné.
Il a ajouté que le régime de Tel Aviv viole systématiquement le droit international, la Charte des Nations unies et les résolutions de l'ONU, tout en refusant de se conformer aux ordonnances juridiquement contraignantes de la Cour internationale de Justice (CIJ).
« Le régime persiste dans des violations flagrantes, notamment des massacres, des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité et des actes de génocide. »
Évoquant la découverte des fosses communes à Gaza, il a mis l’accent sur l’ampleur des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité perpétrés par le régime israélien contre les Palestiniens.
« Ces actions vont à l'encontre des valeurs fondamentales des Nations unies et de toutes les normes et principes fondamentaux du droit international. Elles menacent la paix et la sécurité internationales », a souligné l'ambassadeur iranien.
« L'Iran regrette l'obstruction américaine au projet de communiqué de presse du Conseil de sécurité proposé par l'Algérie appelant à une enquête impartiale, transparente et internationale pour révéler les faits derrière l'horrible crime des charniers à Gaza », a-t-il déclaré.
« Ce comportement irresponsable de la part d'un membre permanent du Conseil de sécurité est inacceptable, imprudent et contredit la volonté de la communauté internationale. »
Il a critiqué les États-Unis, en tant que fervent partisan du régime israélien, pour avoir choisi une fois de plus fermer les yeux sur cette réalité et tenté d’entraver la réalisation de la noble aspiration du peuple palestinien à une adhésion à part entière.
« Cependant, le vote d'aujourd'hui montre à quel point les Etats-Unis sont isolés dans leur soutien inconditionnel au régime israélien », a déclaré Iravani.
Il a une fois de plus réitéré la position ferme de l'Iran sur l'importance de soutenir la cause de la Palestine et de son peuple jusqu'à ce qu'ils puissent réaliser leurs droits fondamentaux, en particulier leur droit à l'autodétermination et à l'établissement d'un État indépendant avec Qods pour capitale.
« L'Iran reste résolu à plaider en faveur de l'établissement d'un cessez-le-feu permanent, le reconnaissant comme une exigence urgente et indispensable au bien-être de Gaza à ce moment critique », a souligné Iravani.
Il a expliqué que le soutien de l'Iran à la résolution ne porte pas préjudice à la position de principe constante et de longue date du pays sur les questions liées à la Palestine et à la non-reconnaissance du régime israélien.
Israël a lancé une guerre génocidaire contre la bande de Gaza le 7 octobre, à la suite de l’opération Tempête d'Al-Aqsa du Hamas contre les territoires occupés en représailles à des décennies d'atrocités contre le peuple palestinien. Depuis, au moins 34 943 Palestiniens, pour la plupart des enfants et des femmes, ont été tués et 78 572 autres blessés.
Cette offensive brutale bénéficie du soutien militaire et politique sans réserve de la part des alliés occidentaux du régime israélien, notamment des États-Unis et de la France.
